Après une longue journée de travail [tentative d'empoisonnement sur Mme de Montespan]

*Le soleil venait de se coucher depuis quelques minutes, lorsque Louis sortit de son cabinet. Il avait enchaîné les réunions avec ses ministres. Il traversa la Galerie des Glaces avec ses bras derrière son dos. Il n’y avait pas un bruit dans le château. Seul les rayons de la lune se manifestaient. Il se dirigea vers les jardins. Il aimait s’y balader la nuit. Tout est calme et tranquille. Il n’y a pas de courtisans qui vous font de grand sourire et qui boivent vos paroles sans les écouter. Louis n’était pas né de la dernière pluie non plus. Il savait lorsque on se moquait de lui ou non. Et ces personnes là n’ont qu’à bien se tenir. Il alla s’asseoir sur un des bancs en pierre qui faisait fasse à une fontaine. Il ferma les yeux un instant, profitant du calme et du silence qui régnait dans les jardins.*

*Il devait être deux heures du matin mais il ne faisait pas froid. Il profita encore pour faire un tour. Observant si les travaux qu’il avait ordonné quelques jours plus tôt eu été respecté. Ca avait été le cas. Il en fut satisfait et se dirigea à nouveau vers le château. Il n’avait qu’une seule idée en tête, rejoindre sa très chère et très tendre favorite. Il ne l’avait pas beaucoup vue ces derniers temps. La Reine avait été malade, oh rien de grave, elle avait très certainement du abuser un peu trop du chocolat chaud. Madame de Montespan était donc restée au chevet de cette dernière. Louis n’avait pas été voir sa femme très souvent et lorsqu’il y allait, Athenais avait déjà terminé son service. Ils n’avaient donc que fait de se croiser. *

*Il finit par se trouver devant la porte des appartements de cette dernière. Il ouvrit la porte et entra. Tient, elle devait être en train de dormir car d’habitude, il y a de la lumière sous la porte de sa chambre qui indique qu’elle est en train de lire. Il ouvrit doucement la porte qui donnait sur la chambre de cette dernière et entra. Il posa sa veste sur le fauteuil qui se trouvait au pied du lit, et prit le soin de retirer ses chaussures. Il se mit à côté d’elle mais quelque chose d’anormal l’interpella. Cette dernière avait le front brûlant. Il posa délicatement sa main sur le front humide de la Marquise. Il n’y avait pas de doute, elle avait de la fièvre. Elle avait très certainement du l’attraper en restant auprès de la Reine. Il décida quand même de la réveiller afin de voir si il fallait qu’il fasse venir un médecin ou non. Têtue comme elle était, elle le refuserait mais Louis jugerait. Il lui caressa doucement la joue.*

- Ma tendre amie, réveillez-vous.

* Les journées paraissaient bien longue à la marquise. La Reine étant souffrante, toutes ses dames se pressaient à son chevet, écoutant et exécutant ses moindres souhaits, et Dieu savait si elle était exigeante, l'espagnole! Mais elle était Reine de France, et ses désirs étaient des ordres.
Ce jour-ci se déroula comme les autres, et c'était bien cela que regrettait Athénaïs. Elle avait à peine entraperçu Louis, n'avait pas eu une seule minute à elle avant son retour à ses appartements le soir. Louis... comme il lui manquait! Elle l'aimait tant! Le fait de passer ne serait-ce qu'une heure sans le voir lui semblait insupportable. Mais pourtant, il fallait bien serrer les dents. Il viendrait lorsqu'il en aurait le temps, elle le savait.
Ce soir-là, la fatigue était trop intense, et à peine arrivée, la favorite demanda à ce qu'on lui fasse couler un bain. Elle le prit et à peine sortie, alla se coucher, directement, sans prendre le temps de manger.

Athénaïs dormait d'un sommeil de plomb, sans se rendre compte de la fièvre qui la frappait ni même que Louis était présent dans la pièce, lorsque celui-ci l'appela pour la réveiller. Elle ne l'entendit d'abord pas. Elle rêvait de lui, justement... Il était là, près d'elle, la couvrant de baisers et de tendresses. Mais soudain, un mal de tête la secoua et la réveilla. Elle ouvrit grands ses yeux bleus, le souffle haletant, sans se rappeler d'abord où elle était. Elle regarda autour d'elle, un peu affolée, et se calma en reconnaissant le visage de Louis.*

-Vous... vous êtes là?

* Louis s’inquiétait de la voir dans cet état. Madame de Montespan avait toujours eu une santé de fer, elle n’était jamais malade où très rarement. Elle n’avait jamais eu de soucis avec ses nombreuses grossesses. Ce n’était pas le cas de la plupart des femmes de l’époque. Louis resta contre elle. Elle dégageait une très forte chaleur. La fièvre était gravement montée. Il fallait qu’il fasse intervenir le médecin et vite. Elle ne pouvait pas rester dans cet état. Mais il savait qu’elle avait une sainte horreur des médecins. A chaque fois qu’on faisait des saignée au Roi, elle protestait. C’était un des nombreux sujet de dispute entre eux. Elle jugeait que les saignées ne servaient à rien alors que lui trouvait que si. *

- Oui je suis là ma tendre amie. Ne bougez pas. Rester tranquille.

* Il demanda à un valet que l’on fasse venir les médecins. Il savait qu’elle allait très certainement lui en vouloir. Mais il faisait tout ça pour son bien. Il se leva et alla ouvrir un peu la fenêtre. Il ordonna ensuite que l’on fasse couler un bain. Il fallait que la température baisse et vite. Il découvrit Athénaïs et la prit dans ses bras. D’une fois que le bain fut coulé, il la déposa délicatement dans la baignoire. Mais que faisait ces fichu médecin? Pourtant, lorsque il arrivait quelque chose de grave au Roi, ces dernies accouraient auprès de lui. Mais pour les autres, ces derniers prenaient leur temps. Louis ne manqueraient pas de leur faire la remarque. Mais pour le moment, il s’occupait lui-même de Madame de Montespan. Il lui mit de l’eau sur le front.*

- Tout va bien se passer, je suis là et je ne vous laisserais pas.

* La porte s’ouvrit et les médecins entrèrent. La servante leur dit que le Souverain se trouvait dans la salle de bain avec Madame de Montespan. Ils entrèrent et Louis tourna la tête dans leur direction. Ca n’était pas le rôle du Roi de prodiguer les premiers soins mais ce dernier tenait à elle plus que tout au monde.*

- Eh bien Messieurs, ne restaient pas planté là comme les statuts de mon jardin. Entrez et occupez vous vite d’elle.

