* J'ai une surprise pour vous *

* Enfin rentrée de Thonon-les-Bains où elle avait rencontré secrètement le chevalier de Lorraine afin qu'il lui remette un billet pour Philippe, la marquise s'en étaitallée voir son amant qui lui avait tant manqué. Après avoir un peu profité de sa présence qui lui avait tant manqué, elle alla rendre visite à Philippe, afin de s'acquitter de sa lourde mission. Elle avait hâte de lui remettre la lettre de son amant exilé ainsi que son cadeau, qu'elle savait qu'il lui plairait à coup sûr ! Elle alla donc l'attendre dans son salon, l'un de ses valets ayant informé la marquise que le Prince rentrerait bientôt. Athénaïs était fort impatiente de le revoir, car ce petit voyage l'avait fait languir de ses amis et proches. La vie à la Cour lui manquait dès qu'elle s'en éloignait.*

* En entendant Philippe, athénaïs se jeta dans ses bras, le serrant fort contre elle. Un beau sourire ornait ses lèvres, elle était tellement heureuse de le voir!*

-Oh Philippe! Enfin vous voilà !

*Puis sagement, elle se défit de lui et s'assit en face de lui là où il l'avait invitée à le faire. Elle le regardait, sourire aux lèvres, mais elle n'y tenait plus, il fallait qu'elle lui dise tout!*

-Oui oui, j'ai été voir Louis... oh philippe, taisez-vous, il faut que je vous dise quelque chose! Non... plutot tenez!

*Elle chercha dans sa cape et lui tendit le petit écrin dans lequel se trouvait la bague que le chevalier lui avait donnée pour lui. Elle le regarda, impatiente de voir sa réaction... Sans doute ne comprendrait-il rien au premier abord... Il lui fallait lui donner la lettre. Elle était excitée comme une puce, et n'avait qu'une hâte, celle de voir la petite lueur, le bonheur dans les yeux de Philippe quand il lirait les nouvelles de son amant.*

* Ravie de l'effet de surprise obtenu, Athénaïs sourit, et enfin se décida à lui tendre la lettre. Elle adorait ce genre de moment.*

-Tenez, mon ami, l'explication se trouve ici...

* La Marquise s'installa confortablement, adossé au fauteuil et attendit la suite des événements... L'émotion serait à son comble, c'est certain, et elle se préparait à voir Philippe dans tous ses états... c'était normal après tout, il était tellement amoureux, et elle le comprenait car le Chevalier de Lorraine était vraiment quelqu'un de bien, elle l'appréciait beaucoup également.
Elle sortit un mouchoir qu'elle posa sur la table basse située devant elle, au cas où Philippe en aurait besoin... Puis elle attendit qu'il déroule la lettre.*

* Voyant toute l'émotion de Philippe, Athénaïs se leva et le prit dans se sbras doucement, lui caressant le dos.*

-Ne me remerciez pas. Je travaille auprès de Sa Majesté au retour de votre aimé. je vous promets de tout faire pour que vous soyez vite réunis.

*Elle le garda un peu contre elle, contente de lui avoir fait plaisir. Mais la mission qu'elle s'était fixée était loin d'être accomplie, il fallait encore convaincre Louis, et celà était assez difficile, même pour elle, lorsqu'il avait décidé quelque chose, il fallait marteler longtemps avant que de faire changer d'avis le monarque têtu qu'il était. Mais elle y parviendrait, elle s'en était fait la promesse.*

* La belle marquise avait atteint son but avec Philippe: elle lui avait apporté un peu de bonheur. Son plaisir était là, simple, et résidait dans la mine heureuse et épanouie de Philippe malgré ses larmes, mais elles étaient de la joie, donc c'était positif. Oui, elle s'était fait la promesse de convaincre Louis, et elle y parviendrait.*

-Ne me remerciez pas, Monsieur. Rien n'est encore fait. J'espère seulement qu'avec ces petits présents, votre coeur s'allègera un tant soit peu.

* Athénaïs le garda encore un peu contre elle, puis se détacha doucement. Elle le regarda dans les yeux, l'azur des siens plongé dans ceux du frère du roi.*

-Comment puis-je convaincre votre frère, selon vous? Il s'agit là d'une affaire assez grave, ce n'est pas seulement histoire de le faire changer d'avis sur la couleur des rideaux d'une salle... Je ne dois pas me tromper, d'autant qu'il y va de votre avenir et celui de votre ami. Je me dois d'être parfaite dans mon rôle de médiatrice...

*Non, elle ne voulait pas faillir, elle ne le devait pas, elle se l'interdisait. Philippe était l'une des rares personne, avec Louis, pour qui elle était prête à tout. Et là, c'était du sérieux.*

* Athénaïs secoua la tête. Elle n'avait que faire d'une éventuelle dispute de plus, elle en avait l'habitude, et de toute manière elle avait toujours le dernier mot, alors ses craintes n'étaient pas là.*

-Ne vous en faites pas pour cela, mon ami. Je trouverai bien les mots justes...

