Après une longue journée de travail [tentative d'empoisonnement sur Mme de Montespan]

HJ: rédige auparavant sur un truc style word ou works Wink

* Louis avait envie de l’enlacer et de la serrer contre lui. Mais il était Roi avant toute chose et ne pouvait pas se le permettre. Il devait rester le Roi, même devant ses amis proches. En réalité, il était exactement dans le même état que Gabrielle. Garder tout ça à l’intérieur était loin d’être bon. Mais il devait être fort pour Athénaïs et pour Gabrielle. Mais il lui prit quand même la main et la garda dans la sienne.*

- Madame, calmez-vous. Vous ne l’avez pas abandonnée. Vous avez été prévenue trop tard c’est différent. Vous savez tout comme moi, que votre sœur est une battante. Je suis persuadé qu’elle s’en sortira.

* Il aurait pu lui dire que si elle n’avait pas été prévenue à temps, c’était aussi en partie par sa faute. Mais involontairement, car il fallait dire qu’il ne s’attendait vraiment pas du tout à ça. Et un Roi ne reconnaît jamais ses tords en public.Il imaginait très bien la détresse qu‘elle pouvait ressentir. Il était pareil qu‘elle. *

- J’y vais de ce pas. Priez pour elle tout comme je l’ai fait jusque là. Dieu est la seul personne qui peut nous venir en aide.

* Il y avait plus qu’intérêt à ce que ce cher Van Haack la sauve. Car dans le cas contraire, Louis le condamnerait à mort sans la moindre hésitation. Et non, pour lui cette réaction ne serait pas excessive. Elle serait plutôt entièrement justifiée. Il serra le poing en y pensant.*

- Je le souhaite pour elle.

* Il tourna les talons et entra dans les appartements de cette dernière. Une odeur nauséabonde y régnait. Il s’avança vers Van Haack et son secrétaire. Il alla prendre la main de sa favorite qu’il embrassa. Elle était faible mais elle était en vie. Est-ce qu’elle était tirée d’affaire ? Très grande question. Le genre de question qu’il avait envie de poser mais qu’il appréhendait aussi.*

- Comment va-t-elle Van Haack?

* Il lui caressait le front tout en gardant sa main dans la sienne. Comme il l’aimait. Comme il avait besoin d’elle. Personne ne le comprenait autant bien qu’elle. Personne d’autre ne le voyait sans son masque de Roi.*

* Avant que Van Haack n'ait pu répondre, Athénaïs plongea dans un sommeil passager sans s'en rendre compte. Ces dernières heures avaient été éprouvantes pour son pauvre corps et elle avait été terriblement affaiblie. Comme s'il l'avait entendu, Louis entra dans la pièce afin de quérir des nouvelles de sa favorite. Athénaïs sentit sa main sur son front et son autre main qui tenait la sienne. Elle pensait que tout cela se passait dans son rêve, mais lorsqu'elle entendit sa voix, elle comprit qu'il se trouvait effectivement dans la pièce. Elle voulut ouvrir les yeux pour le regarder, mais ses paupières lui parurent infiniment lourdes, et se réveiller semblait extrêmement difficile. Elle les entendait discuter, et son esprit était dans la pièce, entendant et comprenant chacun des mots prononcés, mais son corps semblait encore en sommeil. C'était une sensation très désagréable que de ne pas parvenir à maîtriser son corps et lui ordonner le réveil. Comme pour manifester sa présence et faire comprendre à Louis qu'elle était bien là, Athénaïs tenta de serrer sa main, mais elle n'avait que peu de force. Elle parvint tout de même à esquisser un petit mouvement des doigts à l'intérieur de la main de Louis. Elle était touchée qu'il soit venu demander de ses nouvelles. D'ailleurs, elle ne se doutait pas que sa soeur Gabrielle se trouvait dans la pièce voisine et qu'elle aussi s'inquiétait pour sa santé. Inquiéter sa soeur était la dernière chose que souhaitait Athénaïs, elle l'aimait tellement...
Elle fronça un peu les sourcils, essayant toujours d'ouvrir ses yeux, et émit un petit grognement alors qu'elle tentait d'appeler Louis. Parler aussi était quelque chose de difficile dans cette sorte de sommeil dans lequel elle était plongée depuis quelques instants. *

*La marquise semblait (véritablement) tirée d'affaire, et Van Haack était plus que soulagé...autant le diplomate que l'ami de la dite dame, (qu'était le hollandais), il fallait bien le reconnaître.
Il aurait été tragique, pour Niklaus, de perdre son plus solide soutien à la cour...surtout une dame aussi délicieuse et agréable que La Montespan. Et tout à fait fâcheux de manquer déclencher une éventuelle crise diplomatique entre la France et la Hollande : les tensions entre les deux nations étant, déjà, que trop fortes en l'état actuel des choses.

