* En convalescence* PV: madeleine et qui veut nous rejoindre

* Athénaïs avait fait une fausse-couche il y avait de cela quelques jours. N'ayant pas pour habitude d'avoir une santé fragile, elle avait beaucoup de mal à s'en remettre, tout cela l'avait épuisée aussi bien moralement que physiquement. Les médecins lui avaient conseillé un repos total. Aussi, Louis et elle avaient convenu qu'elle se reposerait quelques temps au Trianon, à l'abri de tout le remu-ménage de la Cour. Mais voilà à peine deux jours que la marquise se trouvait en son Trianon de Porcelaine qu'elle s'ennuyait à mourir. Elle avait besoin de distraction pour oublier les maux qui l'assaillaient, et malheureusement elle était seule avec ses domestiques. Louis la visitait quand il en avait le temps, au moins une fois par jour, mais cela ne suffisairt pas à lui occuper l'esprit pour la journée entière. Elle ne cessait de ressasser les événements, et culpabilisait beaucoup d'avoir perdu l'enfant. Louis devait être déçu, déçu par elle, c'était ce qu'elle pensait. Alors, quand cette horrible pensée lui venait en tête, elle se mettait à pleurer toutes les larmes de son corps. Ses bonnes s'empressaient alors de la distraire, mais en vain. La favorite restait là, le regard vide, éteinte, à fixer le mur ou à faire semblant de lire... une activité qu'elle aimait beaucoup en temps normal, mais là, elle tenait le livre entre ses mains mais ses yeux ne déchiffraient aucune ligne.

Ce jour-là, elle avait demandé à ce qu'on l'installe dans son petit salon. Elle était assise, le dos callé dans les coussin, les jambes allongées sur le sofa, une couverture sur elle, et un livre ouvert sur les genoux. Oh, elle avait déjà oublié le titre. Cela faisait des heures qu'elle était assise là, sans rien dire. Elle espérait que Louis viendrait, mais il lui avait dit qu'il ne pourrait passer avant la nuit, ayant des affaires urgentes à régler. Peut-être, se disait-elle, qu'elle recevrait la visite de Françoise, sa gouvernante, qui lui donnerait des nouvelles de ses enfants. Elle espérait que quelque chose vienne la tirer de son ennui et sa tristesse. Mais quoi? *

* Madeleine était exceptionellement à la Cour. Son mari avait un ballet à présenter au Roi et elle lui avait demandait de l'accompagner afin de prendre un peu de temps pour elle. Elle avait 6 enfants et aimait bien avoir un moment de calme pour elle. Elle avait ouï dire la fausse couche de Madame de Montespan, ayant elle même vécu ça, et n'ayant jamais eu la chace d'avoir son mari auprès d'elle durant ses accouchements, Madeleine se dit qu'elle pourrait peut être aider Athénaïs à traverser cette grande perte ayant elle même vécu la même chose. *

* Elle arriva devant le Trianon et admira ce merveilleu batiment. L'architecture était vraiment très belle. Madeleine admira un peu les fleurs qui se trouvaient devant Le Trianon. Elle se fit annoncer et entra. Elle n'avait encore jamais rencontrée Madame de Montespan. Elle savait de qui il s'agissait et l'avait déja aperçue mais sans plus. Elle espérait vraiment qu'elle pourrait faire quelque chose pour elle *

* Athénaïs se tourna vivement en entendant un valet entrer. Elle pensait qu'on lui annoncerait la visite de Louis, alors elle le regarda d'un air inquisiteur et demanda d'une voix empressée: *

-Le Roi?

* Le valet secoua négativement la tête. La marquise regarda l'horloge, en effet il était bien trop tôt pour que Louis n'arrive. Elle reporta alors son regard sur le valet qui annonça Madeleine.*

-Madame de Lully.