* Les médecins prirent donc le relais. Louis resta avec eux tout le temps. Il ne voulait pas la quitter une minute. *

* Athénaïs n'eut rien le temps de dire que Louis avait fait appeler ses médecins. De toutes façons, elle était trop faible pour pouvoir protester. Elle se contenta d'esquisser une grimace, manifestant bien son mécontentement. Certes l'un de ses amis les plus chers, Antoine d'Aquin, était médecin, mais elle ne portait en son travail et celui de ses confrères qu'une confiance relative.
Le Roy avait eu l'excellente idée de faire préparer à sa favorite un bain froid afin de faire baisser sa fièvre. Lorsqu'il la plongea dedans, Athénaïs sursauta tant l'écart de température était grand. Après quelques instant immergée dans l'eau, elle se mit à grelotter. Louis était aux petits soins avec elle et elle trouva cette attention adorable. Elle voulut le remercier mais elle sendormit en tournant sa tête vers lui, de telle sorte que sa tête vint se poser sur la main du souverain.
La marquise ne se réveilla qu'un instant après, lorsque les médecins que Louis avait faits appeler entrèrent dans la pièce, à coups de multiples révérences. Athénaïs grelottait toujours dans son bains glacé et attrapa la main de Louis qu'elle serra très fort. Elle ne voulait pas que ces charlatans l'approchent. D'Aquin passe encore, mais pas ceux-là!*

-Messieurs... vous pouvez repartir... commença-t-elle en tremblant et claquant des dents.

* Etait-ce la peur ou le froid? Sans doute un peu des deux. Athénaïs ne se rendait pas compte qu'en serrant si fort la main de Louis, elle commençait à lui planter les ongles dans la chair. Rester tranquille? C'était une notion bien inconnue de la marquise, surtout si elle n'était pas en confiance. Or la vue de ces homme vêtus de noir qui voulaient se donner de l'importance ne lui i spirait guère confiance du tout.
Les trois médecins tournèrent la tête vers Louis pour savoir s'ils devaient repartir ou bien tenter une approche. Devant la mine assurée du Roy, l'un d'entre eux vint poser le dos de sa main sur le front d'Athénaïs, qui lui lança alors un regard noir.*

-Ne me touchez pas!! sussura-t-elle entre ses dents, resserrant encore son étreinte sur la main de Louis.

* Louis la laissa un peu dans le bain glacé afin de s’assurer que la température de cette dernière ait d’avantage baissé. Il voyait qu’elle était en train de s’endormir. Il ne fallait surtout pas qu’elle perde connaissance. Louis lui parlait alors de choses et d’autres afin qu’elle ne sombre pas dans le sommeil. Car cela pourrait être dramatique. Il n’était pas médecin mais il connaissait deux trois choses. Lorsque les médecins entrèrent, Louis leur fit signe d’avancer vers lui malgré la réticence de sa favorite. Il savait très bien que cette dernière n’aimait pas les médecins. Ils s’étaient très souvent disputé sur ce sujet là. Louis ne montrait pas le fait qu’il commençait à ne plus sentir sa main. Sa favorite était en train de la lui broyer royalement.*

- Allons mon amie, c’est pour votre bien et vous le savez. Il faut vous soigner et s’assurer que la fièvre ne soit plus là. Ils sont là pour vous aider et je ne quitterais pas la pièce.

* Il voulait la rassurer. Il savait très bien que les médecins lui feraient une saignée. Louis grimaça car elle commençait vraiment à lui faire mal. Il n’était pas sensible à la douleur d’habitude, mais là elle le serrait avec tout la rage qu’elle ressentait. Un des médecins proposa alors que l’on sorte la Marquise de la baignoire. Mon Dieu quelle lueur d’intelligence ! C’était bientôt le moment d’ailleurs car cette pauvre Athénaïs commençait changer de couleur avec le froid. Un des médecins s’avança mais Louis lui fit signe de rester là ou il se trouvait. Il savait que c’était plus prudent qu’il sorte Athénaïs de la baignoire lui-même. Il demanda à ce qu’on lui amène un grand essuie. Il la souleva et avec l’aide d’un médecin l’enroula à l’intérieur afin que cette dernière ne sente pas le froid. Il demanda ensuite aux servantes qu’elles la sèche et qu’elles refassent du feu afin que la pièce soit à bonne température. Une fois que cette dernière fut en chemise de nuit et sèche, Louis revint prendre sa place à côté d’elle. Il lui embrassa le front. Cette dernière était moins chaude que tout à l’heure. Les médecins étaient en train de préparer leur matériel pour la saignée. Autant dire que ces derniers faisaient plutôt peur à voir. Mais Louis savait très bien que Athénaïs survivrait à cela.*

* Le bain était glacé et Athénaïs, malgré sa fièvre, grelotait. Sa peau commençait à devenir bleue, surtout ses mains qui tremblait, et notamment celle qui tenait fermement la main de Louis, elle se sentait plus ses doigts, c'était aussi en partie pour cela qu'elle serrait si fort. Mais c'était aussi dû à la peur qu'elle avait. Elle ne supportait déjà pas de voir les traitements qu'infligeaient les médecins à leurs patients et se chargeait elle-même de les choisir pour ses enfants, s'assurant que les médecins en questions n'étaient pas des charlatans et qu'ils avaient des pratiques qu'elle jugeait conventionnelles et utiles. Or la pratique de la saignée, selon elle, ne l'était pas. Comment une chose qui affaiblit le patient encore plus qu'il ne l'est déjà pourrait s'évérer utile? Elle ne l'avait jamais compris et ne le comprendrait sans doute jamais. Toujours était-il qu'elle refusait qu'on lui administre ce genre de traitement. Fort heureusement pour elle, la marquise n'était que peu souvent malade.

Louis avait beau essayer de la rassurer, malgré sa faiblesse et sa fatigue, Athénaïs n'était pas duppe, elle était tout à faire consciente de ce qui était en train de se passer autour d'elle. Elle n'eut rien le temps de dire que Louis la sortit, enfin, de la baignoire. Athénaïs avait l'impression d'être trempée jusqu'aux os. Son amant la fit sécher par ses suivantes, et mettre en chemise de nuit. Elle se sentait à présent mieux, sa température avait quelque peu baissée grâce au bain glacé que le Roy avait eu la bonne idée de lui faire donner. Elle était à présent à nouveau sur son lit, elle luttait pour ne pas s'endormir, elle tenait à voir de ses yeux ces médecins tous vêtus de noir sortir de la pièce sans l'avoir touchée. Elle les voyait préparer leurs ustenciles: divers scapels et soucoupes pour recueillir le sang. La vision de ces objets lui fit froid dans le dos. Elle tourna alors son regard vers Louis: ses yeux étaient suppliants.*

-Mon ami, voyez, je me sens déjà mieux. Une bonne nuit de sommeil et il n'y paraitra plus... Je vous implore de faire repartir vos médecins, ils ne seront d'aucune utilité ici...

