Quelques rayons de soleil ... [PV LouLou]

*La matinée était inscrite sous le signe de la détente puisque le Roy se laissait aller à quelques plaisanteries, en public. Soyons honnêtes, le château s’était animé et quelques personnes erraient ça et là dans les allées. Tous avaient noté la tête à tête entre le Roy et l’aînée des Mortemart et s’y étaient arrêté avec plus ou moins de discrétion. Mais ils n’allaient pas gâcher leur bon plaisir d’ainsi se détendre après tous les événements passés.
Mais le sourire amusé de Gabrielle disparut assez vite en entendant la confession du Roy. Elle était le témoin de l’affection et l’amitié que sa Majesté portait à sa famille. Elle ne se sentit pas pousser des ailes car, malgré tout ce qu’on pouvait leur attribuer, ils gardaient une certaine réserve quant à la teneur de leurs liens avec la famille royale. Aussi, fut-elle réellement touchée par les mots de Louis, dont la sincérité était bien trop réelle pour être feinte.*

-Majesté, vous nous accordez là un bel honneur. Vos paroles me touchent … comme elles toucheraient aussi Athénaïs et Louis-Victor. Je … Nous … saurons rester à la hauteur de la confiance que vous nous accordez … Soyez assuré de notre … dévouement … et de notre discrétion …

*Madame de Thianges l’intrépide s’était faite clouer le bec ! Aussi étonnant que cela puisse paraître, Gabrielle bafouillait et ne savait plus quoi dire ni faire face à ce Roy, certainement l’un des plus grands que la France ait connu. Aussi, opta-t-elle pour le silence et la retenue qui sont bien plus valeureux que des paroles abondantes … et inutiles alors qu’il la regardait. Elle eut un petit rire cependant lorsqu’il plaisanta sur une éventuelle destruction de Versailles !*

-Oh non, leurs quolibets ne valent pas une destruction de votre beau château Sire ! Vous ne seriez pas le seul dans ce cas … Nous avons tous nos secrets et certains feraient mieux de ne pas être révélé !!

*La marquise riait mais si elle continuait, elle finirait par rire « jaune ».

-Vous faites preuve d’une grande clairvoyance. Les langues de vipère et autres serpents venimeux sont légion et particulièrement actifs ces temps-ci. Je vous laisse deviner qui est leur cible préférée …

*Les prêtres, les prêtres … tout ce petit monde-là l’agaçait ! Depuis qu’elle s’était séparée de corps d’avec le marquis de Thianges pour mener sa vie à Versailles, elle n’était plus en odeur de sainteté avec l’Eglise et celle-ci le lui rendait bien. Dans ce dialogue de sourd, chacune campait sur ses compositions et l’office, bien plus qu’une torture passait pour le plus grand des ennuis, le pire ! Aussi ne fût-elle pas étonnée du discours de Roy.*

-Vous avez sans doute raison … Il m’est difficile de confirmer ou non … je ne suis pas un homme ! s’exclama-t-elle.

*Elle ponctua sa remarque légère d’un petit rire, riant d’elle-même, de sa bêtise et de l’entente complice affichée avec sa Majesté. Son esprit lui était revenu mais il allait annoncer quelque chose de moins réjouissant.*

-Oh oui Sire, il revient tout le temps mais je ne crains qu’il ne doive vous quitter rapidement ! Vos affaires vous attendent certainement et mes amies doivent certainement me chercher dans tout le château. Imaginez-les retourner de fond en comble pour me chercher ? Allons donc !

*Elle se leva du petit banc où ils étaient toujours installés pour amorcer le retour vers le château, la Cour et ses commérages.*

* Louis se sentait bien en compagnie de Gabrielle. Il avait cette très nette impression qu’il n’y avait que les Mortemart qui pouvaient vraiment le comprendre. Il savait très bien que les courtisans allaient jasé sur ce qu’ils avaient vu et que ce petite tête à tête allait provoquer sans le moindre doute des jase ries dans les salons et à Versailles. Mais Louis en avait l’habitude et s’en fichait complètement. Il savait très bien que la cour était ainsi faite et il en avait plus que l’habitude. Il constata que ce qu‘il révéla à cette dernière, l‘avait touchée au plus profond. Louis disait toujours ce qu‘il pensait sans ménagement que cela plaise ou pas. *

- Madame, je sais à qui je peux donner ma confiance et de qui il faut que je me méfie. Je sais très bien que vous ne me tromperez jamais et que vous me serez toujours entièrement dévoués. Je l’apprécie grandement et vous ainsi que toute votre famille bénéficierais toujours de ma protection.