* Celui-ci s'inclina. Athénaïs fut surprise, jamais elle n'aurait cru que l'épouse du grand musicien viendrait la visiter. Mais que voulait-elle? La marquise hocha la tête pour signifier au valet qu'il pouvait la faire entrer. Elle regarda cette jeune femme entrer dans la pièce. Elle avait l'air sympathique, douce et souriante. Fallait-il se méfier de ce masque de sympathie ou au contraire lui faire confiance? Tout en elle respirait pourtant la gentillesse. Mais Athénaïs n'avait pas le coeur à sourire. Elle lui parla le plus posément possible, mais sa voix était triste.*

-Bonjour Madame. Je ne sais le but de votre visite, mais je tiens à vous prévenir que ma compagnie n'est guère des plus agréables ces jours-ci...

- Je le sais Madame. J'ai apprit ce qui vous ait arrivé. J'ai moi même vécu la même chose que vous. Il se trouve que j'ai moi même 6 enfants.

* Tout ce qu on pouvait dire c'était que Madeleine savait de quoi elle parlait. Elle avait 28 ans et avait eu 6 enfants avec Lully. Mais elle avait aussi passé par la douloureuse étape des fausses couches. Son mari n'a jamais assister à son accouchement pour une bonne raisosn. Lully avait une soeur ainée quii avait huit ans de plus que lui. Celle-ci tomba enceinte mais la grossesse se passa mal. Elle perdit le bébé et mourrut dans son propre sang. Lully en fut truamatisé et avait peur que cela se reproduise avec Madeleine. Elle n'eut donc jamais une main à serrer à ses côtés.*

- Et je veux vous aider. Je ne veux pas vous laisser dépérir.

* Elle ne la connaissait pas il est vrai , mais elle avait envie de la soutenir, sachant trrès bien que Athénaïs devait ête entourée de gens qui se fichait de savoir si elle allait bien ou non. Il faisait juste bone figue. Madeleine quand à elle était sincère.*

* Athénaïs fut bien étonnée. Madeleine était encore plus douce et serviable que ce qu'elle croyait, et lui proposait son aide d'une manière si gentille qu'elle eut du mal à comprendre tout de suite. Il existait donc encore des gens profondément bons sur cette Terre? La marquise écarquilla les yeux une seconde, puis lui répondit avec un petit sourire. *

-Vous voulez m'aider, dites-vous? C'est fort aimable de votre part, mais je ne sais de quelle manière vous pourriez le faire. Sauriez-vous remonter dans le temps?

* Plaisanterie mise à part, la favorite était intimement persuadée que tout était de sa faute, qu'elle n'avait pas été assez prudente et n'avait pas suffisamment écouté son corps qui poutrant lui avait donné des alertes. Maintenant elle payait le prix de son inconscience, et son souhait le plus cher aurait été de remonter une semaine en arrière pour éviter tout ce qui s'était produit. Mais c'était bien sûr impossible. Alors elle ne voyait pas comment faire. *

-Votre mari a beaucoup de chance de vous avoir. Vous êtes la bonté incarnée.

*Il fallait bien admettre qu'elle n'était pas trop moche non plus. Pendant une seconde elle se prit à espérer que Louis ne la rencontrerait jamais... On ne sait jamais avec lui ! *

- Eh bien je sais parfaitement ce que vous vous dîtes. Que c'est votre faute, que vous n'avez pas été assez prudente. Je suis moi même passée par là.

* Elle s'assit à côté de Athénaïs. Elle était vraiment triste pour elle est ressentit tout à coup une douleur au ventre. Oh c'était juste un mauvais souvenir. Mais il était encore présent et cuisant.*

- Malheureusement, si j'avais le pouvoir de remonter dans le temps, je le ferais sans la moindre hésitation. Mais ce n'est malheuresement pas le cas. Et j'en suis désolée.

* Madeleine espérait vraiment que Athénaïs pourrait passer par dessus cette épreuve. Il fallait qu'elle soit suffisemment forte mentalement. *

- Mais vous n'êtes pas responsable de la perte de votre bébé. Si la nature en a décider ainsi ce n'est pas par hasard et encore moins pour vous faire souffrir.

