*La vieille femme allait lentement, elle revenait de chez La Voisin et serrait contre elle une petite fiole de verre, remplie d'un liquide rouge sang. Elle portait de vieux habits élimés et une perruque de cheveux blonds, gras et fillasses. En sortant de chez l'empoisonneuse, elle s'engouffra dans une maison de commerçant, pour en ressortir presque ausitôt, rajeunie de 30 ans, vêtue d'une jolie robe blanche qui passait pour trop modeste, mais discrète, le tout recouvert d'une longue cape noire à capuche. Elle avait troquée sa perruque blonde pour une autre rousse. En arrivant près des quartiers riches, elle toqua à une porte et entra après avoir vérifié que personne ne la voyait. Cette fois, elle sortit discrètement par derrière, habillée comme une marchande. Elle poussait devant elle un chariot dans lequel se trouvait des gobelet, du café et du chocolat. Elle alla se poster près de la maison d'où s'échappèrent des pleurs, puis une jolie berçeuse. Elle se mit à beugler, en vrai marchande de poisson.*
-Qui veut du chocolat, du café? Qui veut, iiiil est bon mon café il est bon!!! Et mon chocolat chaud! Il est bon, il est chaud mon chocolat.
* Le signal lancé, elle se tut, et encaissa l'argent de quelques servantes venues achetés les boissons pour leurs maîtres. Ensuite, elle se prépara à patienter, lançant de temps en temps son appel. *
*Cette femme s'appelait Claude des Œillets et allait livrer un philtre d'amour à sa maîtresse, la Marquise d Montespan, qui était pour l'heure avec ses enfants.*