*Arrivée dans l'appartement de la favorite à Saint-Germain* [PV: Des Oeillets et qui veut]

Claude était bien consciente que sa maîtresse devait la chercher partout, mais elle devait superviser le déballage des paquets de Madame. Elle devait sans cesse rappeler les valets à l'ordre pour qu'ils cessent de discuter avec les bonnes. Sachant que sa maîtresse serait épuiser et énervée par le voyage, elle envoya Julie préparer un tisane apaisante. Elle récupéra la malle contenant les effets d'Athénaïs pour la soirée et l'autre malle qui contenait des robes à faire pâlir d'envie les Dieux eux-mêmes. Claude elle-même était de fort méchante humeur, ayant du passer le voyage dans la cariole des valets et des bonnes, qui n'avaient cessé de rire et de bavasser du débuts à la fin, alors qu'elle aurait bien voulu se reposer un peu, sachant d'avance qu'elle allait être assaillie de corvée sitôt leur arrivée à Saint-Germain. Elle avait néanmoins appris quelques informations susceptible d'intéresser -et d'énerver- la marquise. Enfin, la cariole des bagages fut vide, et après avoir du empêcher, pour la enième fois un valet de prendre une malle mal fermée au risque de la voir répandre tout son contenu à terre, et pire encore, elle avait du récupérer une valise pleine à craquer d'etoffe de prix chez elle ne savait quelle petite baronnette de province qu'une bonne avait, sans doute à desseins, emmener elle pu enfin poser sa propre valise dans la mansarde qui lui était réservée, enfiler une robe présentable, elle partit dans l'enfilade de couloir et d'escaliers entrelacés afin de retrouver la favorite qui devait commencer à s'impatienter. Après être passée par les cuisines pour récupérer la tisane et avoir croiser Sonia qu'elle soupçonnait devoir faire couler un bain à Athénaïs -la pauvre, elle devait se coltiner tout les étages à monter avec la bassine d'eau chaude- elle arriva devant la porte. Elle replaça une mèche de cheveux, lissa sa robe du plat de la main, toqua et entra dans les appartements. Elle vit la pauvre favorite qui, exténuée, s'était installée dans un fauteuil de velour mauve.

-Bonjour Madame.

Elle avança la table en acajou aux pieds de la jeune femme et y déposa la tisane qui était à présent bien tiède. Elle se mit à virevolter dans la pièce, rangeant les robes, disposant les parfums, brosses peignes et autres accessoires sur la commode.

* Athénaïs, à force de s'impatienterh et de s'agiter en tous sens pour savoir où était passée sa chère Claude, et à se poser mille questions à propos de Louis, finit par s'assoupir dans son fauteuil de velour. Elle sursauta en entendant Claude rapprocher la petite table en bois d'elle, et revenir avec la tisane. Elle la regarda, poussa un petit soupir et prit la tasse entre ses mains. *

-A la bonne heure, vous revoilà.

* La marquise porta la tasse à ses lèvres, et dégusta le breuvage en fermant les yeux une seconde. Qu'il était bon de sentir la tisane chaude couler dans sa gorge, cela la réveilla doucement et agréablement. Puis, ses yeux se posèrent à nouveau sur Mlle des Oeillets. *

-Sommes-nous dans les temps?

* en effet, Athénaïs avait très peur de ne pas avoir le temps de tout faire avant la soirée. Et elle tenait absolument à être parfaite, d'autant que son frère était présent, revenu juste avant leur départ de Versailles, et elle voulait à tous prix qu'il ne soit pas déçu.
Terminant sa tisane, elle reposa la tasse sur la petite table en acajou et tourna la tête à gauche puis à droite. *

-Mon bain est-il prêt?

* S'étant assoupie le temps d'absence de Claude, Athénaïs n'avait aucune idée de quand elle avait demandé à Sonia de le lui faire couler. Il se pouvait être il y a un quart d'heure comme il y a quelques secondes...
Puis elle regarda avec une pointe d'inquiétude sa femme de chambre: toutes ses tenues étaient-elles arrivées entières? N'y avait-il point eu de dégat? C'était chose courante lors des grands déplacements.*

-Tout est-il arrivé en l'état??

* Sa colère serait immense si l'une de ses robes favorites ou encore une tenue qu'elle n'avait encore jamais portée s'était vue abîmer par le manque de précaution d'un valet. *

Prévoyante, Claude avait déposé sur des cintres exposés à la vue de sa maîtresse les robes neuves afin qu'elle voit l'effet créé et choisisse la robe qu'elle porterais le soir même. Ainsi, Sonia avait bel et bien écopé de la lourde tache de faire couler un bain à la pauvre marquise.