* Athénaïs regarda Madeleine s'installer à coté d'elle. Ses gestes étaient tout en douceur, comme elle. Elle l'écouta parler, baissant la tête, regardant d'un air absent son livre posé sur ses genoux. *

-Vous avez sans doute raison, mais dans ma situation, il n'est pas permis de rencontrer de tels événements.

* Les larmes lui montèrent au yeux, mais elle tacha de les contenir. *

-Malheureusement vous avez tort, tout est bel et bien de ma faute, je n'ai pas voulu écouter lorsque l'on m'a dit de consulter. J'ai voulu attendre et ne rien changer à mes habitudes, pensant que ma fatigue passerait. Au lieu de celà, je me suis surmenée, comme toujours, et voilà le résultat! A vouloir trop faire bien, j'ai faire pire. Je suis sure que le Roi m'en veut maintenant!

* Elle éclata en sanglot sur la fin de sa phrase. Athénaïs ne vivait que pour Louis, elle était folle de lui, et la simple pensée de le perdre la rendait folle. *

- Je suis navrée de vous dire ceci mais non je ne suis pas du tout d'accord avec vous. Je vais vous expliquer pour quelle raison. Vous avez déja été enceinte et cet enfant n'est pas votre premier. Pour moi, cet enfant ne devait pas venir au monde. Je ne vois pas ce que vous auriez fait qui aurait pu provoquer cette fausse couche. La nature est parfois cruelle mais je suis certaine que cet enfant aurait eu des malformations qui auraient très certainement été dures à vivre autant pour lui que pour vous. Non le Roi ne vous en veut pas. Ca, c'est vous qui le croyez. Vous allez très certainement me dire: "Qu'est ce que vous en savez ?" Je suis d'accord que je ne suis pas dans la tête de notre Souverain, mais il vous aime et il sait que la perte de cet enfant est involontaire. Faites moi confiance.

* Elle vit Athénaïs pleurer et son coeur se serra. Elle se revit à la perte de son bébé. Elle retira le livre que Athénaïs avait prit comme accessoire sur ses genoux et le posa sur la table. Elle prit Athénaïs dans ses bras et lui caressa doucement les cheveux.*

- Il est vrai que vous êtes La Favorite et que vous n'avez pas droit à l'erreur mais tout comme Le Roi, vous êtes un être humain. Vous êtes jeune et vous aurez d'autres enfants vous verrez. Le Roi ne vous laissera pas. Il vous aime trop pour ça.

* Elle attendit qu'elle se calme, chose relativement difficile vu l'état de dégradation dans lequel elle se trouvait. *

HJ: waow t'as été inspirée lol

* Athénaïs était vraiment mal moralement. Elle avait ce sentiment d'échec qui l'insupportait et qui lui donnait l'impression d'être une moins que rien. Elle fut touchée par le geste de Madeleine qui la prit dans ses bras pour la réconforter. La marquise mit du temps, mais finit par se calmer. Au fond, c'était peut-être de cela dont elle avait besoin: une amie pour la prendre dans ses bras et la rassurer. Malheureusement, Françoise avait bien du travail et du soucis avec les enfants, et les seules pseudo-amies qu'elle avait étaient autour de la Reine et ne pouvaient que fort peu s'absenter. Mlle des Oeillets s'occupait d'elle, mais malgré ses bons soins et les nombreux services qu'elle lui rendait, elle restait sa domestique.
L'épouse du surintendant de la musique du Roi était vraiment tombée à pic. Athénaïs lui en était fort reconnaissante, et elle se promit de la récompenser en temps voulu. *

-Même si je n'arrive pas à me persuader de la véracité de vos affirmations, je vous remercie du fond du coeur de l'acharnement dont vous faites preuve pour essayer de me sortir la tête de l'eau. Je ne sais ce qui vous y pousse, mais vous êtes vraiment une personne bonne. Je suis bien offensée de ne vous avoir rencontrée plus tôt.

