Viens chercher un peu de soutient (Athé)

* Athénaïs, quant à elle, s'apprêtait à partir pour Thonon-les-bains, avec la reine qu'elle avait convaincue implicitement de faire ce voyage. le but premier de la marquise était de retrouver le Chevalier de Lorraine afin d'aider Philippe à entrer en contact avec lui. Mais elle ne devait pas lui en parler avant, au cas où l'affaire ne pourrait s'accomplir.

En entendant que Philippe lui rendait visite, son coeur se mit à battre plus fort. Elle se hâta de terminer ce qu'elle faisait se para convenablement et alla à sa rencontre.*

-Mon ami ! quelle joie ! Quel bon vent vous amène?

*La favorite s'avança vers son ami d'enfance, les bras tendus, et le serra chaleureusement dans ses bras. Le voyage qui s'annonçait allait faire qu'elle ne le verrait pas des jours durant, ainsi que Louis! Les 2 hommes qu'elle aimait le plus au monde... cela l'attristait un peu. Elle était donc ravie de voir son ami quelques instants.*

* Toujours ravie d'avoir son ami le plus cher auprès d'elle, Athénaïs gardait le sourire aux lèvres. Mais son sourire n'était pas le même qu'à l'accoutumée, car cette fois elle cachait quelque chose à son ami, et quelque chose qui le concernait, de surcroit! et la marquise n'aimait pas du tout cette situation, la cachoterie n'était pas dans son caractère, elle détestait qu'on lui cache des choses, surtout les personnes à qui elle tenait, donc faire de même lui déplaisait fortement.
Elle invita Philippe à s'asseoir au salon. Elle se plaça en face de lui, s'installant à son aise. en effet, malgrè sa récente grossesse, elle n'avait rien perdu de ses charmes, au contraire.*

-Eh bien, aux dernières nouvelles, mon fils va bien... même s'il est né avec une malformation de l'épaule, ses jours ne sont pas en danger.

*Elle écarquilla ensuite les yeux. Il était vrai que philippe passait des moments difficiles, mais il était rare de le voir accablé. D'où la surprise de la favorite quand le frère du roi lui annonça qu'il avait besoin qu'on lui remonte le moral... Ah si elle avait pu lui dire le but de son voyage ! *

-Oh mon ami, apprendre votre désaroi me désole... Mais ne vous en faites pas, je suis certaine que très bientot vous aurez des raisons de sourire à nouveau.

* La marquise ne put s'empêcher de sourire. Philippe ne se doutait absolument pas de ce qu'Athénaïs faisait pour lui en ce moment, mais si elle réussissait sa petite stratégie, son ami le frère du Roi en serait le plus heureux des hommes. Et Athénaïs aimait cela par-dessus tout: rendre ceux qu'elle aimait heureux. *

-Allons, allons! ce n'est pas à un Prince tel que vous de vous laisser aller à ce genre de pensées noires ! Relevez le menton, mon ami ! Ne pensez qu'au positif, et vous verrez que bientot le soleil brillera à nouveau sur vos jours.

*Athénaïs se pencha en avant et posa sa main sur celle de Philippe appuyé sur l'accoudoir du fauteuil. Elle lui souffla sur un ton de confidence.*

-Je vous demande de me faire confiance, le pouvez-vous?

*Puis, elle se réinstalla normalement, reprenant un ton de conversation habituel.*

-Souhaitez-vous boire ou manger quelque chose?

* Satisfaite de l'effet produit, Athénaïs sourit. Philippe semblait rassuré, au premier abord, et elle ne voulait surtout pas le quitter dans un état de mélancolie tel qu'il pouvait en connaitre.*

-Oh rassurez-vous, j'ai encore quelques instants avant le départ, et tout mon temps peut vous être accordé, c'est toujours un plaisir.

*La marquise brûlait de lui dire la véritable raison de son départ, mais non, elle devait se taire... pour le bien de Philippe, pour son bien à elle et surtout pour le bien du chevalier qui risquait gros à désobéir au roi... Le Roi... il fallait qu'elle lui parle, à son retour du voyage, et qu'elle réussisse à le convaincre que l'exil de Philippe de Lorraine avait trop duré et qu'il ne méritait pas pareille traitement. Difficile de faire entendre raison à un homme aussi têtu que pouvait l'être Louis XIV... Mais elle y parviendrait! elle se le promettait.
Elle jeta ensuite un coup d'oeil à Monsieur, qui lui rélcamait un verre d'eau... chose bien étonnante de la part d'un si bon vivant.*

-Rien d'autre, vous êtes sûr??

*Elle se tourna vers une suivante afin qu'elle s'exécute dès que Philippe aurait dpnné son approbation.*

* Athénaïs sourit au compliment. Philippe n'en était pas avare avec elle, et elle trouvait ses attentions touchantes. Elle acquiesca.*

-Oui, vous avez raison...

*et se tournant une nouvelle fois vers la suivante.*

-Amenez-nous de l'eau, Isabelle, je vous prie.

*Attendant que celle-ci s'éxécute, la marquise tourna ensuite son regard vers son ami. Elle fut surprise par sa question , dont la réponse semblait évidente...*

-Oui, bien entendu je pars avec la reine et ses dames de compagnie... Nous en avons pour environ une dizaine de jours... mais...

*Mais que voulait dire Philippe? Louis cherchait à le faire "déguerpir"?? Se faisait-il encore des idées ou les deux frères royaux étaient-ils réellement en froid? *

-Qu'entendez-vous par là? Expliquez-vous mon ami, vous m'inquiétez...

