Est-ce vraiment supportable ? (Madame de Montespan !)

* Athénaïs ne répondit pas à la première réflexion d'Olympe, se contentant de lui jeter un regard de glace soutenu par le bleu de ses iris. Pour qui se prenait-elle enfin? Même la reine ne se permettait pas de lui parler ainsi... En fait, seul le Roi se le permettait, et encore il n'osait pas tant le caractère affirmé d'Athénaïs le paralysait.
La marquise se contenta de hausser nonchalamment les épaules, regardant passer avec un petit sourire le courtisan qui, la voyant ici présente, se précipita pour lui baiser la main en plongeant dans une révérence avec un "Madame la Marquise..." suivi d'un compliment auquel Athénaïs secoua la tête pour lui dire de partir. Là, elle regarda Olympe fièrement, et hocha la tête.*

-Oui, allons-y, c'est une bonne idée.

*Là, elle se mit en marche avec Olympe en direction du salon de la paix, afin de contourner l'appartement de la Reine et de se diriger vers la sortie. Elles croisèrent nombre de courtisans qui les saluèrent poliment d'une révérence ou d'un hochement de tête courtois. Ils étaient affairés à discuter ou à attendre le Roi en spéculant sur ses activités de l'après-midi. là, la couverture du faux malaise d'Athénaïs était grillée... Mais qu'importe.*

* Athénaïs eut un petit rire qu'elle dissimula faussement derrière son bel éventail ciselé et finement décoré.*

-Laissez-la donc grandir encore un peu... Quant à mon fils, nous verrons...

* La marquise se demanda où Olympe voulait en venir... Elle finirait surement par le savoir. Mais son attitude l'intriguait.
En effet, le fait de se rapprocher des jardins faisait que l'air qui les entourait était plus frais... A la bonne heure! Athénaïs avait l'impression de respirer à nouveau. souriant à nouveau, elle rangea son éventail qui ne lui serait probablement plus utile, et se tourna vers sa compagne de route. Quelques courtisans étaient disposés ça et là, qui discutaient de choses et d'autres, soit assis sur des bancs, soit debout, formant des sortes de petites rondes de 4 ou 5 personnes. Athénaïs souriait, il n'y avait que fort peu de monde, et cela la changeait de la foule qu'elle avait l'habitude de voir constamment.*

-Quel temps étrange, ne trouvez-vous pas?

HJ: je suis désolée de ma non-inspiration... là ça va pas top alors... je voulais pas te faire attendre du coup voilà.

HJ: Aucun rapport mais... AAAh dégueu ma minoute vient de gober une mouche !

* Athénaïs ne pouvait qu'acquiescer. C'était la première fois que toute la Cour souffrait d'une telle chaleur à l'intérieur du château alors que dans les extérieurs tout était on-ne-peut plus normal de températures hivernales. *

-Il est vrai...

* Mais soudain, Olympe aborda le sujet du décès de Madame de Nemours, qui avait beaucoup affecté Athénaïs. Il faut dire que la pauvre femme était quasiment morte dans ses bras, et cet événement l'avait beaucoup retournée. Pourquoi donc Olympe y faisait-elle allusion, elle qui n'avait quasiment pas bronché à l'annonce de sa mort, qui était restée impassible?
La marquise répondit d'une voix un peu hésitante à l'affirmation d'Olympe, sentant son coeur faire des bonds rien que se souvenir de ce tragique événement.*

-Oui... oui vous avez raison. Pauvre femme...

*Mais elle ne pouvait s'empêcher de dévisager Olympe. Comment osait-elle parler de prier pour éviter quoi que ce fut alors qu'elle-même avait affiché une mine des plus réjouies lorsque le décès de la mourante avait été prononcé? on aurait dit qu'elle en avait été soulagée, comme si l'attente lui procurait un ennui des plus vifs.*

* Bien sûr, Athénaïs n'avait absolument pas la moindre idée des sombres actions d'Olympe. Même si elle la trouvait parfois étrange, jamais elle ne l'aurait pensée une seconde concernée par ce genre d'actions néfastes et criminelles. Certes la beauté et la jeunesse suscitait des jalousie, Athénaïs en savait quelque chose en qualité de favorite royale déjà fort belle elle n'avait que peu d'amis sincères et savait combien l'on pouvait médire sur elle en jalousie, mais tout de même, de là à être assassinée pour cela! Ceci lui semblait très extrême.
En entendant les soupçons de sa camarade sur la Reine, la marquise de Montespan écarquilla les yeux et parla un ton plus bas.*

-Mon dieu, vous n'y pensez pas! La reine vit depuis des années en sachant le Roy infidèle, pourquoi pensez-vous qu'elle se risquerait à faire une chose aussi insensée? D'autant que Marie de Nemours n'intéressait en aucun cas Sa Majesté.