Mais la favorite avait survécut...il lui faudrait désormais guérir! Pour ce faire le sommeil et le repos étaient certainement les meilleurs alliés.

Au moment ou la patiente de Van Haack sombra dans une doucereuse inconscience...le Roi fit son apparition, et interrogea aussitôt le praticien amateur.
Celui se redressa, et après avoir adressé une révérence au noble souverain...rendit compte de la situation :*

-"Majesté, la marquise a, grâce à Dieu, survécut.
Et je puis vous certifier qu'avec l'aide de quelques remèdes et plusieurs jours de repos complet...sa guérison sera alors définitive."

*Louis le grand ne pourrait que féliciter le bienfaiteur de sa chère et tendre...
Et Niklaus, lui, était fier et heureux d'avoir put secourir celle à qui il devait tant...et qu'il ne cessait d'admirer.*

* Louis ressentit un immense poids le quitter. Il n’avait jamais eu aussi peur de la perdre qu’en cette journée. Cette dernière avait pourtant commencer tout à fait normalement. Mais le destin en avait décidé autrement. Ils devaient tous avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête, et celle qui se trouvait au dessus de Madame de Montespan avait bien faillit tomber. Ce cher Van Haack avait réussi. Louis allait donc devoir le remercier comme il se devait. Il fallait bien qu’il reconnaisse que sur ce coup là, il avait fait fort. Mais pour le moment, la seul chose qui l’importait été d’aller voir Athénais et de rester auprès d’elle. Il ne pourrait pas le faire bien longtemps car une journée bien remplie l’attendait. Ce n’est pas parce qu’il est Roi qu’il peut faire tout ce que bon lui semble. Ca c’Est-ce que Louis croyait au tout début de son règne. Mais il apprit plus tard que ça n’était pas le cas. *

- Je vous verrais plus tard afin de m’entretenir avec vous en privé. Vous pouvez disposez. Mais avant toute chose allez prévenir la sœur de la Marquise qui se trouve dans l’antichambre.

* Le Roi n’était pas du tout du genre à remercier de vive voix. Il agissait. Mais pour l’heure, la récompense de Van Haack était sa dernière préoccupation. Il attendit que ce dernier sorte de la pièce et il s’assit au bord du lit. Il ne lui avait pas lâcher la main. Il ferait quand même venir d’Aquin. On ne sait jamais, mieux vaut se montrer prudent. Et Louis aime avoir son entourage particulier. Il se sent plus rassurer. Il caressa le dos de la main de Madame de Montespan avec son pouce.*

- Madame, m’entendez vous ?

* Il avait besoin d’entendre sa voix. Qu’elle lui dise qu’elle était là et qu’elle ne le quitterait pas. Pour une raison qu’il ignorait, la peur le saisit au ventre. Il revoyait la scène avec sa feu Mère avant que cette dernière ne meurt. Il avait eu énormément de peine à s’en remettre. Il chassa cette image de son esprit.*

* Athénaïs sentait la présence de Louis, comme s'il avait été de plus en plus proche. Van Haack venait de quitter la pièce et le Roy serrait la main de la marquise un peu plus dans la sienne, tout en la caressant. Elle pouvait sentir ce geste de tendresse, ce qui lui fit émettre un très léger sourire. Louis lui demandait si elle l'entendait. Elle aurait voulu lui répondre "oui", mais elle avait la plus grande peine du monde à parler ou ouvrir les yeux. Pourtant, il fallait qu'elle y arrive, la favorite n'était pas du genre à se laisser abattre.
Au prix d'un effort qui lui parut surhumain, Athénaïs entrouvrit les yeux, juste assez pour percevoir la lumière du jour qui commençait à se lever. La nuit avait été courte avec tous ces rebondissements. La marquise serra un peu l'étreinte de la main de son amant et tenta de prononcer quelque parole, qui ne voulu toujours pas sortir. Une sensation désagréable de bouche pateuse l'empêchait de parler. Pourtant elle le voulait, elle voulait rassurer Louis qui semblait énormément s'inquiéter. Elle parvint à ouvrir un peu plus les paupières jusqu'à pouvoir distinguer celui qu'elle aimait qui lui tenait toujours la main. A défaut de pouvoir lui répondre, elle lui fit un petit sourire. Peu à peu, les muscles de son visage se détendaient, lui permettant ce genre d'expression. qui aurait cru qu'un simple "oui" aurait été si difficile à dire?
Elle ne le quittait plus des yeux à présent. Elle sentait elle aussi que le plus dur était passé. Il faudrait qu'elle remercie son ami Van Haack pour les soins si efficaces qu'il lui avait prodigué.*

