*Le jour d'après...l'incident* (pv La Montespan)

* Tandis que la marquise dormait toujours en cette heure bien qu'avancée dans la matinée, les suivantes se bousculaient dans l'antichambre. La nouvelle de l'empoisonnement de la nuit précédante s'était répandu, et nombre de personnes étaient venues demander des nouvelles d ela favorites. Ce qu'on entendait était-il vrai? Si oui, avait-elle survécu? Savait-on qui était le coupable? Et le Roy? Tant de questions encore auxquelles devaient répondre les pauvres suivantes déjà fort accablées par le drame qui avait failli se produire.
Sonia, l'une des suivantes d'Athénaïs, allait demander aux personnes se trouvant derrière la porte de partir car le bruit de leurs chuchotements incessants risquait de réveiller sa maitresse qui avait besoin de repos, lorsqu'elle vit Van Haack et son secrétaire devant la porte. La jeune femme s'empressa d'attraper le hollandais par le bras et de le faire entrer.*

-AH vous voici! Venez donc! lança-t-elle en les tirant à l'intérieur.

* Puis, s'adressant à la petite foule qui attendait avant de refermer la porte.*

-Veuillez disposer à présent. Madame de Montespan ne reçoit personne aujourd'hui.

* Elle se tourna ensuite vers les deux sauveurs de la favorite.*

-Madame dort encore, mais Sa Majesté le Roy a dit que vous pouviez venir la voir quand vous jugerez cela utile.

* Elle leur désigna la porte de la chambre d'un signe de tête.*

-Dois-je vous rapporter quelque chose?

* Sonia était un peu sotte, mais remarquablement dévouée à sa maitresse, bien que celle-ci ne cesse de l'enguirlander à chaque bêtise qu'elle faisait... Et Dieu sait qu'elle en faisait bon nombre, la bougresse.*

* La suivante hocha la tête et disparut dans une autre pièce pendant que les deux hollandais prénétraient silencieusement, excepté le craquement du parquet, dans la chambre de la favorite.
Athénaïs dormait paisiblement. Ce n'était pas dans ses habitudes de dormir tard le matin, mais lorsqu'elle était souffrante, ce qui n'arrivait que rarement, des insomnies la prenaient et elle devait compenser le sommeil perdu. Or là, la nuit avait été courte. Elle n'entendit pas les deux embassadeurs entrer et ne sourcilla point non plus lorsque son ami Van Haack lui prit le poignet ou posa sa main sur son front. Ce n'est qu'en entendant le son de la voix de Niklaus que la marquise commença à s'éveiller. Il lu semblait que cette voix était lointaine, et pourtant elle la sentait proche. Elle ouvrit doucement les yeux et constata la présence des deux hommes à son chevet. Elle commença par les saluer d'un sourire. *

-Bonjour messieurs, articula-t-elle lentement.

* Elle essaya de se redresser un peu, mais ses forces n'étaient pas encore revenues et il était bien difficile encore pour la favorite de se mouvoir comme elle l'aurait souhaité. *

-Quelle heure est-il? Est-il tard?

* La tête commença à lui tourner, aussi se rappuya-t-elle contre le gros coussin moelleux qui se trouvait dans son dos, en fermant les yeux quelques secondes pour reprendre ses esprits. Après quelques secondes, elle rouvrit ses yeux, fixant ses iris bleus sur son ami et sauveur.*

-Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi, Niklaus.

* Même s'il n'avait fait que son devoir, Athénaïs lui était infiniment reconnaissante de ce dévouement. Elle espérait aussi que le Roy saurait à présent apprécier cet homme chez qui elle avait immédiatement reconnu la bonté, et dont Louis doutait encore.
C'est à ce moment qu'entra Sonia, avec la bassine d'eau et le linge propre qu'avaut demandé Van Haack. Elle entra discrètement dans la pièce et déposa le tout sur une petite table basse sitée au pied du lit, et sortit après une révérence.*

*Dès que la marquise s'éveilla, puis s'adressa à ses visiteurs...ces derniers se levèrent aussitôt, et ôtèrent leurs chapeaux. Pour enfin s'incliner avec respect devant la favorite royale.

Van Haack afficha le plus large des sourires envers son amie...tout en l'encourageant, d'un signe de tête, à rester bien allongée.*

"-Quelle heure est-il? Est-il tard?"


*Niklaus se réinstalla et rassura, pleinement, son interlocutrice :*

-Il est...sept heure du matin passé, madame.
Votre nuit de repos fut courte...
Vous devrez donc garder le lit, et ce...durant plusieurs jours.

*Ceci dit...l'ambassadeur posa sa lourde sacoche sur les genoux, l'ouvrit, et extirpa de celle ci...une petite fiole de cristal.
Il va sans dire que les dernières paroles d'Athénais flattèrent (et touchèrent) tout particulièrement le vieux diplomate.
Le bon hollandais faillit en rougir d'ailleurs...*

-Et je suis très heureux d'être parvenu...à sauvegarder votre si précieuse personne, madame.
Il me reste désormais à vous guérir!...pleinement.