* Cette réflexion d'Olympe paraissait totalement folle aux yeux d'Athénaïs. Cela-dit, un frisson la parcourut lorsqu'elle la mit en garde, elle qui était si effrayée par la mort. *

-Allons, je ne risque rien, si vous saviez combien je suis protégée!

* Les propos d'olympe étaient tout à fait inquiétants. Inquiétants du fait qu'elle puisse penser pareilles choses, surtout. Car Athénaïs ne se laissait pas gagner par la peur d'hypothétiques complots contre qui que ce fut sans en avoir de preuves formelles. Certes, elle se méfiait, mais ne cédait pas non plus à la panique.*

-Allons, Madame, calmez-vous donc un peu. Vous savez bien que le Roy veille à la sécurité de tous ceux qui lui sont proches. et n'allez pas tout mélanger, la Fronde était une affaire bien différente, et l'assassinat du Roy Henri IV également. Le poison est une forme plus mesquine de meurtre et je pense qu'elle est le fait d'une personne isolée, contrairement à la Fronde qui concernait un groupe de Nobles qui enrôla le peuple. Quant à votre hypothèse concernant la reine et un éventuel amant, elle me semble bien saugrenue. Déjà, les Reines de France ne peuvent avoir d'amants, et de plus,a vez-vous vu la nôtre? Qui serait assez fou...

* Athénaïs ne termina pas sa phrase, mais eut un sourire amusé qui retint un éclat de rire. *

* Olympe s'inquiétait, certes c'était compréhensible, mais Athénaïs trouvait que l'imagination de la Comtesse était un peu trop débordante. Elle lui répondit sur le même ton de confidence. *

-Je vous en prie, cessez donc d'imaginer les pires choses. Nous ne devons pas céder à la panique et encore moins répandre des idées aussi macabres. C'est tout à fait inutile. Nous ferons tout goûter, tout simplement. Les meilleurs agents de police de Sa Majesté sont sur l'affaire, et je suis certaine que le décès de Madame de Nemours sera vite élucidé.

* La marquise espérait que ses paroles allaient calmer son amie, dont l'esprit semblait tergiverser dans toutes les directions. Elle poussa un petit soupir.
Elles atteignirent bientôt le salon de la paix. Quelques courtisans y étaient présents et se courbèrent à leur passage. Eux aussi semblaient spéculer sur la mort de la Reine du Portugal. Bien sûr, sa mort ne les avait pas touchés, ils ne la connaissaient que peu et par conséquent n'étaient pas sincèrement attrités, contrairement à Mr Lully qui avait beaucoup de mal à s'en remettre. Mais un décès à la Cour, surtout d'une personne aussi importante, faisait toujours jaser et couler de l'encre.*

HJ: mouarf, un peu plus de lignes ma puce, au moins 7

* La favorite fut bien aise que son interlocutrice change un peu de sujet, toute cette histoire avait fini par lui faire froid dans le dos. Elle esquissa un sourire en entendant le nouveau sujet de conversation, beaucoup plus attrayant. *

-Bien sûr. Savez-vous déjà ce que vous porterez?

*Lança-t-elle d'une voix de novueau normale et bien plus joyeuse qu'auparavant. *

-Pour ma part, j'ai opté pour un bleu pâle orné de dorures et de perles. Si bien que Sa Majesté souhaite s'en assortir.

*Ajouta-t-elle fièrement. *

-La Reine vous a-t-elle parlé des étoffes qu'elle a choisies?

* A ces mots, elle pouffa de rire une seconde avant de continuer. *

-J'ai pourtant essayé de l'en dissuader, mais vous la connaissez...

*En effet, Marie-Thérèse pouvait se montrer assez têtue sur certaines choses, et ne démordait pas de sa mode espagnole appréciée d'elle seule. *

* Athénaïs sourit au compliment d'Olympe. Il était vrai que Louis et elle allait fort bien ensemble. Ils avaient les mêmes gouts pour les belles choses, et ne faisaient rien à moitié.
La tenue que décrivait son amie avait l'air d'être aussi fort belle, et la marquise en fut ravie. Cette soirée promettait d'être fort sympathique. Mais elle restait encore trop loin, et l'ombre du décès de Marie planait toujours. Il fallait vraiment trouver quelque chose pour faire passer ce terrible événement. *

-Oh, pour sur! Sa Majesté la Reine a bien du mal à entendre les conseils que l'on peut lui donner. Et ce n'est pas faute d'essayer, pourtant! Mais Louis me dit que c'est peine perdue.