* Les médecins avaient pour habitude de pratiquer la saignée sur un coté de la jambe, cheville ou début de mollet, aussi Athénaïs se recroquevilla, emmitoufflée dans ses draps, afin de ne pas leur faciliter la tâche. *

* Louis constatait qu’Athénaïs reprenait des couleurs. Il avait apparemment eu le bon reflex en lui faisant ce bain. Mais cette histoire n’allait pas se terminer là. Le plus dur allait encore venir. Il lui fallait absolument une saignée. Enfin, c’était ce que Louis croyait. Il savait que ce sujet allait être sujet de dispute comme toutes les fois que ce dernier était abordé. Il lui fallait cette saignée et là-dessus, il serait intransigeant. On ne le faisait pas changer d’avis facilement. Seule Athénaïs pouvait y arriver mais pas tout le temps. Il regardait les médecins qui préparaient leur matériel puis, il prit doucement la main de cette dernière. Il écoutait avec attention ce qu’elle lui disait. Une nuit réparatrice et tout rentrerait dans l’ordre ? Et si durant la nuit une rechute se faisait sentir ? Si elle mourait pendant la nuit ? Non hors de question. Cette idée fit froid dans le dos de notre Souverain. Il ne pourrait jamais se passer de sa favorite. Elle était tout pour lui. Non, non et non. Il lui embrassa la main.*

- Non, je ne les ferai pas repartir et vous le savez très bien. Cette saignée aura lieu que vous le vouliez ou non. Cessez d’agir comme une enfant, même notre fille est plus courageuse que vous. Je n’ai nullement envie d’utiliser la force avec vous. Vous allez donc vous montrez raisonnable et laisser faire les médecins.

* Il lui parlait avec fermeté mais néanmoins avec de la douceur dans la voix. Il voulait tout simplement lui faire comprendre qu’il faisait tout ça pour son bien et non pas pour avoir le plaisir de se disputer devant les médecins avec elle. Il fit d’ailleurs signe à ces derniers de s’approcher. Louis retira la couverture qui recouvrait sa favorite. La pièce était à bonne température et il savait que cette dernière n’allait pas avoir froid. Il prit doucement le visage de cette dernière entre ses doigts et lui fit tourner la tête vers lui. *

- Vous allez tout simplement vous concentrez sur moi. Nous allons parler de choses et d’autres et vous n’allez même pas remarquer que la saignée aura eu lieu.

* Il savait de quoi il parlait. Louis était un grand habitué des saignées. Il en faisait depuis son plus jeune âge et ça l’avait remis sur pied plus d’une fois. Enfin, c’était-ce qu’il croyait et c’était aussi ce que l’on croyait à l’époque. Mais le désavantage était qu’après la saignée, le corps était très affaibli et que le patient passait le reste de la journée à dormir. Mais il jusque là, il s’était toujours remis très rapidement de ses saignés. Il savait qu’Athénaïs allait elle aussi très vite se remettre. Elle était forte tout comme lui.*

- Je ne veux pas que vous fassiez une scène. Ni devant mes médecins et encore moins devant moi. Je ne le tolèrerai pas. Vous êtes forte et vous le savez autant que moi. Jouer les pleurnichardes est un signe de faiblesse et je n’aime pas les faibles.

* Il pensait ce qu’il lui disait, mais s'il le faisait s’était surtout pour la secouer et faire en sorte qu’elle prenne sur elle. On lui avait toujours bourré le crâne en lui disant que les émotions étaient un signe de faiblesse. Il ne voulait pas que Madame de Montespan en ait. Elle était digne de lui. Digne d’avoir le Soleil comme compagnon et il fallait maintenant qu’elle le prouve. Certaines personnes auraient sans doute trouvé ça ridicule. Mais Louis le lui lançait comme un défi. Il savait très bien qu’elle avait sa fierté et qu’elle avait horreur des bruits de salons négatifs la concernant. *

* Devant l’air décidé de Louis à ne pas obtempérer, Athénaïs poussa un long et triste soupir de résignation. Que pouvait-elle faire? Bien qu’il s’agisse de sa santé, son corps, son appartement, le Roy était maître de toute personne et toute vie. Elle inspira profondément, les yeux clos, puis tourna son visage vers lui. *

-Soit, puisqu’il vous plait tant à me voir souffrir, je ne saurais vous mécontenter, Sire.

* Elle le laissa lui embrasser la main puis la retira de ses lèvres tout en tenant fermement la sienne. Elle le regardait dans les yeux, fixement, avec un air froid voire glacial. La marquise détestait qu’on puisse la contrarier et aller à l’encontre de ce qu’elle avait décidé, Roy ou pas. Mais puisqu’il fallait obéir, soit. Louis ne semblait paq conscient du fait que s'il avait une santé de fer et était d'une force de la Nature, ce n'était pas le cas de tout le monde. Certes la favorite bénéficiait elle aussi d'une santé des plus vives, mais il lui arrivait d'avoir des moments de faiblesse parfois.*

-Je ne suis guère aussi assurée que vous sur ce point, mais soit, je vous écoute, parlez-moi.

* Elle était à présent découverte, les médecins s’approchaient d’elle avec leurs instruments. Le cœur d’Athénaïs commençait à s’emballer mais elle tâcha de ne point montrer ses craintes. Elle n’avait guère apprécié la remarque de Louis, et fronça légèrement les sourcils. Comment osait-il la traiter de faible? Avait-il décidé de la provoquer? Pourquoi se montrait-il aussi méchant? Elle lui lança un regard noir de colère. Les médecins se trouvaient à présent au bord du lit et Athénaïs pâlissait. Elle déplia ses jambes afin que les médecins puissent faire la saignée. Elle prit une grande inspiration voyant que l’un d’eux brandissait son scalpel, et regarda Louis avec une mine presque suppliante, essayant de se concentrer sur ce qu’il dirait. Le médecin commença l’incision ce qui arracha à Athénaïs un cri de douleur. Elle crispa sa main aussitôt sur celle de Louis, une grimace au visage et quelques larmes roulant sur ses joues. Une douleur aiguë et lancinante se faisait sentir au niveau de la cheville. Son sang coulait dans une coupelle en métal. Instinctivement, elle jeta un œil à sa jambe, mais le fait d’être affaiblie et de voir une telle quantité de sang, le sien qui plus est, eut raison d’elle et la marquise s’évanouit. *