* Il fut surpris de la voir aussi silencieuse. D’habitude, les sœurs Mortemart n’avaient pas leur langues dans leur poche. Chose que Louis appréciait parfois mais détestait aussi. Il arrivait parfois qu’Athnénaïs se montre un peu trop entreprenante sur certains sujets de conversations. *

- Soit ils ont leur secrets mais je dois bien avouer que si ces derniers pouvaient parlé, cela m’arrangerait. Car il y a certaines affaires qui n’ont pas été résolues malgré toutes les personne qui me sont dévouées.

* Louis adorait l’entendre rire. Elle avait un rire des plus cristalin.*

- Oh ne vous en faîtes pas, je sais très bien sur qui ces serpents aiment déverser leur venins. Ce n’est pas une nouvelle. Ils ne comprennent que ce qu’ils veulent et ne cessent de nous brandirent la Bible au dessus de la tête.

* Ah l’église, on pouvait dire que ça n’était pas la chose préférée de Louis. Il s’en passerait volontiers par moment. Car les prêtres ne cessaient de juger sa relation avec sa Favorite. Et même quand Molière présentait ses pièces ils étaient là, à brandir leur chapelets afin de prier pour l’âme de ce cher Molière qu’ils jugeaient comme dévot. *

- Non vous n’êtes pas un homme ou alors dans ce cas j’ai des grands problèmes de
vue.

* Il lui sourit .*

- Je ne préfère qu’imaginez. Et si c’est pour sauver mon château, je préfère en effet vous libérez afin que vos amis laissent tout intact. Dans se cas, je vous laisse vaquer vos occupations. Je vais rester encore ici un petit moment. Ce fut un plaisir de parlez avec vous ma chère.

* Il lui fit un baise main.*

*Leur pacte confidentiel était scellé. Les Mortemart et les Bourbons s’étaient jurés loyauté et fidélité en évoluant dans des cercles proches. Louis-Victor était un grand ami du Roy, Athénaïs sa maîtresse en titre et Gabrielle, une personne proche de la maison royale, oreille attentive et discrète. Elle œuvrait souvent dans l’ombre mais personne n’ignorait son action. La cour se plaisait à conter comment sa Majesté l’avait prise pour maîtresse. Certes, il y avait eu flirt par amusement, il y a bien longtemps, mais rien de plus. Elle en souriait, le compliment était des plus flatteurs. Une relation d’amitié protectrice s’était nouée entre leur famille et le Roy. La condition était de ne pas en utiliser abusivement ni en user tout court. Tous se respectaient et se soutenaient. Le soutien, chose la plus importante et la plus rare à Versailles … Gabrielle se contenta d’hocher la tête en signe de reconnaissance. Louis comprenait de toute façon que ses mots la touchaient. Un remerciement serait déplacé, un renchérissement mal accepté. Le silence est d’or …*

*L’affaire des poisons revenait sur le tapis … Encore et toujours elle, son spectre continuait de voler au dessus des courtisans tentant de semer un peu plus la zizanie dans leur panier de crabes. Entre tous les jeux de rivalité, de pouvoir et de cœur, tous et n’importe qui pouvait être accusé de vouloir empoisonner son voisin. Chercher le coupable revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin !*

-Je comprends là votre allusion Sire … Il y a des secrets bien gardés mais ici tout finit par se savoir un jour ou l’autre … Nous serons fixés. Quand, je l’ignore mais la réponse à cette énigme sera dévoilée tôt ou tard … Espérons davantage tôt que tard …

*Gabrielle riait encore plus à ses remarques. Son rire raisonnait dans les jardins car il fallaitt l’avouer, celui-ci n’était pas forcément des plus discrets quand elle riait de bon cœur. Si quelqu’un venait à s’en plaindre, qu’il vienne, il serait reçu avec toute la distinction des Mortemart …*

-Tant pis si je brûle en Enfer Majesté, j’aurai au moins eu l’avantage de prendre ce que la vie m’aura donné sans avoir à regretter quoique ce soit … J’espère juste qu’elle épargnera nos enfants !