*La suivante revint avec des verres et une cruche d'eau, qu'elle déposa sur la table basse située entre eux, et les servit, laissant les verres à disposition sur la table, avant de s'éclipser.*

* Athénaïs immita le Prince et prit son verre d'eau... Elle le regarda une seconde, puis le porta à ses lèvres afin d'en boire une gorgée. Un oeu d'eau fraiche, cela faisait du bien ! Elle garda le verre en main , en écoutant Philippe. Elle avait toujours trouvé que les querelles des deux frères étaient enfantines et vraiment peu utiles... mais elle tait mal placée pour parler car elle était la première à faire des scènes à Louis lorsque quelque chose ne lui convenait pas. *

-Je vois... Il est vrai que la Princesse allemande que le roi vous promet n'est guère très attirante, mais ce que cette union représente est assez important... Je comprends fort bien votre désarroi mon ami, mais prenez votre mal en patience, c'est peut-être un mal pour un bien...

*La marquise de Montespan essayait de se montrer enthousiate avec son ami pour l'encourager et l'aider à voir le positif des choses... l'affaire de trouvait relativement corsée, d'autant qu'elle ne pouvait rien révéler.*

-Je sais... mais vous en aurez peut-être, qui sait? On ne sait pas de quoi demain est fait... Gardez espoir mon ami...

* Athénaïs se mordit la lèvre et tourna sa langue sept fois dans sa bouche pour éviter de lâcher le morceau. Non, il ne fallait pas qu'il sâche... c'était bien trop dangereux... Elle-même prenait le risque de tomber en disgrâce si louis l'apprenait, et Philippe était déjà assez mal en point d'avoir perdu son amour, alors il ne fallait pas qu'il la perde, elle aussi. De plus, si l'affaire échouait, au moins il n'aurait pas eu de faux espoirs. La marquise se contenta alors de sourire, de manière encourageante. *

-Vous verrez, je suis certaine que ce sera désormais possible, il suffit de brosser votre royal ainé dans le sens du poil, et vous en obtiendrez ce que vous souhaitez.

*Et sur le ton de la confidence, comme pour l'amuser.*

-Mais ne dites à personne que je vous ai révélé ce secret...

*Elle se mit à rire... peu de personne osaient des blagues sur le Roi, mais elle pouvait se le permettre, et Philippe aussi mais seulement si sa Majesté était de bonne humeur...
Soudain, Athénaïs eut une idée.*

-Vous savez ce que vous allez faire? Vous allez m'écrire tout ce que vous souhaiteriez dire à votre amant et me donnerez ce billet. Ainsi, cela soulagera coeur, la lettre ne risquera pas de tomber entre de mauvaises mains, et cela me fera de la lecture lors du voyage... J'ai épuisé ma réserve de romans à l'eau de rose, et je ne suis pas encline à lire des pièces de Mr Molière, et Mr Racine n'en a point encore terminé une nouvelle... Je compte sur vous...

*Elle lui désigna son secrétaire, et se tourna vers lui ensuite en souriant.*

-Vous y trouverez de l'encre et une plume, je vous laisse faire, ainsi j'aurais le temps d'achever de me préparer...

* Quand Philippe parla de se faire oublier auprès du roi, Athénaïs hocha la tête... il en allait du bon déroulement de son projet secret. il fallait absolument que les deux frères se réconcilient. *

-Oui, vous avez raison... Rien de bon n'émanerait d'un froid entre vous et votre ainé... je compte sur vous, lors de mon absence, pour vous rabibocher ! Et enfin, la question ne se pose pas! Je ne vais pas m'amuser à étaler vos sentiments aux yeux de ces hyènes que son les dames de la Reine !

*Puis, elle le leva, ramassa ses jupes et passa dans la pièce d'à coté, laissant Philippe au secrétaire afin qu'il écrive sa missives. Quelques instant plus tard, la marquise ressortit, elle était prête. Elle se dirigea vers Philippe. Elle se saisit de la lettre qu'il avait soigneusement roulée. Elle le rassura avec un sourire.*

-N'ayez craintes mon ami ! Cette missive est en sécurité avec moi. je dormirai avec s'il le faut !

*Elle eut alors un petit sourire amusé. Ce que Philippe pouvait être inquiet ! Mais il avait raison, la Cour était un endroit dangereux et plein de manigances.*

-Cela vous a-t-il soulagé?

*La marquise rangea le petit rouleau dans sa cape et regarda Philippe.*

* Athénaïs était contente: Philippe d'Orléans était soulagé, et sans le savoir il avait écrit une lettre à l'attention de son amant et qui lui serait remise en main propre, ce qui ferait énormément plaisir et appaiserait le coeur du-dit amant Philippe de Lorraine. Ah, elle pouvait se féliciter! Tout cela dans la plus grande discrétion qui soit ! Tout un art !

Elle sera également Philippe contre son coeur, lui tapotant le dos. La marquise était un peu triste de quitter son ami d'enfance, celui qu'elle chérissait tout particulièrement, mais c'était vraiment pour la bonne cause, et pour lui rendre service, qui plus était. Alors, c'était sans regret. Elle se détacha doucement de lui et lui sourit tendrement.*

-Vous allez me promettre de prendre soin de vous, de faire attention et surtout, surtout, de ne rien faire pour fâcher votre frère.

*Elle lui lança un petit coup d'oeil coquin, avant de continuer.*

-Mais si vous voulez me rendre service, arrangez-vous pour qu'il ne s'enniue pas un instant, et qu'il n'ait pas trop sous le nez de jeunes et jolies comtesses ! Cela me déplairait fort, si vous voyez ce que je veux dire...

*Bien sûr, il l'aurait comprise. Elle se dirigea vers la porte, avec Philippe sur ses talons.*

-Vous allez me manquer Philippe.

*Athénaïs prit son ami une dernière fois dans ses bras, puis sortit de l'appartement, en direction de la sortie, la place d'armes, afin de monter en carosse avec la Reine: direction Thonon-les-bains ! *