* Et dans un élan d'affection, Athénaïs prit la main de Madeleine et la serra un peu dans la sienne.*

hj: Ouais xd

* Madeleine lui sourit et serra elle aussi la main d'Athénaïs dans la sienne. Elle savait très bien que cela prendrait du temps pour que Athénaïs reprenne confiance en elle est comprenne qu'elle n'y était pour rien dans la perte douloureuse de son enfant. Lorsqu'elle perdit sa fille quelques années plis tôt, elle aurait bien voulu avoir quelqu'un à qui parler qui pourrait la réconforter. Elle n'aurait pas pu compter sur son mari qui faisait des aller retour entre Versailles et leur maison. Il était bien trop absorbé par son travail pour plaire au Roi. Elle ressentit cette curieuse sentation que son mari aimait plus Le Roi qu'elle. Oh certes, Lully aimait sa femme mais il ne le montrait pas toujours de la bonne manière. Madeleine aurait bien voulu qu'il fasse l'effort d'assister à la naissance de leurs nfats mais à première vue, l'expérience était trop douloureuse pour Baptiste. Depuis le début de son mariage, madeleine avait souvent ressentit ce moment de solitude et aurait bien voulu elle aussi avoir une amie à qui parlé. Elle était contente d'avoir été à l'encontre de Madame de Montespan qui à première vue avait l'air de relativement bien l'apprécié ce qui était aussi le cas pour elle. *

- Je vous remercie de vos compliments et je vais tout faire pour que vous alliez mieux. Oh bien sûr, je ne pourrais malheureusement pas être à vos côtés tous les jours, à moins que vous vous délpaciez car je dois entretenir l'hôtel de mes maris et également m'occuper de mes enfants. Il n'ont déjà pas beaucoup la présence de leur père, il faut quand même que je sois là pour eux. Mais je sais que vous êtes forte et je n'ai aucun doute là-dessus.

* Elle lui sourit. Le genre de sourire rassurant que l'on fait à quelqu'un qu'on aimerait voir reprendre du poil de la bête. Oh certes, il y allait avoir du travail mais Madeleine ne lacherait pas.*

* Athénaïs ne connaissait pas du tout la vie que Madeleine pouvait avoir, et elle était à mille lieues de se l'imaginer. Une chose était sure, elle était très contente de l'avoir rencontrée. Elle n voulait déjà plus la quitter. *

-Oh, je vous en prie, venez tous les jours me voir. S'il le faut, j'enverrai quelqu'un chez vous pour s'occuper de votre maison, et puis vous pourriez emmener vos enfants, j'adore les enfants...

* Elle se dit que ce serait l'occasion de se divertir un peu que de s'occuper de quelqu'un d'autre que d'elle-même. La marquise profiterait des ces journées pour discuter avec Madeleine qui pourrait également avoir ses enfants sous la main. Elle regarda Mme Lully avec des yeux suppliants et demanda d'une petite voix:*

-Acceptez-vous?

* Madeleine rit gentiment. Elle se voyait mal venir au Trianon qui était le lieu d'intimité de Louis XIV et d'Athénaïs avec ses six enfants. Il fallait bien avouer que elle non plus n'avait pas envie de quitter Athénaïs. Elles ne parlaient pas depuis très longtemps ensemble mais le courants passait bien entre elles. Le seul problème était surout Baptiste. Elle considérait plutôt qu'elle avait sept enfants, Baptiste rentrait chez eux très souvent saoul et à ce moment là, Madeleine était là pour l'aider. Baptiste était une fois de plus rentrer saoul chez eux mais cette fois avait été différente, il était couvert de sang et ne se souvenait plus du tout de ce qui s'était passé. Madeleine avait été là pour l'aider et la rassurer. Elle craignait que la chosene se reproduise et que ferait Madeleine si elle était loin de lui ? Comment expliquer ça à Athénaïs ? Cela risquerait de ternir la réputation de son mari et elle ne pouvait pas se le permettre. Elle pourrait quand même venir voir Athénaïs quand son mari se rendrait à la Cour mais serait il d'accord ou devrait elle le lui cacher ? Elle qui n'avait jamais rien caché à Baptiste depuis le début de leur mariage.*

