* Retour à la maison * (Miss des Oeillets / Mr d'Aquin)

Gabrielle avait touché là un sujet sensible. Loin de ce que les ocurtisans pouvaient penser, Athénaïs n'avait pas abandonné ses enfants qu'elle chérissair plus que tout, elle en avait été séparée par son jaloux de mari en guise de punition. D'ailleurs, elle ne pourrait les revoir que si elle consentait à se retirer de Versailles ... abandonnant alors ses enfants royaux. La situation était bien complexe et délicate. Malgré le devoir de fidélité entre époux, quand le Roy vous choisit pour paraître à ses côtés, il est difficile de s'y opposer sinon de finir disgrâcié et déshonoré.
Elle jeta un oeil triste à Claude, qui voyait bien là le désarroi de la marquise et tenta de la rassurer :

-Ma chère, vous ne pouvez rien contre votre mari et ses droits en tant que père, soit c'est un fait. Néanmoins, Marie-Christine doit entrer dans le monde et venir à Paris. Si vous avez brillament marié mon aînée, il devra en être de même de ma nièce et j'y veillerai personnellement, même si je devais requérir l'aide de mon ... époux.

La requête d'Athénais effleura à peine son esprit car Gabrielle errait dans ses pensées. Concernant son mariage, elle était aussi logée à la même enseigne. A la différence orès que la marquise était fraîchemetn séparée de corps et de biens avec son mari. Aucune des obligations du mariage ne subsistait. Elle était, pour ainsi dire, presque libre comme l'air !Son mari, Claude Damas marquis de Thianges ne résidait plus à Versailles et veillait sur leur progéniture adolescente. Leur fils voulait embrasser une noble carrière militaire et sa fille aînée Diane Gabrielle était la jeune épouse du duc de Nevers...
Revenant entre les murs versaillais, elle dit à sa soeur :

-Pardonnez-moi, j'étais dans mes pensées ! Votre situation me rappelle étrangement celle qui fût la mienne. Pourquoi ne pas demander une séparation de corps ?

Puis, ajoutant une note optimiste, elle lui dit :

-Diane Gabrielle me charge de vous embrasser. Elle dit nager dans le bonheur et pense bientôt devenir mère !

*Quelle nouvelle !* La famille Mortemart allait s'agrandir.

HJ: j'adore ton nouveau set, ma soeur! tu es passée experte en la matière dis-donc !
HJ 2: désolée mon post est pourri...

* Athénaïs avait l'esprit ailleurs pendant un instant. Elle pensait à ses enfants, à ce que pouvait bien être leur vie à Bonnefont, dans ce vieux château de la famille Montespan, dans lequel d'ailleurs elle avait toujours refusé de mettre les pieds. Elle savait que son mari, fou de rage, avait organisé son enterrement, comme pour se venger, et pour exprimer le fait que pour lui, son épouse était morte. Elle avait été horrifiée d'apprendre cela, mais d'un autre coté, elle pouvait comprendre sa colère et ne lui en voulait plus. Elle lui avait d'ailleurs fait parvenir des linges et des tissus pour qu'il puisse s'habiller, car elle savait qu'il avait toujours des soucis d'argent. Bien entendu elle n'avait en rien fait comprendre d'où cela venait, sinon il aurait certainement refusé, par fierté.

Gabrielle lui proposa l'idée de la séparation de biens et de corps. Elle-même l'avait fait avec son mari. Athénaïs hocha la tête, elle avait songé à cette opportunité déjà, mais il y avait des risques, peut-être? Il faudrait qu'elle en touche deux mots au Roy.*

-Oui, cette idée m'avait traversé l'esprit. Je verrai.

*Puis, lorsque sa soeur évoqua sa fille, la marquise ne put que sourire. Diane-Gabrielle était une jeune femme charmante, Athénaïs l'aimait beaucoup. *

-Eh bien vous l'embrasserez de même lorsque vous la verrez! Et cette nouvelle me ravit au plus haut point!

* Athénaïs regarda sa soeur avec soudain un intérêt plus vif. Elle préférait largement les conversations enjouées avec des sujets gais que l'inverse*

-Quand vous l'a-t-elle appris? Son mari doit être aux anges!

HJ : post précédent effacé, Claude tu es dans la convers, reviiiiens, dès que tu le peux !
HJ 2: merci du compliment Athé !

DJ :

En voyant ainsi l’air sceptique de sa cadette, Gabrielle ne put réprimer un sourire et lui rétorqua :

-A force de passer du temps avec le Roy, vous répondez comme lui « Je ver-rai », dit-elle en insistant bien sur les « r » comme pour se moquer d’elle ! Faites donc au lieu de tergiverser !

La marquise, bien que nostalgique du bon vieux temps, n’était pas peu fière d’avoir enfanté une aussi jolie jeune femme. Diane Gabrielle, son aînée, lui ressemblait énormément tant dans le caractère que dans les traits. Toutes deux avaient tissé des liens très forts et le mariage, bien qu’heureux, fut une épreuve pour la mère comme pour la fille ! Diane s’était longuement confiée à sa mère sur ses craintes, ses joies et Gabrielle s’était efforcée de la rassurer du mieux qu’elle le pouvait. Mme de Sévigné n’était pas le seul écrivain de Versailles. La correspondance entre les mère-fille Mortemart était assez prolixe ! Toutes deux pouvaient se conter leurs maux et nouvelles tous les jours et même plusieurs fois par jour ! C’est ainsi qu’elle apprit l’heureuse nouvelle ! Voyant que cette annonce répandait une atmosphère joyeuse dans la pièce, Gabrielle céda et devint intarissable sur le sujet :

-Pensez-vous donc ! Cette petite possède le même goût pour les surprises que sa mère !! Elle n’en a encore rien dit à son cher mari. Je fus la première à l’apprendre, après le médecin, puisqu’elle me fit amener sur le champ un petit mot où il était écrit « Maman, à mon tour d’être appelée Maman ! » Cette nouvelle fut une telle joie que j’en ai crié au beau milieu de mes appartements ! Immédiatement, je la félicitais, lui demandais si son mari le savait, comment elle lui avait annoncé et tout un tas d’autres choses auxquelles elle n’avait encore pu réfléchir ! Elle me répondit rapidement qu’elle n’en avait pas encore informé son époux. Son anniversaire a lieu le mois prochain, elle compte le lui annoncer … en guise de présent d’anniversaire !

Fière du projet de sa progéniture, Gabrielle sautilla sur place et applaudit la brillante idée avec un petit rire !

-Qu’en pensez-vous Mesdames ?? Il faudra que je me perfectionne en broderie … Les enfants devront me faire parvenir quelques livres de contes que je leur lisais … Elle réfléchissait à ce qu’elle pouvait trouver d’autre à donner à sa fille pour lui permettre de devenir la meilleure des mères.

-Oh tenez, je crois encore avoir les jouets et peluches de ma Diane, je les lui ferai porter chez elle avec un petit mot ! Claude, auriez-vous l’amabilité de me donner quelques recettes personnelles, pour rendre sa maternité plus agréable s’il vous plaît ? Je me souviens avoir consommé quelques remèdes contre les fameuses nausées matinales ...

Et voilà comment la plus posée des marquises devenait une grand-mère gâteuse !

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