François avait-il perdu la tête ? Il n'aurait su le dire tant le quartier ne le rassurait pas. On pouvait avoir grandi dans une ville et pourtant éviter quelques endroits comme la peste. Et sincèrement, il aurait préféré ne jamais mettre les pieds dans cet endroit. Cela ne lui disait rien qui vaille... rien ne lui semblait amical ici. C'était la même ville, et en même temps c'était si différent... Là-bas, la foule, les cris, les rires des enfants. Ici, un silence de mort que troublaient les bruits de pas pressés des gens ayant quelque chose à cacher, ou bien ceux des souris passant de maison en maison.
Qu'est-ce que François venait faire ici ? Il se le demandait encore et toujours à chaque pas qu'il faisait sur le pavé. On lui avait demandé de faire une course. Rien de bien méchant, lui avait-on assuré. Juste se rendre dans un quartier donné et récupérer une enveloppe qu'on lui donnerait en échange d'un simple mot. On lui avait promis de bien le payer pour cela. Il ne s'était pas posé de question... jusqu'à entrer dans le quartier en question. A cela venait s'ajouter plusieurs interrogations. Pourquoi tant de mystères ? Pourquoi son employeur n'y était pas allé lui-même ? On parlait de disparitions inexpliquées... le ferait-on disparaître ? Pourquoi ? Il n'était personne... juste quelqu'un qui voulait aider sa famille.
Au bout d'un moment, il dut reconnaître que toutes les maisons se ressemblaient... et qu'il était perdu. Quelle ironie ! Il regarda autour de lui à la recherche de quelqu'un pour demander son chemin, mais tout était clos. Il laissa ses pas le mener au hasard dans les ruelles qui achevèrent de le perdre. Il se disait qu'il ferait mieux de faire demi-tour, quand il entendit un bruit de pas. Il le suivit, et aperçut la silhouette d'une femme. Peut-être qu'elle pourrait le renseigner ? Elle semblait accélérer. Ah non ! Il ne voulait pas encore errer des heures et des heures. Il la rattrapa et posa sa main sur son épaule pour l'interpeler, ignorant quel pouvait être le rang ou l'identité de cette femme.
La dague jaillit tandis qu'elle se retournait violemment. François avait eu le réflexe de se reculer, et il comprit sa chance en sentant la lame déchirer le tissu de sa manche pour au final effleurer sa peau. Il écarquilla les yeux, ne s'attendant pas à une telle réaction de la part de cette femme.
- Oh ! Du calme... du calme... Je ne vous veux pas de mal !
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Jeu 18 Mar - 1:43