* Durant tout le moment ou Madame de Montespan avait été soignée, Louis n’avait pas arrêter de prier. Il avait été incroyablement inquiet et la peur lui avait tiraillé le ventre en plus de ses maux habituel. Il avait revu la scène ou sa Mère avait aussi été mourante. Il avait supplié Dieu de ne pas l’enlever. De lui laisser la vie sauve. Elle était si jeune et il avait tellement besoin d’elle. Dans la pièce, régnait une odeur nauséabonde. Un mélange de sang et de plantes qui vous prenait à la gorge. Mais Louis n’y avait prêté aucune attention. Il avait envoyé paitre tous ses ministres qui avaient eu le courage de venir le déranger. Non, contrairement à ce que l’on disait, Louis n’était pas sans cœur. Mais toutes les peurs de Louis étaient derrière lui maintenant. Madame de Montespan avait enfin reprit connaissance et il se sentait rassuré. Elle avait ouvert les yeux. C’était bon signe. Il lui caressa la joue. *

- Madame, je suis heureux de constater que vous avez enfin reprit connaissance. Ne vous forcez pas à parler. Vous avez reprit connaissance et c’est
l’essentiel.

* Il ne voulait pas qu’elle fasse trop d’efforts. Elle allait devoir garder le lit encore un bon moment et Louis aurait le temps de l’entendre parler. Il ne l’avait jamais vue dans un tel état. Elle avait toujours eu une santé de fer. La plupart des dames de la Cour gardait le lit pour un peu de fièvre ou pour un simple rhum. Mais pas Athénaïs. Louis garda sa main dans la sienne. *

- Je viendrais vous voir tous les jours Madame. Je vous le
promets.

* Il ne pouvait malheureusement resté avec elle tout le temps. Il en avait pourtant envie, mais il était Roi et il ne pouvait malheureusement pas passer au dessus de certaines obligations. Eh oui, les Rois ne font malheureusement pas tout ce qu’ils veulent contrairement à ce que l’on pouvait croire. Il resta là à lui parler avec douceur. Il voulait qu‘elle se sente rassurée. Il lui embrassa le front.*

- Je vous aime plus que tout.

* Il ne se montrait si démonstratif que lorsqu'il se trouvait avec elle.*

* Athénaïs détestait qu'on la voit en position de faiblesse, surtout Louis. Mais là, malheureusement, elle n'avait pas le choix. Cette sensation de ne pouvoir rien faire et d'être impuissante l'insupportait au plus haut point. Mais l'attitude de Louis était tellement touchante qu'elle en oubliait presque cette sensation désagréable. Il faisait tout pour qu'elle se sente bien, il lui parlait doucement et calmement, il la regardait avec amour et attention, et elle n'avait besoin de frien d'autre.
Athénaïs ferma les yeux en esquissant un sourire lorsque Louis caressa sa joue. Qu'elle aimait la sensation de sa peau contre la sienne! Cela avait le don de l'appaiser et la rassurer. Et en de telles circonstances, il ne lui en fallait pas moins. La favorite était très reconnaissante à son Roi d'être resté là, de la soutenir autant et de s'être inquiété. Elle voulait tant lui dire toute sa gratitude. Elle tenta une nouvelle fois de parler, et une voix rauque émana de sa gorge, comme si elle n'avait plus parlé depuis des mois. *

-Louis... commença-t-elle avant de toussoter. Louis, merci pour tout, articula-t-elle lentement.

* Il était si charmant avec elle. Le moins qu'elle pouvait faire était de le remercier. *

-Je vous aime aussi, Louis.