* Les mots justes... elle y réfléchissait justement. Elle avait déjà essayé d'aborder le sujet avant de venir voir Philippe. Mais elle attendait que les choses soient un peu plus assurées avant de lui parler d'un éventuel résultat.
Puis, elle fut surprise de l'annonce de Philippe. Il allait donc à Rome? Louis avait-il donné son approbation? Prenait-il le risque de partir sans le consentement du Roi? *

-Vous... allez à Rome, Monsieur?? l'avez-vous dit à votre frère? Qu'a dit le Roi?

*Athénaïs s'inquiétait de cette décision soudaine... Etait-ce prudent? Pourquoi dans ce cas ne pas faire venir Lorraine secrètement? Au moins Philippe resterait en France et cela n'attirerait pas l'attention... *

* Athénaïs hocha la tête, sans pour autant sourire. L'entreprise de Philippe était plus que périlleuse. Athénaïs, elle, avait eu une excuse pour s'absenter, mais Philippe, lui, n'en avait aucune... Si Louis l'apprenait, il allait aux devants de graves ennuis, et pire, cela risquerait de compromettre les chances du Chevalier de revenir...*

-Philippe, je vous conjure de réfléchir... ne pensez-vous pas qu'il vaille mieux attendre que votre frère soit plus enclin à ce genre d'idées avant de vous lancer tête baissée dans cette aventure?

*La marquise lui prit les mains et les serra entre les siennes. Vraiment, c'était un risque inconsidéré, d'autant qu'elle lui avait promis qu'elle s'occuperait d el'affaire...Alors pourquoi?*

-Je comprends votre désir et votre besoin de le revoir, mais si j'ai pris le risque de le voir pour vous et de vous ramener tout ceci, c'est pour vous aider à patienter... Laissez moi appaiser votre frère avant que de quitter la France... je vous en prie...

*Le son de sa voix ainsi que son regard se faisaient insistants et inquiets. Vraiment, Philippe devait peser les risques, le pour et le contre.*

* Athénaïs, malheureusement, ne pouvait rien interdire à Philippe. Elle ne pouvait que le mettre en garde, mais ce jeune entêté n'écoutait que rarement les conseils lorsqu'il avait en tête quelque chose... et là c'était son amant, donc la tâche de le ramener à la raison était bien difficile...*

-Philippe, promettez-moi de ne prendre aucun risque inconsidéré... Songez que si vous vous faites attraper, il sera difficile, même pour moi, d'effacer cette faute et de vous faire pardonner auprès de Louis... et les chances que vous aurez de revoir un jour le chevalier seront faibles...

* la marquise se mordit la lèvre inférieure. A peine rentrée, voilà qu'elle devrait dire au revoir à son ami, et de plus, le voir partir pour une destination qui lui était interdite ne l'aidait pas à moins s'inquiéter... vraiment, violà une drôle d'affaire.*

-Je vous fais confiance... Ne vous attardez pas, je vous assure que la solution sera bientôt là... Un peu de patience seulement...

* Athénaïs n'avait pas le choix, elle devait se résigner à laisser son ami partir, et ce malgré toute l'inquiétude qu'elle ressentait. Elle devait oublier ses craintes concernant Louis s'il découvrait la chose...oublier le fait qu'il risquait d'entrer dans une colère noire en constatant la désobéissance de son cadet. Il fallait qu'elle protège Philippe, mais comment?
La marquise se contenta de hocher la tête doucement, l'expression de son visage figée.*

-Soit, si vous le dites... Je vous fais confiance, ce n'est pas de vous que je doute, mais des autres... Si l'on vous reconnaît...

*Puis elle secoua la tête, se résignant à arrêter de s'inquiéter.*

-Je ne dis plus rien, je vous laisse faire... je me contenterai de prier pour vous, Philippe.

*Il n'y avait aucune raison que Louis sache quoi que ce soit, si le Prince se conduisait prudemment, mais alez savoir comment, louis finissait toujours par apprendre ce qu'on lui cachait...*

* Athénaïs, voyant Philippe sourire, ne put s'empêcher d'en faire de même. Certes, Dieu ne cautionnait peut-être pas ce genre de relation, et Athénaïs était, elle aussi, une pécheresse, alors ni l'un ni l'autre des deux amis ne pouvaient se juger mutuellement.*

-Vous avez raison, mais comme je le dis toujours, ce n'est pas parce que l'on commet un pécher que l'on commet tous les autres. Profitez donc de votre amour.

*Elle prit les mains de Philippe et les embrassa. Oui, elle ferait tout pour le couvrir et le protéger, elle ne dirait rien à Louis, quitte à lui mentir, jusqu'à ce que le Duc d'Orléans revienne de son escapade.*

-Allez, profitez bien, je vous couvrirai autant que possible, je vous le promets. Mais je vous en conjure, ne commettez aucune imprudence.

*Elle lui fit un petit sourire, montrant bien qu'elle savait qu'il ferait attention. de toutes manière, lui comme elle savaient qu'il n'était pas dans l'intérêt de Monsieur de se montrer imprudent en pareille situation.*