- Et bien je me sentirais plutôt mal à l'aise de vous imposer mes six enfants. Cet endroit est le Jardin secret que vous avez avec Le Roi. Je ne sais si je peux faire cela.

* Elle réfléchissait à une autre solution qui serait plus simple pour toutes les deux. Elle avait beau retournée la situation dans tous les sens, elle ne voyait pas comment faire. Elle n'aimait pas vraiment laisser quelqu'un qu'elle ne connaissait pas pprendre soin de sa maison. L'hôtel de Lully était aussi en quelque sorte leur jardin secret, et elle avait l'intention de le garder te quel.*

* La favorite fut amusée de la réserve de Madeleine. Certes la trianon était leur jardi secret, à Louis et elle, mais tout de même elle pouait recevoir de la visite. D'autant qu'Athénaïs était ici en convalescence et Louis avait ordonné qu'elle se divertisse le plus possible pour oublier ses tracas. Elle lui sourit gentiment et ajouta d'une voix douce. *

-Mais vos enfants ne me dérangeront pas le moins du monde. Peut-être pourriez-vous venir lorsque votre époux aura à faire à la Cour, ainsi vous rentreriez ensemble lorsque celui-ci aura terminé son travail ici. Oh je vous en prie Madeleine, je sera enchantée de vous avoir avec moi ne serait-ce qu'une heure par jour... vous agayeriez ma journée d'une manière inégalable.

* Athénaïs savait trouver les mots pour convaincre son monde, mais Madeleine, toute polie et souriante qu'elle était, semblait ne guère trop se laisser emballer par l'idée... Un petit air de déception passa dans les yeux de la marquise. *

-Vous savez, cet endroit a été fait pour moi, j'ai le droit d'y recevoir qui je souhaite, vous n'avez pas à vous en faire, et sa Majesté sera enchantée de savoir que vous faites tout pour que je me sente mieux.

* Madeleine ne savait que répondre à Athénaïs. Elle avait bien envie de la voir mais elle ne savait pas si son mari allait être enchanté à l'idée. Oh certes, elle pourrait lui cacher cette information mais ce n'était pas son genre. Elle ne savait pas comment elle allait s'y prendre pour emmener avec elle toute sa petite famille. Elle regarda autour d'elle et tenta d'imagier le tableau. Ses enfants dans le Trianon. Autant mettre une baleine dans un magasin de vaisselle et lui dire de faire attention à ne rien casser. Elle se sentait plutôt mal à l'aise à cette idée. *

- Eh bien je dois bien vous avouer que si j'étais seul cela me serait plus simple. Mais j'ai énormément d'obligation tout comme vous. Même si je consois que les miennes n'ont rien à voir avec les vôtre.

* Elle regarda la Marquise qui lui faisait un regard de chien battu. Elle sourit et se dit que une heure par jour pourrait très certainement être gérable. *

- Mais je veux bien venir vous voir une heure par jour.

* Athénaïs voyait bien que Madeleine tergiversait. Probablement qu'elle avait mieux à faire, et elle réalisa qu'elle était un peu égoïste de vouloir l'accaparer ainsi. Elle sourit, pour la première fois de la journée et continua. *

-Allons, ce n'est pas grave, vous viendrez tout simplement quand vous en aurez le temps et l'envie. Je ne souhaite pas être une corvée supplémentaire, rassurez-vous. Mais promettez-moi que si vous avez besoin d'aide, vous me le direz. Je vous enverrai certaines de mes dames qui vous seront d'un grand secours.