* Athénaïs toussa encore un peu, puis reprenant peu à peu ses esprit, elle rouvrit les yeux en regardant Louis avec tendresse. *

-Vraiment, vous reviendrez? Oh... mon ange. Je vous suis si... reconnaissante de tout ce que vous faites pour moi.

* Elle savait qu'il s'était beaucoup inquiété, elle voyait à son visage. Il fallait le rassurer à présent. *

-Ne vous en faites pas, je suis solide, on ne se débarrasse pas de moi aussi facilement, dit-elle en souriant un peu.

* Louis imaginait tout à fait ce que sa Favorite ressentait à ce moment précis. Lui aussi avait horreur de se montrer faible devant les personnes. Surtout devant les personnes qui lui sont cher. Mais il savait ce qu’il devait faire pour qu’elle se rétablisse vite. Il la connaissait par cœur et il l’aimait plus que tout. Il n’avait jamais été aussi heureux qu’avec elle. Malgré tout ce que les mauvaises langues de la Cour pouvait bien dire au sujet de Madame de Montespan, lui était toujours là pour elle et il l’aimait comme au premier jour. Il n’y avait aucune ombre au tableau. La voir dans cet état lui brisait vraiment le cœur. Mais il ne devait pas le lui montrer. Il devait, pour la première fois depuis longtemps, porter son masque de Souverain qu‘il enlève lorsqu‘il est avec elle. *

- Vous n’avez pas à me remercier Madame. Je vous aime plus que tout et vous m’avez vraiment fait très peur. Je vous promets de tout faire afin d’arrêter la personne qui a attenté a votre vie.

* Il lui sourit lorsqu’elle lui dit qu’elle l’aimait. Il fallait vraiment trouver le coupable et vite. Car s'il venait à recommencer, elle n’aurait peut être pas autant de chance. Cette idée lui fit doucement serrer le poing.*

- Bien sûr que je viendrai. Vous osez douter de ma parole ?

* Il la grondait gentiment. Il savait très bien qu’elle avait juste besoin de se sentir rassurée. Ce qui était normal après ce qui venait de se passer. Mais il était vrai que lui aussi avait besoin de l’être. Il était fort. Il était le Roi de France, mais Athénaïs était sa faiblesse. Il sourit et alla lui embrasser le front.*

- Heureusement que l’on ne peut pas se débarrasser de vous aussi facilement. Maintenant cessez de parler. Je vois bien que cela vous fatigue au plus haut point. Je vais rester avec vous jusqu’à ce que vous soyez endormie. J’irai ensuite vaquer à mes occupations, et je reviendrai vous voir ensuite.

* Il s’assit sur la chaise qui se trouvait à côté du lit de cette dernière. Il posa sa main sur la sienne, et lui caressa le front de son autre main. Un peu comme s’il avait besoin de sentir qu’elle était toujours là et qu’elle allait bien. Mais par précaution et surtout pour se rassurer, il ferait venir d‘Aquin.*

* Même si elle n'en attendait pas moins de lui, Athénaïs était touchée de constater quelle force et quelle ferveur Louis mettait à vouloir retrouver et faire payer le coupable de sa tentative de meurtre. Elle esquissa un petit sourire empreint de reconnaissance en lui serrant doucement la main qu'elle n'avait pas lachée.
Le voyant faussement fâché, elle pencha doucement la tête de côté avec un petit air enfantin.*

-Bien sûr que non, je ne doute absolument pas de vous ni de vos paroles, mon soleil. Je ne le puis.

* Elle ferma les yeux lorsque Louis lui embrassa le front, heureuse de se sentir à nouveau vivre et être près de celui qu'elle aimait. Mais il voulait qu'elle se taise et se repose. Pourtant elle avait si peur, en fermant les yeux à nouveau, de ne plus les ouvrir jamais. Après avoir frôlé la Mort de si près, elle n'avait aucune envie de la revoir de si tôt... Sans oser protester, elle regarda néanmoins son souverain avec un petit air suppliant. Il promettait de rester jusqu'à ce qu'elle s'endorme, voilà qui était rassurant tout de même. Athénaïs resserra un peu l'étreinte de sa main et porta celle de Louis à ses lèvres pour l'embrasser.*

-Merci Louis... Je vous aime tant.