-Tout est bien arrivé Madame. Nous avons failli perdre votre malle d'étoffes mais je l'ai récupérée. Sonia arrive avec l'eau. Vos effets sont sur la commode et j'ai demandé à Julie et à Elisabeth de ranger vos vêtements. Nous sommes largement en avance Madame. Sa Majesté a annoncé que la soirée serait repoussée d'une heure, vos habits sont presque rangés et vos tenues sont prêtes.

Claude se demanda si elle devait parler tout de suite de ce qu'elle avait entendu durant le voyage, puis elle se dit que le bain relaxant sa maîtresse, autant tout lui dire maintenant, elle aurait ainsi le temps d'évacuer sa colère.

-J'ai entendu dire que Sa Majesté commençait à s'intéresser à Mlle de Laubespin, et qu'il avait été vu plusieurs fois en sa compagnie. Il semblerait qu'il ai eu quelques nuits avec des jeunes femmes, mais je ne cnnais pas leurs noms, et ce ne sont que de vagues rumeurs... Pour ce soir, porterez-vous la robe blanche ou bien la mauve qui est arrivée hier?

Pour appuyer ses propos, Claude indiqua les deux robes du doigts ainsi que les chaussures qui allaient avec et elle sortit deux parures, l'une de diamant et l'autre d'améthiste et de diamant mêlés. Les deux robes étaient richement parées de dentelles, de pierres précieuses, de rubans et autres fanfreluches à la mode. Aprsè avoir arrangé sur leur cintres les deux robes, Claude se dirigea vers la commode d'où elle sortit mouches, fard, rouge à lèvres, poudre etc...

[ HJ: N'oublie pas de mettre les actions en italique et les paroles en gras, ma puce ]

* La marquise jeta un oeil aux tenues que Claude avait suspendues bien en évidence et qu'elle lui désigna. Elle hocha ensuite la tête d'un air approbateur et sourit, voyant que tout était prêt. Tout cela la rassura, aussi se tassa-t-elle un peu plus dans son fauteuil, dans l'idée d'attendre Sonia qui reviendrait surement d'ici peu avec l'eau du bain. *

-Fort bien, fort bien...

* Mais soudain, le joli sourire qui s'était dessiné sur les lèvres d'Athénaïs s'estompa et ses yeux se perdirent dans le vague, les paroles de Mlle des Oeillets y étant pour beaucoup. Ainsi donc, le Roy semblait nourrir quelque sentiment ou quelqu'envie pour cette jeune baronne? Ah, elle aurait dû s'en douter en la voyant monter avec eux en carrosse. certes elle y avait vaguement pensé, mais s'était dit qu'après tout elle se faisait peut-être des idées. Mais apparemment non... Etait-ce pour cela qu'il avait retardé la soirée d'une heure? Comptait-il passer ce temps-là avec Angélique de Laubespin? Et les autres jeunes femmes dont Claude lui parlait, qui étaient-elles? Quand? Pourquoi? Les yeux d'Athénaïs s'embrumèrent de larmes, mais elle tâcha de les contenir. Sa gorge était nouée soudainement. Elle ne savait plus que répondre à la question de Claude... Les robes lui étaient complètement sorites de l'esprit, elle ne pensait plus à tout cela, mais Angélique lui restait en tête... Avait-elle tout manigancé depuis le début? Leur rencontre était-elle réellement le fruit du hasard, ou bien avait-elle fait en sorte de se trouver sur son chemin, afin de se rapprocher du Roy?

Les idées fusaient dans l'esprit d'Athénaïs, et tout sauf les préparatifs de la soirée, lui passait en tête. Elle avait envie de hurler, d'aller chez Angélique, de la traiter de tous les noms, lui jeter des choses au visage, et lui crever les yeux pourquoi pas. Elle ne prêtait plus attention à Claude, ce qu'elle disait ou faisait.

La marquise secoua vivement la tête et se leva, marchant d'un pas décidé vers la salle de bain et claqua la porte. Folle de rage, elle profita d'être seule dans la pièce pour laisser sa colère éclater. Elle attrapa un récipient en porcelaine et le jeta avec toute la force dont elle était capable par terre, le pot se brisa en mille morceau, et Athénaïs fondit en larmes, s'adossant contre le mur, le visage entre les mains. *