* Il voyait bien qu’elle était très en colère contre lui. Mais si il faisait ça, ça n’était pas pour lui porter préjudice. Bien au contraire. Il savait aussi que lorsqu’Athénaïs aurait entièrement récupérer, une discutions allait avoir lieu. Il la connaissait par cœur tout comme elle le connaissait par cœur aussi. Il avait parfois cette fâcheuse tendance à profiter de son pouvoir afin d’obtenir ce qu’il désire. Le regard d’Athénaïs était très impressionnant, surtout lorsque cette dernière était en colère. Et là, elle l’était vraiment. Mais Louis ne baissa pas son regard, il plongea son regard dans le sien. Elle ne l’effrayait absolument pas. La saignée n’allait pas durer longtemps. Le plus dur allait être l’incision. Une fois cette dernière fait, il n’y a plus qu’à attendre que tout se passe. I fallait tout simplement que Louis trouve un bon sujet de conversation qui la distrairait suffisamment longtemps afin qu‘elle sente le moins possible. Aimer la voir souffrir ? C’était bien la dernière chose qui réjouissait Louis. Il n’aimait pas voir les gens qu’il aimait souffrir. Son fils était un très bon exemple. Louis avait déjà assisté quelques fois aux traitements que devaient subir son fils Louis-Auguste. Il ne l’avait bien sûr jamais montré, mais chaque larme que son fils versait était une déchirure. Non, il n’aimait pas voir la souffrance. La saignée de Madame de Montespan allait aussi être douloureuse pour lui que pour elle. Car voir souffrir quelqu’un tout en étant impuissant, il n’y a rien de pire. *

- Mais mon amie vous vous méprenez, je ne me réjouis absolument pas de vous voir souffrir.

* Il pouvait lire la peur dans les yeux de cette dernière. Mais son regard suppliant ne le ferait pas changer d’avis. Lorsque le médecin entailla la cheville de sa favorite, Louis lui caressa le dos de le main avec son pouce. Heureusement pour elle, les médecins étaient très agiles et l’entaille ne dura pas longtemps. Un petit coup de scalpel vif et précis et le sang coula immédiatement. *

- Je sais que vous avez confiance en moi-même si vous ne m’approuvez pas tout le
temps.

* Il voulut continuer sa phrase mais Athénaïs tourna de l’œil. Louis lui embrassa la main ne s’alarmant pas du tout. Il savait que cela n’était pas grave. Etant petit, il s’était lui aussi évanouit certaines fois, puis il avait finit par s’y habituer. Au bout d’un moment, les médecins en eurent terminé avec elle. Ils la soignèrent et repartirent tout en faisant des révérences. Ils partaient à reculons car le protocole exigeait qu’il ne fallait jamais tournée le dos au Roi. Louis retira sa main de celle d’Athénaïs. Ses doigts étaient entier mais il avait un peu mal quand même. Cette dernière avait une sacrée force. Il lui caressa le front et l’embrassa. Il fallait qu’il s’absente. Une réunion des plus importante qui ne pouvait attendre. Il se leva et quitta doucement la pièce. Avec un peu de chance, il reviendrait à temps pour le réveil de cette dernière.*

* Après quelques instants, Athénaïs ouvrit lentement les yeux. Elle revenait à elle tout doucement. Tout d’abord, elle ne se rappela pas ce qui venait de se passer. Puis, peu à peu les souvenirs lui revinrent. Les médecins, Louis… D’ailleurs, où était-il? Balayant la pièce du regard, elle ne le vit point. Inquète, elle l’appela tout de même, d’une voix un peu faiblarde. *

-Louis… Louis?

-Il est sorti, répondit une voix féminine qui provenait de la porte qui menait au salon.

* Un suivante se trouvait là, sur le seuil de la porte. Elle s’approcha ensuite de la marquise, lui demandant comment elle se sentait.
En vérité, Athénaïs n’en savait rien. Elle se sentait faible et avait soudainement envie de vomir. La suivante lui fit remarquer qu’elle était fort pâle.*

-Sans doute les suites de la saignée… répondit Athénaïs. Fichus médecins! Ils me feront mourir! Tempêta la favorite en regardant le bandage qu‘elle avait à la cheville.

* La suivante rapporta à Athénaïs une petite bassine, au cas où ses nausées empirent.*

-Il est tard… Savez-vous où il est allé?

* La suivante nia de la tête. Louis était reparti sans préciser où il allait. Athénaïs soupira tristement. Elle aurait bien voulu qu’il soit là à son réveil. Soudain, la nausée lui reprit plus fort et Athénaïs dut utiliser la bassine que sa suivante lui avait ramenée. Après avoir vomit, un terrible mal de ventre la prit. La suivante repartit avec la bassine et lui rapporta un verre d’eau. Que se passait-il? Jamais la favorite n’avait été aussi malade. Elle était de plus en plus pâle et la suivante commença sérieusement à s’inquiéter. Elle alla chercher une autre suivante plus âgée afin que celle-ci puisse éventuellement trouver une solution aux maux de leur maitresse. Toutes deux savaient que si elles faisaient revenir les médecins, la marquise risquait de se mettre très en colère.
Pliée en deux, Athénaïs gémissait de douleur, incapable de bouger ou de dire ou faire quoi que ce soit. Les suivantes commençaient à courir partout, cherchant quelque remède afin de soulager la marquise. La plus âgée lui rapporta une tisane et l’aida à boire. Mais quelques instant après, la tisane fut régurgitée. Un air de désespoir vint se poser sur le visage de la suivante qui commença à se demander si sa maitresse n’avait pas été empoisonnée… Cela lui fit froid dans le dos. Elle attrapa la plus jeune en lui demandant de rester auprès d’elle, pendant qu’elle irait chercher le Roy.

Arpentant les couloirs, jupons en mains, courant aussi vite qu’elle le pouvait, la suivante arriva, presqu’en larmes, devant la porte du bureau du Roy, en espérant l’y trouver. Le valet présent devant la porte lui assura que le souverain était bien à l’intérieur et se chargea de l’annoncer. *

-Sire, Antoinette, la suivante de Madame de Montespan.