* La favorite fit un petit sourire en coin. Louis aimait d'autant plus Athénaïs qu'elle était l'exact opposé de son épouse la Reine: belle, intelligente, cultivée, ambitieuse. Et malgré les effort de la dame d'atour pour rendre la reine plus "agréable", rien n'y faisait. Le cas "Marie-Thérèse" semblait désespéré.
Cependant, rien n'empêcherait les deux femmes de s'amuser à ce bal, peut importe l'attitude espagnole de la reine.*

* La marquise esquissa un sourire. Effectivement, Louis était plutot bien placé pour savoir à quel point sa femme avait un caractère de cochon quand elle s'y mettait. Ce n'était pas de la méchanceté ou un désir de contrarier qui que ce soit, mais quand cette dame décidait quelque chose, aussi ridicule de choix fut-il, il fallait qu'elle le mène à bien. Domage que ce ne soit pas pour des décisions judicieusement réfléchies.

Athénaïs salua également les nouvelles courtisanes qu'elles croisèrent. Décidément, les couloirs étaient remplis de monde ce jour-là. Puis elle tourna la tête vers son amie avec un sourire et acquiesca.*

-Oui effectivement, Mr Molière nous a concocté une pièce dont il a le secret, secondé de Mr Lully bien entendu. Mais je ne vous en dis pas plus, ajouta-t-elle avec un petit sourire mutin.

* Les créations de Molière et Lully étaient à leur apogée, le Roy en commandait pour toutes ses réceptions et tout le monde adorait ces divertissements. *

HJ: t'as toujours pas mis l'âge de ton perso dans le profil XD

* Athénaïs décela une pointe d'excitation dans la voix de son ami lorsqu'elle évoqua Lully, mais il lui sembla que ce n'était pas pour sa musique qu'elle l'appréciait. Elle connaissait la réputation sulfureuse du musicien, et celle d'Olympe n'était plus à faire non plus. Elle esquissa un sourire en coin et lui dit d'un voix ironique. *

- Pourquoi n'allez-vous pas tromper votre ennui auprès de Mr Lully? Puisqu'il semble tant vous fasciner... Je suis certaine qu'il aurait beaucoup de belles partitions à vous montrer, vous qui me paraissez friande de musique.

* La marquise sourit ensuite à la courtisane de passage qui s'inclina bien bas devant elle , puis reporta son attention sur la surintendante de la chambre de la reine. que se tramait-il entre Lully et elle? Y aurait-il quelque chose qui lui échappait? Si ce fut le cas, point encore pour longtemps! Athénaïs aimait bien être au fait de tout ce qui se passait à la Cour! *

* Là c'était clair, Athénaïs avait compris, Olympe et Lully étaient amants, sinon la comtesse de Soissons n'aurait pas ce sourire en coin qui ornait à présent ses lèvres lorsqu'elle avait évoqué la venue tardive du compositeur chez elle. Bien qu'Olympe était son amie, la marquise ne put s'empêcher de ressentir un petit pincement au coeur en pensant à Madeleine. La pauvre femme, si douce et si gentille, trompée par un coureur invétéré qui lui servait de mari. Elle regarda son amie avec un sourire en coin. *

-J'ignorais que les saltimbanques étaient de votre gout, ma chère.

* Bien sûr elle n'en pensait pas un mot, mais peut-être espérait-elle, par cette raillerie, ramener son mari à Madeleine. Peine perdue, connaissant Olympe.
Elle arrivèrent bientôt au bout du couloir, et là, la marquise s'aperçut qu'elles ne savaient pas où elles allaient. Elle se tourna vers son amie. *

-Où allons-nous déjà?

* Elle était à peu près certaine que la destination n'avait pas été évoquée, mais elle pensait à tant de choses à la fois qu'il était fort possible aussi que l'information lui ait échappé. *

* Athénaïs eut un sourire en coin en voyant l'éclat de rire de son amie. Bien sûr, elle aussi avait envie de rire, car elle ne voulait pas en réalité, dénigrer Mr Lully, dont l'épouse était devenue une proche amie, mais elle garda son sérieux. *

-Je le sais, ma chère, nous ne pouvons renier vos origines, n'est-ce pas? Mais que n'avez-vous trouvé italien qui ne fut point marié?

* Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Elle savait que ce n'était Lully qui avait été la chercher, mais belle et bien l'inverse. Athénaïs connaissait trop Olympe et son caractère de courtisane.
La marquise regarda ensuite devant elle, et constata le lieu où elles se trouvaient. Effectivement, elles étaient assez loin, désormais, de chez la reine. Leurs pas les avaient portées jusque dans l'aile opposée.*

-Me laisserez-vous ici, pour agonisante suite au malaise dont je fus victime chez la Reine? ironisa-t-elle.

* A présente qu'Olympe avait prétexté qu'Athénaïs était souffrante pour qu'elles puissent toutes deux s'évader du calvaire dans lequel elles étaient empêtrées, la favorite ne savait que faire, s'il fallai retourner auprès de sa "grâcieuse" Majesté, ou s'il fallait s'en retourner chez elle, mimant de se reposer pour se remettre de tout cela. *

* Athénaïs était certaine qu'Olympe allait lui faire cette réflexion. Elle lui reprochait elle aussi d'avoir dans son lit et dans ses bras un homme marié. Mais la situation était bien différente, et la marquise comptait bien le lui démontrer, car même sur le ton de la plaisanterie, elle n'aimait qu'on lui reprochâ sa situation. Elle répondit donc, sur un ton calme et amusé, à son amie.*

-Ma chère, je crois que la situation est différente. Il me semble que ce n'est pas moi qui suis allée chercher Sa Majesté, il me semble que j'ai résisté à ses avances par respect pour la Reine et mon mari aussi longtemps que je le pouvais et que mes sentiments le permettaient, il me semble enfin que mes sentiments envers lui sont sincères et profonds. Est-ce votre cas? ajouta-t-elle avec un petit sourire en coin.

* Puis Athénaïs se mit à rire avec Olympe en se remémorant leur petit stratagème du malaise, telles des gamines voulant échapper aux leçon du précepteur et prétextant n'importe quelle raison. *

-Soit... il nous faut, de toutes façons, préparer le départ pour Saint-Germain...

* Athénaïs ferma les yeux une seconde et détourna la tête. Le sujet était clos, mais le fait qu'Olympe ose comparer sa situation de femme infidèle et à la limite de la vulgarité, à la sienne lui était intolérable. Mais elle lui pardonna cet écart, après tout elle savait très bien à quel point elle la jalousait et combien elle souffrait que Louis ne lui ait plus jamais adressé les mêmes regards que dans leur jeunesse. Oh non, Athénaïs n'était pas duppe là-dessus, mais elle se méfiait toujours.

Puis elle se tourna à nouveau vers elle. Ainsi donc elle ne viendrait pas tout de suite à Saint-Germain. la marquise fut fort attristée de savoir que la santé de la dernière fille d'Olympe était fragile. Elle savait O combien il était difficile pour une mère de savoir ses enfants souffrant, elle endurait elle-même cela chaque jour. *

-Sachez, madame, combien je suis désolée de l'entendre. Mes prières vous accompagneront.

* Elle aurait aimé pouvoir faire quelque chose pour elle, mais pouvait-elle faire? Malheureusementn pas grand chose. La jeune fille d'Olympe aurait besoin de voir sa mère auprès d'elle, pour la rassurer, mais si Dieu avait décidé que la maladie l'emporterait, il n'y aurait pas de miracle. Il fallait juste espérer que ce n'était pas cette issue-là qu'il aurait choisie. *

* Athénaïs comprit qu'Olympe était contrariée à cause de sa fille malade, ce qu'elle imaginait tout à fait car elle aussi avait des enfants souffrants. Sauf que la marquise de Montespan était bien meilleure comédienne et ne laissait jamais paraitre sa contrariété sur ce sujet. Elle y était obligée de toutes manières, car l'existence de ses enfants devait rester la plus discrète possible.

La comtesse de Soissons exprima ensuite le souhait de retourner auprès de la reine, plus un devoir qu'un souhait, en vérité. Aussi Athénaïs hocha-t-elle la tête. elle en profiterait pour préparer son départ pour Saint-Germain, donner les instructions aux domestiques et écrire une lettre à Françoise d'Aubigné pour lui signifier qu'elle en profiterait pour visiter les enfants, vu qu'elle serait plus près de chez elle. *

-Fort bien, nous nous reverrons plus tard.

* Elle accorda un petit sourire à son amie, puis jeta aussi un coup d'oeil au dehors. Il faisait encore beau malgré la fraicheur des températures. Quelques nuages étaient visible à l'horizon, mais ils ne menaçaient pas de trop s'approcher, tout était bien. *