*Alors que Van Heyden plongeait le linge blanc dans la bassine d'eau froide...pour ensuite le ressortir et l'essorer...Son compagnon versait le contenu de la fiole de remède dans le verre vide reposant sur le chevet de la marquise. Il emplit ensuite le verre d'eau fraîche et le proposa à son amie :

-Nous devons faire tomber définitivement votre maudite fièvre!
Ce remède...et ce linge, sur votre front, devraient pouvoir repousser l'ennemi...
En attendant de parvenir à le réduire totalement.
Tel...le prince de Condé défaisant ses adversaires, à Rocroi!

*Déclara, sourire en coin, le rusé diplomate...pas mécontent d'évoquer, ici, le souvenir de cette glorieuse bataille. Qui précipita le déclin de la puissance espagnole...l'ennemi héréditaire de la Hollande. Et acheva de faire de la France le royaume le plus influent d'Europe...L'aurore de la toute puissance actuelle.
Qui ne voyait pas d'un très bon oeil...la petite république des Provinces Unies.
Et même les hauts faits de son représentant à Versailles.net changerait pas grand chose à la donne, hélas.*

* Obéissant sagement au signe de tête de l'ambassadeur, la marquise resta bien allongée. Sept heures du matin... Le Roy était déjà réveillé, le petit levé allait commencer. D'habitude à cette heure-ci, Athénaïs était déjà réveillée depuis une heure voire plus, et se préparait avec l'aide de ses suivantes. Elle poussa un long soupir. Qu'elle détestait se sentir ainsi affaiblie, incapable de faire quoi que ce soit! *

-Plusieurs jours, dites-vous? s'étonna-t-elle.

* Bien sûr, elle se doutait qu'après un tel événement, les médecins seraient aux petits soins pour elle et que le Roy ne la laisserait pas reprendre ses activités de si tôt, mais de là à la cloîtrer plusieurs jours entiers! Pour elle, ce serait intenable. Mais pourtant, il fallait bien s'y résigner. Elle savait qu'elle devait être raisonnable.
Athénaïs sourit aux paroles de Niklaus. Il respirait la gentillesse à travers ses paroles. Il connaissait fort bien la médecine, peut-être mieux que certains des médecins présents au château, et était sûr de ses gestes. La marquise perdit quelque peu son sourire en le voyant déverser dans un verre vide une sorte de remède qu'il mélangea avec de l'eau. Elle espérait que cette mixture aurait meilleur gout que celle de la veille, qui cependant l'avait sauvée du trépas, mais elle en doutait fort. Elle prit le verre qu'il lui tendait, et sourit à sa comparaison. Athénaïs était toute petite lors de la bataille de Rocroi, elle n'avait pas encore 5 ans, mais elle se souvint que son père y avait été et qu'il en était revenu fort heureux et fier d'avoir participé à cette victoire contre l'espagnol.*

-Je vous fais confiance, Niklaus, déclara-t-elle en portant le verre à ses lèvres.

* Elle but quelques gorgées du remède en grimaçant légèrement.*

* Voyant le petit signe de tête encourageant de Niklaus, et de toutes manières elle devait s'y résoudre, la marquise but entièrement le contenu du verre, non sans grimacer légèrement. Le goût âpre de la mixture était des plus méprisables, mais si le marquis hollandais prétendait qu'il le fallait pour son bien, c'était sans nul doute la vérité. En cet instant, Athénaïs n'avait confiance en personne plus qu'en lui qui venait de lui sauver la vie. C'est étrange tout de même comme l'on voue une confiance aveugle en une personne qui vous a aider à un moment T de votre vie. Et là, c'était Niklaus. Athénaïs ne manquerait pas d'assurer sa fortune pour le remercier de ses bons soins, même si elle était certaine ne pas en avoir besoin: le Roy saurait le remercier sans qu'elle n'y demande rien.
La belle dame se rallongea alors doucement lorsque son interlocuteur le lui permit, obéissante comme une petite fille. Lorsqu'il parla du linge qui la soulagerait, elle comprit bien vite en sentant la migraine la prendre... Elle qui pensait être tranquille pour un moment, l'erreur se fit sentir! Lorsque l'assistant de Van Haack lui appliqua le linge froid sur les tempes, elle appuya le contact avec sa main droite, comme si cela la soulagerait plus vite. *

-Comment se fait-il qu'une telle migraine me prenne ainsi? demanda-t-elle, un peu surprise. Les remèdes ne sont-ils pas sensés soulager?

Elle le regarda, souriant un peu malgré son mal de tête qui tambourinait. La marquise savait se montrer forte, elle avait déjà tant souffert dans sa vie, ce n'était pas une migraine qui viendrait à bout d'elle. Il était pourtant surprenant de la trouver allitée.

-Savez-vous si on a pu trouver quelque renseignement sur l'horrible personne qui en a voulu à ma vie?

Elle savait que le Roy devait être dans tous ses états, qu'il avait dû renforcer la sécurité partout afin d'attraper le vile personnage qui avait voulu tuer la femme qu'il aimait.