*Puis il sortit à reculons en s’inclinant, laissant entrer la suivante échevelée d’avoir tant couru dans les couloirs. Antoinette s’inclina tout en s’avançant.*

-Sire, pardonnez-moi d’oser vous déranger à une heure si tardive, mais c’est ma maitresse, Madame ne va pas bien du tout… elle… elle souffre beaucoup, elle vomit… J’ai peur Sire, qu’on l’ait empoisonnée…

* Louis tentait de garder son sang froid fasse à Colbert. Trop de dépenses inutiles revenaient souvent dans les phrases de son très cher et dévoué ministre des finances. Mais pour Louis, ces dépenses étaient loin d’être inutile. Il avait simplement envie que Versailles soit le plus bel endroit qui existe. Et pour ça, il fallait forcément y mettre le prix. Il avait investi dans quelques fontaines er quelques plantes qu’il avait fait venir de certains pays exotiques. Et oui en plus du château, les jardins devaient aussi être à la hauteur de sa puissance. Mais les fontaines demandaient énormément d’entretient et donc beaucoup de dépenses. Ce qui ne réjouissait pas du tout Colbert. Louis lui donnait son point de vue mais Colbert l’attaquait avec un autre prétexte. Ils jouaient à chien et à chat depuis bientôt une heure lorsque la suivante de Madame de Montespan se fit annoncer. Louis accepta de la recevoir. Quelque chose devait s’être passé car il était rare que cette dernière se déplace. Lorsque Louis vit l’état de cette dernière, il comprit que quelque chose de grave venait de se produire. Il la fit assoir et lui fit porter un verre d’eau tout en l’écoutant avec attention. Un sentiment de panique commença à parcourir le Roi. Vomissement ? Mal de ventre soudain? Tout ceci n’était pas bon signe du tout. Il se leva d’un bon.*

- Colbert, nous allons remettre cette réunion à plus tard. Allez me chercher mes médecins et qu’ils nous rejoignent aux appartements de Madame de Montespan immédiatement.

* Il se leva aussitôt de sa chaise et sans se soucier de savoir si la suivante était derrière lui ou non, il commença à arpenté les couloirs et arriva devant chez sa favorite. Il entra tout de suite et se dirigea vers elle. Elle était vraiment mal en poing. Son front était trempé et elle avait du encore vomir. Louis alla lui prendre la main.*

- Que vous arrive t il ?

* Il préféra chasser de sa tête le fait qu’elle avait très certainement dû se faire empoisonner. Mais ça devait très certainement être ça. Non impossible ! Pas elle ! Par qui et pourquoi ? Pourquoi ? La réponse était très simple, Athénaïs avait une place des plus enviée. Etre la favorite du Roi. L’avoir pour elle, enfin pas vraiment non. Tout le monde ne voyait que le bon côté des choses, exactement comme le fait d’être Roi. Mais on ignore tout ce que cela implique. Le fait d’avoir des décisions très dur à prendre. De toujours faire ce qui semble le plus juste. Un rôle très difficile à tenir. Mais Athénaïs ne semblait pas consciente de ce qui se passait. La douleur devait très probablement lui faire perdre le sens des réalités. Les médecins arrivèrent et l’un deux commença à lui tâter l’estomac. *

- Sire, son estomac est dur comme de la pierre. Je crains que Madame de Montespan ait été victime d’un empoisonnement.

* Cette phrase raisonna dans la tête de Louis. Non il ne pouvait pas croire une telle chose. Cela impliquait qu’elle était condamnée. Car les médecins ne connaissait pas d’antidote pour soigner ce genre de mal. Toutes les personnes qui ont été victime d’empoisonnement sont toutes mortes sans la moindre exception. Qui à la Cour pouvait avoir les connaissances suffisantes pour la sauver ? Il fallait réfléchir vite car le temps pressait. *

* La suivante ne put que suivre le Roy en pleurant dans le couloir. Elle s'arrêta à la porte et vit les médecins arriver. Elle préféra rester avec les autres suivantes, attendant qu'on leur donne quelconques instructions, une autre personne à aller chercher, ou autre chose.

Athénaïs quant à elle, était au plus mal. Pâle comme un linge, elle vomissait sans arrêt, trempée de sueur, pliée en deux et tremblant de tous ses membres. Elle n'entendit même pas Louis entrer tant tous ses sens étaient engourdis. Mais enfin elle sentit sa main et entendit sa voix, même si celle-ci lui parut incroyablement lointaine. Elle le regarda, les yeux tous gonflés, embués de larmes.*

-Louis... Je vais mourir... J'ai peur, Louis. Ne me laissez pas...

*La marquise sentait ses force l'abandonner peu à peu. Elle ne savait pas pourquoi elle était dans cet état, mais lorsqu'elle entendit le diagnostic du médecin, tout lui parut clair: quelqu'un avait attenté à sa vie. Mais qui? La journée s'était passée le plus normalement du monde, elle avait cottoyé les personnes habituelles, de même pour la collation de l’après-midi au cours de laquelle n’importe quel serviteur aurait pu l’empoisonner: elle ne les connaissait pas et avait pris diverses choses sur divers plateaux qu’on lui présentait.

Athénaïs laissa échapper quelques larmes. Elle ne voulait pas mourir, elle était trop jeune, et surtout, elle avait trop peur! La mort avait toujours été la chose qui l’effrayait le plus au monde. Pourquoi avait-il fallu que cela tombe sur elle? Les empoisonnements avaient donc bel et bien repris alors que la Cour se trouvait à Versailles…
Dans un élan de dernière force, Athénaïs serra la main de Louis et le regarda d’un air implorant. Il fallait qu’il trouve quelqu’un capable de la soigner. Mais qui? D’Aquin était en déplacement et personne ne savait quand il reviendrait… La seule personne savante dans le domaine médical en qui la marquise avait toute confiance, outre Antoine d’Aquin, était Niklaus Van Haack.*

-Van Haack, je vous en prie, faites venir Van Haack…

* Ce fut les dernières paroles de la favorite avant qu’elle ne sombre à nouveau. Cette fois, c’était non pas un évanouissement mais une sorte de coma. Les servantes, bien qu’au seuil de la porte, voyaient la scène et commençaient à partir en sanglots, se serrant dans les bras les unes des autres, de peur que leur maitresse n’ait trépassé. Cependant, la plus âgée, celle qui était allée chercher le Roy dans son bureau, avait entendu les paroles de la Marquise. Elle chercha le regard du monarque qui semblait acquiescer au désir de sa maitresse, aussi la suivante partit en courant chercher le marquis de Van Haack dans ses appartements, espérant qu'il y serait afin de le faire venir au plus vite au chevet de Madame de Montespan. Elle traversa donc tout le château, descendant les marches quatre à quatre, traversant les couloirs déserts à toute allure, arrivant enfin à la cour de marbre, elle se dirigea vers le pavillon où logeaient les ministres et conseillers. Là encore, elle monta les escaliers en toute hâte, et arriva enfin devant la porte du marquis. Là, elle tambourina en criant aussi fort qu'elle le pouvait pour qu'on lui ouvre.*

*Quand on vint prévenir Van Haack de l'état présent de la favorite royale...son sang ne fit qu'un (seul) tour, et la stupéfaction le laissa, littéralement, sans voix.
Avant d'être l'une des figures les plus en vue de la cour...Montespan se trouvait être aussi, et surtout, sa fidèle amie et bienfaitrice...un tel évènement ne pouvait que le troubler profondément. Et même le chagriner énormément. Niklaus osait à peine imaginer l'émotion du roi...
Comment une femme encore jeune et apparemment en fort bonne santé, pleine de vie, pouvait avoir été frappée par un mal aussi soudain...que mystérieux?