* Puis, se résignant, posant un dernier regard sur le visage de son bien-aimé, la marquise ferma ses yeux bleus en essayant de trouver le sommeil qui lui faisait pourtant si peur. *

*Gabrielle demeurait dans l’antichambre en attendant l’invitation du Roy à entrer dans la chambre de sa sœur. En proie à l’incertitude et la peur, Gabrielle priait pour qu’Athénaïs ne soit pas rappelée trop vite au-delà. Elle avait tant encore à accomplir sur cette terre … Elle songeait à toutes ces rumeurs de jalousie entre les sœurs, les cabales contre la puissance des Mortemart depuis que la petite, enfin c’est un sobriquet affectueux, était devenue la favorite. Certes, Gabrielle n’était plus rien sans sa cadette mais cela ne s’entendrait pas au sens bas et intéressés des courtisans. Si jamais il advenait malheur à l’une, la seconde perdrait tout le soutien et l’amour fraternel qu’elles se portaient mutuellement. Dans ce panier de crabes, les sœurs louaient et tentaient de préserver leur complicité. Plutôt aisé quand on est au centre des commérages et sortilèges versaillais … La marquise n’avait plus qu’une option, prier … et espérer …*

*Plongée dans le silence, elle rassembla ses bonnes habitudes culturelles de chrétienne et priait. Puis, elle entendit le Roy parler. Il ne pouvait pas parler seul, non, bien qu’occupé, cet homme ne perdait pas encore la tête ! Elle se précipita vers la porte espérant que cela annonce un réveil de sa sœur. Saisissant la poignée, elle se souvint que sa Majesté devait venir la chercher. A contre-cœur, elle se rassit donc et poursuivit son intention de prière … tant bien que mal car la voix ne s’estompait pas … et par moments, elle pensait discerner une petite voix fluette, épuisée mais vivante ! Vivante, la grande favorite avait survécu et elle démontrait une fois encore sa force !
Le cœur de Gabrielle bondissait de joie et la marquise en aurait fait de même dans cette petite pièce où elle se trouverait seule mais il serait embarrassant que le Roy la découvre improvisant une danse de la guérison. A cette idée, elle sourit comme une enfant, de ce rire chenapan habituel entre les deux polissonnes charentaises. Revenant de sa rêverie, elle entendit que les voix s’estompaient. « Mince, pensa-t-elle, que se passe-t-il ? Le Roy ne vient pas … »*

*Prenant son courage, et ses jupons !; à deux mains, elle se rapprocha doucement de la porte, tendit l’oreille et entendit les derniers mots du Roy. La voie était presque libre. Elle gratta alors une fois à la porte puis renouvela son geste avant de l’entrouvrir doucement afin de n’y faire apparaître que son visage. Sa Majesté était au chevet d’Athénaïs qui était consciente soit bien vivante ! La marquise afficha un large sourire et ouvrit franchement la porte, sans être trop brusque. Elle se posta au seuil de la chambre, attendant cette fois-ci, l’invitation de sa cadette à l’approcher. Le Roy lui excuserait certainement cette liberté en pareilles circonstances ... d'autant qu'Athénaïs s'endormait. Gabrielle resterait à veiller sa soeur si celle-ci trouvait le sommeil ou bien elle l'y aiderait. Pour l'instant, elle se contentait de sourire, ce sourire doux et protecteur d'une grande soeur.*

* Louis sourit lorsque Athénaïs s’endormit. Il n’avait plus ce stress qui le prenait au ventre. Il savait que son sommeil serait réparateur et non pas agité comme avant. Elle avait besoin de récupérer des heures de sommeil ce qui était plus que légitime après tout ce qu’elle venait de traverser. Louis lui embrassa le front une dernière fois. Il savait que Gabrielle était encore dans la pièce à coté. Il fallait qu’il la tienne au courant de son état. Il se devait de la rassurer. Il n’osait pas imaginer dans quel état elle devait se trouver. Ses prières avaient été entendue. Oh oui il trouverait le coupable et il n’aurait aucune hésitation à lui faire payer son crime qui avait faillit en être un. Car on pouvait en effet dire que Madame de Montespan avait vu la mort de très près.*