*La marquise hocha la tête avec un grand sourire, ravie qu'elle accepte de passer de temps en temps, même ne serait-ce qu'une heure.*

-Oh, ce serait merveilleux, pour n'imaginez pas comme c'est important pour moi. Vous êtes vraiment quelqu'un de bien, naturellement gentil, et j'ai besoin de personnes comme vous dans mon entourage.

*Elle était vraiment contente, elle appréciait beaucoup Madeleine.*

-Oh, mais je manque à tous mes devoirs: souhaitez-vous boire quelque chose?

* Madeleine sourit à Athénaïs. Elle ferait tout son possible pour venir la voir assez souvent et suffisement longtemps pour que cette dernière ne s'ennuie pas . Elle n'en parlerait certainement pas à son mari de peur que celui-ci lui fasse une scène. Ce n'était pas vraiment dans son habitude de faire des choses derrière son dos , Baptiste lui confiait tout ce qu'il faisait même les pires bêtises. *

- Bien je vais quand même essayer de venir avec mes enfants pour voir ce que sa donne et nous verrons bien. Je ne savais pas que ma compagnie était si importante à vos yeux. Un thé ou une tasse de chocolat serait idéal .

* Comme la plupart des personnes, Madeleine était de nature gourmande. Il fallait dire que le chocolat était la boisson par excellence. A cette époque, elle était cher et pas tout le monde ne pouvait s'en payer.*

- Je dois dire que j'éprouve un penchant tout particulier pour le chocolat.

* Athénaïs était heureuse que Madeleine accepte sa proposition de venir souvent la voir, et même avec ses enfants, cela lui changerait les idées, à coup sûr! Elle eut un petit sourire amusé.*

-Ah, le chocolat, maudite boisson mais si délicieuse.

*Elle se tourna vers la porte.*

-Claude ! apportez-nous du chocolat, je vous prie.

*La suivante s'inclina et disparut derrière la porte pour reveir quelques instant après avec un plateau et deux tasses de chocolat qu'elle déposa sur la table devant elles, puis s'inclina à nouveau et repartit. *

-Je vous en prie, servez-vous.

* La marquise savait très bien que ce genre de boisson était très prisée et qu'il était rare que l'on puisse s'en offrir. Bien sûr, elle avait tout le loisir d'en avoir à profusion alors elle ne se privait pas d'en faire profiter ses amis, et parfois même ses suivantes favorites.
Elle replaça ses pieds sur le sol pour être en face de la table et à son tour , elle prit sa tasse entre ses mains et la porta à sa bouche pour souffler un peu sur l'épaisse boisson dont émanait une fumée à la délicieuse et appétissante odeur.*

-Ne vous brûlez pas.

* Madeleine sentit une délicieuse odeur de chocolat chaud qui envahit toute la pièce ou elles se trouvaient. Il n'y avait pas à dire, Madeleine adorait cette boisson. L'odeur s'accentua quand Claude arriva avec les tasses. Madeleine prit sa tasse et prit bien soin de souffler sur son chocolat comme lui avait sugérer Athénaïs.*

- Mmmhhh c'est un vrai délice.

* Elle reposa la tasse et sourit *

- Voilà bien longtemps que je n'en avais plus bu. C'est vraiment une boisson unique et parfumée. J'apprécie vraiment de passer du temps avec vous. Je trouve bien dommage que nous ne soyons pas connue avant. Il va falloire rattrapper tout ce temps.

* Il n'y avait pas à dire, elle adorait passer du temps avec Athénaïs. Elle avait vraiment trouvé une véritable amie à qui elle pourrait se confier et passer beaucoup de temps toutes les deux.*

* Athénaïs but une gorgée et reposa la tasse sur la petite table en marbre située devant elle. Elle sourit de voir que Madeleine appréciait non seulement la boisson mais aussi sa compagnie. *

-Je suis entièrement d'accord, ma chère. Sachez que vous pourrez venir me voir chaque fois que vous en aurez envie, ou que en ressentirez le besoin.