Voilà ce que se disait l'ambassadeur, tout en vérifiant dans sa sacoche que tout le nécessaire y fut bien...et alors que son secrétaire (très) particulier était lui aussi avisé de la situation.

Une fois ceux ci prêts à officier...les deux hommes suivirent sans tarder le serviteur venu prévenir les diplomates (et praticiens à leurs heures)...

Arrivés devant les appartements de l'infortunée marquise...les visiteurs hollandais se firent annoncer et patientèrent, fébrilement, en espérant...qu'il ne fut point déjà trop tard.*

* Louis était vraiment très effrayé, mais comme d’habitude il ne laissait rien paraître. Lorsqu’il apprit que Van Haack et son secrétaire se trouvaient derrière la porte, il ne put s’empêcher de se mettre en colère contre les valets.*

- Eh bien faîtes les entrez bon sang ! Vous voulez ma
bénédiction !

* Chaque seconde comptait et Louis le savait bien. Les pauvres valets n’avaient rien fait à part suivre le protocole. Mais il fallait le mettre de côté pour le moment. Il les fit donc entrer et se dirigea vers eux d’un pas pressant. Madame de Montespan n’avait toujours pas reprit connaissance.*

- Van Haack, ma favorite a été victime d’une tentative d’empoisonnement. Si je la perds, je perds tout ce que je possède de plus chère. Je n’ai pas à me justifier auprès de vous mais je eux que vous fassiez tout votre possible afin de la soigner comme il se doit. Je vous laisse libre cour. Prenez tout ce qu’il vous faut et toutes les personnes dont vous aurez besoin si il le faut. Mais sauvez là.

* Il sortit de la pièce, laissant les deux hommes avec la favorite encore inconsciente sur son lit. Louis resta dans le boudoir de cette dernière. Il était clair que si Van Haack n’arrivait pas à la sauver, une guerre allait très certainement éclater entre la hollande et le France. Louis le tiendrait pour responsable. Il n’aurait absolument aucune excuse. Il tournait en rond comme un lion en cage. Il finit par arrêter de faire les cents pas. Il demanda à ce que personne ne vienne le déranger. Sauf Van Haack ou son secrétaire. Il se mit à genou et joignit ses mains. *

- Oh mon Dieu je vous en supplie, faîtes qu’Athénaïs vive. Ne la rappelez pas à vous. Il est trop tôt. Elle est encore jeune et j’ai besoin d’elle tout comme nos enfants. Je suis votre serviteur depuis toujours et vous êtes le seul qui êtes au dessus de moi. Je vous en supplie laissez la vivre.

* Une larme glissa sur la joue du Souverain. Il pouvait se permettre de pleurer étant donné qu’il était seul. Car il ne montrait jamais, ou très rarement ses émotions en publique. Seul Madame de Montespan y était témoin parfois. Car en plus d’être la mère de ses enfants et l’amour de sa vie, elle était aussi sa confidente et Louis ne pouvait pas se passer de ses services. Il se remémorait tout les bons moments qu’ils avaient passé ensemble et se perdit dans ses pensées.*

HJ: Niklaus pitié me laisse pas crever lol!

* Le Roy avait fait entrer Van Haack puis était sorti, allé prier dans la pièce adjacente à la chambre de la marquise. Pendant ce temps, ma favorite toujours inconsciente, commençait à être secouée de spasmes. Son teint était de plus en plus pâle. On n'entendait dans la pièce silencieuse que les sanglots des deux suivantes qui attendaient qu'on leur dise quoi faire.
Van Haack et son secrétaire avaient pénétré la pièce plongée dans le noir par l'avancée de la nuit. Seules quelques bougies éclairaient la chambre.
Athénaïs ne pouvait entendre les prières de son amant qui était bouleversé par l'état dans lequel elle se trouvait, elle ne pouvait même pas constater son absence. Totalement inconsciente, des images étranges et angoissantes défilaient devant les yeux d'Athénaïs, tandis que la température de son corps montait. On pouvait voir quelques gouttes de sueur sur son front et quelques tremblements commencer à parcourir son corps.

La bonne qui avait été chercher le Roy dans son bureau entra doucement, les mains tremblantes, dans le boudoir où s'était réfugié Louis pour prier, et effectua une révérence maladroite tant son émotion était grande. Elle commençait sérieusement à douter des chances de survie de sa maitresse. Il fallait reconnaitre que pour le moment, personne n'avait survécu à un empoisonnement, mais d'un autre coté, les victimes avaient toujours été retrouvées trop tard, déjà mortes. Athénaïs, elle, présentait seulement les symptômes mais était encore en vie, et tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. On pouvait donc encore espérer la sauver, seulement fallait-il bien s'y prendre.*

-Sire... peut-être devrions-nous faire venir un prêtre... ?

*Cette phrase était certes quelque peu maladroite, mais très sensée. Si la marquise venait à mourir, il fallait qu'auparavant un prêtre lui ait donné l'extrême onction. Cette éventualité n'enchantait pas du tout la suivante qui tâchait tant bien que mal de retenir ses larmes et son émotion devant le Roy.*

Hj : Je laisse rep Van Haack moi xd

j : Au travail!!!!

*Il n'y avait plus aucune seconde à perdre!
Une fois s'être incliné (bien bas) devant sa majesté, qui venait d'être...on ne pouvait plus clair...Van Haack se mit à l'ouvrage, après avoir jeté une oeillade effarée en direction de la marquise, alitée.

Le médecin improvisé déposa sa sacoche sur une petite table, puis donna ses premières directives à son secrétaire :*

-Vite...un vomitif, puissant...nous devons la purger!

*Tandis que Van Heyden s'empressait de s'exécuter...l'ambassadeur se tourna vers une servante :*

-Prenez un plateau!
Et maintenez le sous la marquise...

*Autrement dit dessous les magnifiques lèvres de la favorite royale...Qui allait très bientôt expulser d'elle même...la substance qui commençait à la ronger, de l'intérieur.
Ceci et...davantage.
Dans un premier temps la douleur ressentit serait brutale (pis que le mal peut être) et la réveillerait...mais le fait de rendre...la sauverait, certainement.
Aux grands maux...
Ensuite...un remède approprié lui serait administré...si elle survivait.