*Puis elle s’arrêta net, fit de grands yeux ronds et regarda sa Majesté faussement effarée*

-Voyez, je suis perdue … Je m’exprime déjà comme une aïeule !

*Elle ponctua sa boutade d’un grand éclat de rire. Le soleil brillait, cette journée promettait d’être belle autant y laisser de la bonne humeur ! Alors, elle se leva pour prendre congé du Roy. Elle répondit à son baisemain par une profonde révérence.*

-Permettez-moi de vous souhaiter une belle journée Majesté. Que la Providence vous aide dans toutes les tâches que vous aurez à accomplir.

*Elle lui fit une nouvelle courte révérence accompagnée de son sourire … habituel. Puis, elle s’en alla d’un pas léger vers le château répondant à quelques salutations.*

* Louis voyait très bien le regard que lui faisait Gabrielle. Il savait très bien que leur dévouement était plus que sincère envers lui. Il lui arrivait très souvent de confier à la famille Mortemart, des sujets relativement confidentiel. Il aimait avoir leur avis. Mais le fait de se confier devait également le soulager même si il ne voulait pas forcément le reconnaître. Car pour un Roi, reconnaître certaines choses pouvaient être considérer comme une défiâtes. Un Roi digne de ce nom règne d’une main de fer, ne demande pas l’avis des personnes à part celui de Dieu. Mais le rôle de Roi est quelque chose de relativement pesant il faut bien le reconnaître aussi. Les Mortemart le soulageait de beaucoup de choses sans qu’il ne s’en rende vraiment compte ou accepte de le
reconnaître. *

* Cette fameuse affaire des poisons commençait très sérieusement à inquiéter fortement Louis. Il ne savait plus vraiment à qui il pouvait encore faire confiance. Techniquement, à personne. Tout ceci l’effrayait. Et si les Mortemart étaient les empoisonneurs ? Non, impossible. Ils n’auraient aucun intérêt à faire un geste aussi déplacer. Louis chassa tout de suite cette idée de sa tête. Comment avait il pu penser une chose pareil? Cette affaire lui montait à la tête.*

- Oui j’espère en effet que ce soit plus tôt que tard. Qui sait encore combien de victimes il va y avoir. Je ne peux me permettre de laisser continuer ce massacre. La réputation de Versailles et de la France en dépende. Si nous n’arrêtons pas cette personne très vite, plus personne n’osera venir en France et cela risquerait d’être vraiment dramatique.

* Louis devint tout à coup pensif. Un peu comme si il était passé dans un autre monde. Mais le rire cristallin de Gbrielle le tira de sas rêverie morose. Il retrouva le sourire.*

- Allons ne dîtes pas de sottise. Je serais fort déçu de me séparer d’une personne aussi intelligente et vive d’esprit que vous ma chère. N’allons pas à l’humour noir, cette affaire des poisons suffit déjà à être le sujet de plaisanterie de certaines personnes. Il ne m’étonnerait pas que Molière nous en fasse une pièce le jour ou tout ceci
cessera.

* Louis éclata de rire à la tête que faisait Gabrielle. Cela lui fit le plus grand bien d’ailleurs. Il n’avait pas rit comme cela depuis longtemps.*

- Je n’ai oser vous faire la remarque, mais je l’avais remarqué.

* Louis mêla son rire au sien. Mais tout bon moment à une fin. Cette petite promenade fut très enrichissante pour Louis. Mais il avait beaucoup à faire lui aussi de son côté.*

- Je vous remercie de cet agréable moment passé en votre compagnie et j’espère vous revoir bientôt ma chère.

* Il la regarda s’éloigner mais resta encore un peu sur son banc. Puis il se leva et se dirigea lui aussi vers Versailles qu‘il jura intérieurement de ne pas laisser mourir.*

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