* La présence de Madeleine faisait oublier à Athénaïs tous ses ennuis. Pourtant, jamais elle n'aurait pu imaginer à ce point pouvoir s'évader de ces tracas qui l'assaillaient depuis quelques jours. Elle ne savait comment remercier sa nouvelle amie pour son aide salutaire, mais elle se fit la promesse intérieure de trouver comment lui faire plaisir, et qu'à son tour elle serait présente si un jour elle avait besoin d'elle. *

-Sachez en tout cas que vous avez toute mon estime et mon amitié. Il va sans dire que si vous avez besoin de quoi que ce fut et que je puisse vous y aider, vous me le ferez savoir.

*Ajouta-t-elle avec un petit sourire amical. *

* Madeleine trouvait vraiment Athénaïs adorable. Elle ne se connaissait pas depuis très longtemps et pourtant elles s'entendaient déja plus que bien . Beaucoup de suivantes auraient très certainement voulu elles aussi s'attirer les faveurs de la Favorite. Forcément, Athénaïs est plus que proche du Roi, que demander de mieux. Mais la favorite avait un très fort caractère et avait plus d'ennemis que d'amis *

- Je suis vraiment touchée de tant d'affection de votre part Madame.

*Elle sourit et posa elle aussi sa tasse.*

- Votre chocolat est une véritable merveille. Celui que j'obtient n'a pas une telle saveur. D'ou vient le vôtre?

* Forcément celui d'Athénaïs était meilleur, Le Roi ne prenait que de la première qualité cela va s'en dire. Mais Madeleine allait très certainement avoir suffisemment d'argent pour pouvoir s'en procurer un peu. Son mari gagnait suffisemment. Elle pourrait ainsi en faire profiter ses amis intimes ainsi que les membres de sa famille.*

- Ne vous en faîtes pas concernant l'entretient de mon hôtel. Il est vrai qu'il est grand et qu'il me donne beaucoup à faire, mais il m'occupe et m'évite de penser aux infidélités de mon mari.

* Elle l'avait dit naturellement. Elle n'aurait jamais dit ça à quelqu'un d'autre. Mais elle savait qu'elle pouvait lui parler et se confier en toute confiance .*

* Athénaïs sourit et secoua la tête pour répondre à Madeleine. Après tout, c'était elle qui était venue la voir en sachant qu'elle se portait mal, alors qu'elles ne se connaissaient pas du tout auparavant. *

-Allons, non, c'est moi qui suis touchée de tant de sollicitude de votre part.

* Elle sourit en regardant la tasse de chocolat posée devant elle. D'où il venait? La marquise se posa la question. Louis lui avait expliqué une fois d'où venaient les graines de cacao qu'il se faisait livrer. *

-Eh bien le Roy fait venir les fèves cacao d'Amérique centrale ou du sud. C'est de là-bas que cette boisson est originaire. La reine en est folle et en boit tout le jour.

*Cette dernière reflexion lui arracha un sourire. On savait la Reine très gourmande et friande de chocolat.
Cependant, la dernière phrase de Madeleine lui fit perdre son sourire. Elle avait entendu parler des frasques de Lully, mais jamais elle ne s'était posé la question de comment le prenait son épouse. Celle-ci semblait mal le supporter et avoir besoin de quelque chose pour ne pas y penser. Comme elle la comprenait. Elle préféra ne rien ajouter à ce sujet, préférant la laisser en parler si elle le souhaiter, ou ne rien dire si elle préférait se taire. *

* Madeleine ne put s'empêcher de rire. La Reine en buvait donc tout le jour ? Etrangement, personne ne pourrait dire le contraire, elle était aussi ronde qu'un tonneau.A première vue, cette femme ne prenait pas soin d'elle , elle se négligeait et c'était inadmissible lorsqu'on est la Reine de France. Elle aurait dû être un exemple pour toutes les femmes de la cour, mais bien au contraire, elle faisait peine à voir et même pitié.*

- Je n'arrive pas à comprendre comment La Reine peut elle se négliger à ce point là. Vous qui la cotoyer tous les jours, avez vous une explication?