Van Haack, livide et luisant...se mis, silencieusement, à prier le très haut.
Alors que son adjoint faisait couler le fameux vomitif dans la (divine) gorge de la Montespan...
A Dieu va!*

* Enfin le marquis hollandais se mettait à l’œuvre. Il n’y avait en effet aucune seconde à perdre, le poison faisait lentement son effet mais c’était toujours trop rapide. La marquise pâlissait à vue d’œil. Heureusement que le Roy était dans une autre pièce, sinon il aurait probablement paniqué en la voyant ainsi inconsciente, livide et secouée de spasmes. Van Haack avait décidé de lui faire administrer un vomitif, cependant Athénaïs n’avait cessé de vomir avant de perdre connaissance. Le secrétaire particulier du marquis achevait de lui administrer le produit tout en soutenant sa tête pendant que la suivante rapportait en courant le plateau que lui avait commandé Van Haack.

Quelques instants plus tard, la substance commença à faire son effet, la favorite commença à tousser, secouée par des remontées de bile causées par le produit qu’elle finit par vomir pendant que Van Hayden lui maintenait la tête au-dessus du plateau. Une sensation de brulure intense dans la gorge et l’œsophage réveilla instantanément la marquise qui commença à pousser des cris et des gémissements de douleur, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Une fois que le tout fut sorti, Athénaïs reprit son souffle dans une inspiration douloureuse. Elle commençait cependant à reprendre des couleurs au visage, mais des larmes lui montèrent aux yeux tant elle souffrait. Elle regarda Van Haack sans réellement réaliser ce qui se passait, le cœur battant la chamade, la respiration entrecoupée et haletante.

La deuxième bonne retourna dans la pièce où se trouvait le Roy en courant, exécuta une rapide révérence respectueuse et vint près de lui pour lui murmurer:*

-Sire, Madame a repris connaissance.
*Puis elle repartit d'où elle venait pour voir si on avait besoin d'elle.*

HJ : Loulou a dit que je pouvais m'incruster sans pb sinon je repars Wink

*La marquise était partie en balade avec quelques courtisanes. La partie de divertissement s'était éternisée entre plaisanteries, badineries et comédies. L'après-midi fila à une allure folle si bien que les fêtards manquèrent de louper le souper.
Toute enthousiaste, la marquise regagnait ses appartements et tomba sur Claude, affolée, terrifiée qui essayait de lui annoncer quelque chose, visiblement bouleversant, sans parvenir à aligner deux mots compréhensibles ! Gabrielle s'énerva et Claude parvint à lui dire :

-Votre soeur ... a été empoisonnée !!

*Gabrielle se tétanisa. Comment ? Athénaïs empoisonnée ?? La panique et l'effroi s'emparèrent d'elle. Sa soeur, empoisonnée et elle n'avait rien vu, rien su ? Pire, elle s'était amusée alors qu'elle agonisait et avait besoin de soins ??? Elle réussit à arracher quelques autres révélations à Claude pour connaître le lieu où Athénaïs était soignée. Fort heureusement, la favorite était dans ses appartements, à l'abri des curieux de Versailles. A coup sûr, l'horrible événement ne manquerait pas de faire le tour du château.
Sur ces entrefaits, elle courut jusqu'aux appartements de sa cadette. Arrivée devant la porte, elle tenta de se calmer pour ne pas aggraver la situation. Si Athénaïs était au plus mal, il ne fallait pas en rajouter ni complexifier la tâche des médecins. Sa Majesté serait très certainement présente en plus. Elle sécha ses larmes et allait toquer ... mais elle se ravisa et entra le plus discrètement possible.
Le spectacle l'effara encore plus. Les gémissements de sa soeur, ses douleurs, Van Haak. Elle resta figée à l'entrée de la chambre, fixant sa soeur alitée. Et puis, la femme de chambre lui demanda de ne pas rester ici tant que les soins n'étaient pas finis. Gabrielle revint à elle, comprit la demande et quitta la pièce pour se diriger vers le boudoir. Elle tomba sur le Roy, en pleine prière et en plus d'être bouleversée, elle fût encore plus confuse. Elle balbutia maladroitement :*

-Pardonnez-moi Sire, je ne voulais pas vous déranger ... Je repasserai plus tard ...

*La marquise était perdue. Il était rare de la voir ainsi désemparée mais comment ne pas l'être en pareil cas ? Elle fit esquissa un demi-tour assez lent pour sortir de la pièce.*

* Louis priait pour que sa favorite survive. Il s’était complètement isolé et plus rien ne comptait à part elle. Le sentiment d’impuissance qu’il ressentait face à cette situation, le rendait complètement fou. La preuve que les Rois ne peuvent pas tout faire ni tout obtenir. Il fallait absolument que le Marquis la sauve. Sans quoi, par vengeance et douleur d’avoir perdu Athénaïs, il lui en ferait payer le prix sans la moindre pitié. Ce geste qui serait sans le moindre doute fort déplacé, risquerait de déclencher une guerre entre les deux pays. Mais pour Louis, l’exécution du Marquis serait pleinement justifiée. Il préférait chasser de sa tête l’image de la défaite de Van Haack. Lorsqu’il entendit des pas maladroit et paniqués derrière lui, il se releva et se retourna. Athénaïs venait de reprendre connaissance. Il n’en fut que très peu soulagé, car cela ne voulait pas dire qu’elle était complètement tiré d’affaire. Il hocha la tête et la fit disposer. Cette dernière ne demanda pas son reste et repartit aussitôt vers sa maîtresse. Vu la situation, Louis ne lui en tiendrait pas rigueur, pour le moment en tout cas. Il entendit la voix de Gabrielle et il lui fit face. Il était heureux de la voir, comme toujours, même s'il aurait préféré la voir dans d’autres circonstances. Il était tout-à-fait logique qu’elle se trouve là. Mais quel idiot !!! Il était tellement préoccupé par l’état d'Athénaïs, qu’il ne l’avait même pas fait prévenir. Il ne voulait pas qu’elle parte mais plutôt qu’elle vienne la voir avec lui. Mais il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. Il lui prit donc doucement la main. *

- Ne partez pas Madame. Vous ne me dérangez pas le moins du monde. Je vais aller voir comment se porte votre sœur. Mais je préfèrerais aller la voir avant vous. J’ignore dans quel état elle se trouve. On vient juste de me prévenir qu’elle venait de reprendre connaissance. Etes-vous d’accord d’attendre ici ou souhaitez-vous venir avec moi ?