* Il ne savait pas que Gabrielle avait un peu entendu la voix d’Athénaïs. Il avait retrouvé le sourire et ce qui lui faisait pression sur le cœur avait fini par s’envoler comme par magie. Louis n’aurait jamais réussi à imaginer sa vie sans sa favorite. Elle était son amie, sa confidente et la mère de ses enfants. Certes, parfois elle piquait de grosses colères, mais Louis adorait les femmes au caractère très fort. Autant dire qu’avec elle il était royalement servi. Non sa vie sans elle serait impossible. Il se serait sans doute renfermé sur lui-même et serait devenu le genre de Souverain à régner d’une main de fer sans la moindre pitié pour ses sujets et qui déclencherait des guerres sans la moindre raison. Il chassa cette idée de son esprit. L’important maintenant était de prévenir la sœur aînée que sa cadette était totalement hors de danger. Mais il ne pourrait très certainement pas s’empêcher de faire venir d’Aquin afin qu’il lui donne son avis.*

* Il entendit gratter à la porte. Il allait réprimander la personne lorsqu’il vit Gabrielle. Il garda son sourire sur ses lèvres et y posa son doigts pour lui dire de ne pas faire de bruit. Il lui fit ensuite signe de venir les rejoindre. Il aurait normalement dû la réprimander et lui faire la morale. Mais la relation qu’il avait avec les Mortemart était et serait toujours très particulière pour la plus grande jalousie des courtisans.*

*Gabrielle comprit au signe du Roy que sa sœur s’était endormie … enfin après de longues souffrances mais pour un temps limité … car elle était toujours des leurs. Elle le rejoignit en faisant le moins de bruit possible. A ce moment-là, elle maudit son amoncellement de jupons qui semblait faire un bruit épouvantable dans le silence de cette pièce maintenant apaisée. D’ailleurs, elle fit une légère grimace et s’approcha tout doucement du lit.
Sa première réaction fut de scruter le visage d’Athénaïs. Ses traits étaient tirés, ses yeux cernés, quelques gouttes perlaient encore sur les tempes de sa chère sœur mais rien de pire. Elle dormait profondément, s’en remettant à la protection de royal amant. Gabrielle osa respirer, d’une grande inspiration comme si un poids immense s’envolait de sa poitrine. Par réflexe, elle se signa, remerciant le Seigneur d’avoir entendu ses prières et préservé sa cadette. Elle essuya rapidement une larme qui s’aventura sur sa joue et de l’autre serra tendrement une des mains de la favorite endormie.*

*Elle sentit un mouvement à son côté et réalisa qu’elle n’était pas seule. Quelque peu embarrassée, elle eut un réflexe de la courtisane qu’elle était en esquissant une brève révérence. Puis elle chuchotta quelques excuses afin de justifier son entrée sans permission :*

-Pardonnez mon intrusion Sire, j’ai entendu sa voix et n’ai pu résister à la tentation de venir à son chevet …

*Gabrielle demeura debout face au Roy, tenant toujours la main de sa sœur et se mordant la langue pour ne pas laisser échapper qu’elle pensait qu’il l’avait oubliée à ses prières … Le Roy leur accordait des libertés de part leurs liens mais il ne fallait point en abuser … Lui aussi piquait de grandes colères !*

*Louis sourit en voyant avec quelle délicatesse Gabrielle essayait de se déplacer. Il est vrai que les robes des dames n’étaient pas toujours très pratique, surtout lorsqu’il fallait se montrer discrète. Mais Louis savait que sa Favorite avait un sommeil très profond et que même si un cheval traversait la pièce au triple galop, elle ne bougerait pas une oreille. Elle avait trop besoin de dormir après tout ce qui venait de lui arriver.
Louis ne bougea pas d’un pouce. Il voulait que Gabrielle retrouve sa sœur en toute tranquillité même si cette dernière dormait paisiblement.*

-Allons ma chère, vous avez très bien fait et je ne vous en veux pas le moins du monde. Mais ne restez pas debout, asseyez vous je vous en prie.

*Lui aussi chuchotait. Il ne voulait pas réveiller Athénais. Mais il regarda l’heure à la pendule qui se trouvait dans la pièce. Il était en retard. Il avait négligé ses réunions et pleins d’autre chose encore afin de rester avec sa Favorite. Mais maintenant que Gabrielle était revenue, il pouvait partir.*

-Je vais vous laissez seul avec elle si vous ne vous sentez pas trop abattue pour vous en occuper.

*Au pire, il lui laisserait un médecin ou un valet afin de l’aider si il arrivait quelque chose. Il n’avait pas envie de la laisser, mais il n’avait malheureusement pas le choix.*

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