* Il est vrai qu'elle préférait parler de la provenance du chocolat et de La Reine plutôt que d'aborder les nombreuses infidélités de son mari, qui en plus la trompait avec des hommes comme si elle n'en souffrait pas assez. *

- L'Amérique ? Tiens je pensais que le chocolat venait plutôt d'Afrique.

* Athénaïs n'était jamais avare de railleries en ce qui concernait la reine. Aussi, partit-elle dans une explication quasi-scientifique du pourquoi du comment concernant l'attitude de Marie-Thérèse, non sans une pointe d'amusement. *

-Eh bien, voyez-vous, Madame la première dame de France a le mal du pays. et ce depuis le premier jour où elle a mis le pied en France, ajouta-t-elle avec un petit sourire en coin. Aussi, au lieu de s'adapter aux coutumes du pays dont elle est devenue la Reine, continue-t-elle à s'embourber dans ses traditions espagnoles. Le chocolat était déjà à la mode en Espagne, aussi a-t-elle prié Louis d'en faire venir. Mais à part cela, elle n'a rien fait d'exceptionnel pour la France, ajouta-t-elle sur le ton de la confidence, avec un petit rire. Je disais donc, la Reine a le mal du pays, aussi s'enferme-t-elle dans une cocon à l'espagnol, avec quelques bonnes parlant l'espagnol, ses chiens et ses nains. Les journées en sa compagnie sont d'un ennui mortel.

* Elle fit une petite pause et répondit à l'autre question. *

-Eh bien en fait, ce sont les Mayas qui utilisaient cette boisson il y a de cela des centaines d'années.

* Madeleine était vraiment amusée par ce que lui racontait Athénaïs, mais elle ressentait quand même un peu de pitié pour La Reine, même si il est vrai que cette dernière ne faisait aucun effort pour se fondre dans la masse de la Cour Française. Madeleine trouvait qu'elle se posait beaucoup trop en victime et pas assez en Reine. *

- Eh bien, j'ignorais qu'elle avait autant de mal à vouloir s'intégrer.

* Elle reprit une gorgée de ce délicieux et incroyable chocolat et reposa la tasse. *

-Je trouve que vous avez beaucoup de mérite d'être à ses côtés. Elle devrait quand même bouger un peu plus ...

* Elle se rendit compte qu'elle allait se moquer ouvertement de la Rein et n'osa pas terminer sa phrase. Elle préféra changer de sujet.*

- Pensez vous que le Roi pourrait en commander un peu plus afin que j'en profite également ?

* Athénaïs, elle, n'avait aucun scrupule à se moquer, certes gentiment, de la reine. *

-Mais pensez-vous, les seuls mouvements qu'elle se sente capable de faire sont d'ouvrir un livre, en espagnol bien sûr, ou de prendre de quoi broder... ou encore porter une tasse de chocolat à sa bouche. Savez-vous qu'elle a refusé, l'an passé, d'exécuter la cérémonie au cours de laquelle elle devait accompagner sa Majesté, devant le peuple français, et que Louis a dû y aller avec feue Madame?

* Elle ne put retenir un éclat de rire bref. L'attitude de la Reine était tellement ridicule parfois... Elle osait rompre des années de traditions pour une fatigue feinte, et très mal feinte! Cet épisode avait fait jaser et le rpy n'avait nullement apprécié ce comportement de son épouse. *

-Je n'ai aucun mérite, j'ai une place plus qu'enviable, mais effectivement, je me demande parfois comment je fais pour garder mon sang-froid.

*La marquise sourit à sa nouvelle amie et hocha la tête.*

-Mais bien sûr, c'est avec plaisir que je vous en ferai livrer directement chez vous.