* Il devinait très bien qu’elle voudrait le suivre. C’était tout à fait normal. Il s’agissait de sa sœur que Gabrielle chérissait de tout cœur. Les deux sœurs s’entendaient à merveille, et ça Louis le savait. D’habitude, Louis n’avait pas de geste affectif envers les personnes. Mais la famille Mortemart faisait et ferait toujours exception. Il se contrôlait et ne tremblait pas en gardant sa main dans la sienne. Il fallait quand même qu’il la rassure et qu’il lui dise qui était en train de la soigner.*

- Votre sœur a été prise en charge par le Marquis Van Haack qui a quelques connaissances en médecine. Mais il a des connaissances suffisante pour la sauver.

* On se demandait quand même si en disant ça, il ne tentait pas plutôt de se rassurer lui-même à voix haute. Le fait que Gabrielle soit là lui apportait quand même du soutient. Ils pourraient ainsi se soutenir mutuellement. Il voyait quand même que cette dernière avait le regard dans le vide. Elle devait se poser mille questions ce qui était tout à fait compréhensible. Mais le temps était quand même compté. Louis ne savait pas dans quel état Athénaïs se trouvait. Il lui caressa doucement le dos de la main tout en attendant sa réponse.*

*Quelque peu apaisé de voir la marquise reprendre connaissance, mais toujours aussi inquiet pour sa santé...Van Haack s'empressa de composer un remède-calmant avant de le proposer, vivement, à son amie et protectrice :*

-Buvez ma dame.
Ceci facilitera votre endormissement et...votre guérison.
Je veillerai sur vous, durant votre repos.

*Niklaus se força à sourire...
Montespan était, semble t-il, tirée d'affaire.
Même si il lui faudrait, certainement, suivre un traitement régulier ces jours prochains.

Rien de très lourd ou contraignant, mais davantage par précaution, et afin de ré-insuffler vigueur et énergie à la charmante jeune femme.
Son heure n'était point encore venue...
Le roi en serait donc...plus que soulagé.*

* Athénaïs n'en menait pas large. Prise de tremblements qu'elle ne parvenait pas à maîtriser, elle regardait son ami Van Haack, ses iris bleues devenues grises par les larmes qui emplissaient ses yeux, sans réellement comprendre ce qui se passait. Un gout âpre et amer perdurait dans sa bouche asséchée, c’était très désagréable en plus du reste. Niklaus lui proposa une nouvelle solution à boire, la marquise ne pouvait de toutes manières pas refuser et se laissa faire. Fort heureusement, ce n’était rien de trop dégoutant. Mais il parlait d’endormissement.. Alors qu’elle avait si peur de ne jamais plus se réveiller. Certes la douleur qu’elle ressentait était intenable et l’obligeait de temps à autre à grimacer pour éviter de crier, mais la perspective de mourir était encore moins agréable. Aussi son regard était-il empli d’interrogations.
De plus, elle ne voyait plus Louis à coté d’elle. Il lui semblait pourtant qu’il avait été là avant qu’elle ne sombre. Les souvenirs lui revenait, un peu flous, mais belle et bien là. En revanche, elle ne savait pas que Gabrielle était venue entre temps. Elle ne pouvait voir que Van Haack et son secrétaire (très) particulier. Elle posa sa main pâle et tremblante sur celle de son ami.*

-Où est le Roy? Demanda-t-elle, inquiète.

*Il lui semblait impossible qu’il l’ait abandonnée… Pourtant il n’était pas là, et cette constations l’attristait énormément. Cependant, la boisson qu’elle venait d’ingurgiter commençait à faire son effet et elle sentit une sorte de fatigue artificielle la prendre. Mais elle résistait, Athénaïs ne voulait pas s’endormir, peut-être pour la dernière fois songeait-elle, sans avoir auparavant vu son amant qu’elle chérissait tant. Et sa famille? Il se pourrait qu’elle meure cette nuit sans que son cher frère et sa chère sœur n’en soit informés, sans qu’elle ait pu leur dire une dernière fois combien elle les aimait… Et ses enfants… ses chers enfants qu’elle aimait tant et qu’elle voyait si peu… Non, il ne fallait pas penser à tout cela, elle ne mourrait pas, elle ne voulait absolument pas mourir. Elle avait confiance en son ami et savait qu’il ne se risquerait pas à commettre des imprudences avec sa santé. *

*Gabrielle fut rassurée et heureuse que le Roy veuille bien la garder en ces tristes lieux. Elle esquissa un léger sourire au milieu des larmes qui commençaient à couler. Quand elle l'entendit ainsi parler, tentant de paraître plus confiant et sûr qu'il ne l'était en réalité, elle éclata en sanglots en hochant la tête en guise d'acquiescement ... L'instant avait beau être critique, Louis n'en restait pas moins le Roy de France et la marquise de Thianges tenta de se reprendre*

-Pardonnez-moi Sire, je suis tellement inquiète ... Claude m'a annoncé ... au retour du souper ... Mon Dieu ... je l'ai abandonné ...

*La grande soeur s'en voulait de ne pas avoir couru plus tôt au chevet de sa cadette et davantage de ne l'avoir pas protégé. Sans s'en apercevoir, elle venait de serrer la main de sa Majesté, cherchant un soutien. Elle s'en aperçut et retira sa main pour saisir son mouchoir et essuyer les larmes qui avaient inondé ses joues*

-Biensûr Sire, allez vous quérir de son état avant moi ... Je dois me reprendre avant de paraître devant Athénaïs ...

*Gabrielle reprit un peu son souffle et tenta de calmer ses esprits. Van Haack était au chevet de sa soeur. Il avait déjà montré ses mérites et ses capacités, espérons qu'il soit aussi efficace cette fois-ci. Les poisons avaient déjà sévi et tué à Versailles, la favorite du Roy ne pouvait pas, ne devait pas être une nouvelle victime de cette affaire des poisons.*

-Bien Majesté, j'espère que ses connaissances sauveront ...

*ELle s'arrêta immédiatement, s'interdisant de penser à pire ... Non, cela était impossible. Athénaïs devait se battre, foi de Mortemart ! Sa famille, ses enfants, le Roy, tous l'attendaient.*

hj: van haack c'est 10 lignes pas 10 mots mdr essaie pas de tricher xd je rep dimanche soir les gens

hj : Désolé majesté...dans la média ou je vais on n'a droit qu'à une heure de connexion...le temps me manqua donc ;p!

» *Le jour d'après...l'incident* (pv La Montespan)
» Psyché ou l'art d'écrire en scène [Mme de Montespan]
» *Le dernier espoir...de Van Haack, et de la Hollande!* (pv Montespan!)
» Par une matinée un peu grisâtre - Tentative d'empoisonnement sur Gabrielle [PV Athé et qui veut]
» Après le Conseil ...