Une visite de remerciements [PV : Athé]

* Athénaïs se reposait tranquillement chez elle lorsque son domestisque Georges vint lui annoncer que le Chevalier de Lorraine lui rendait visite. Cela l'égaya et un petit sourire vint orner son visage qui auparavant l'affichait qu'une mine morne... En effet, la marquise s'inquiétait sur son état de santé. Selon elle, soit elle était malade, soit elle était de nouveau enceinte. Dans les deux cas, ce serait des contraintes. Elle souffrait de fréquentes nausées, elle était facilement irritable, changeait d'avis tout le temps et souffrait d'une fatigue chronique. C'était à s'arracher les cheveux. Mais Louis était patient avec elle, heureusement d'ailleurs. Ses suivantes et valets, eux, n'avaoent guère le choix...

Lorsqu'elle reçut la nouvelle de l'arrivée de son ami, la favorite dit à Georges de le faire patienter quelques instant, le temps qu'elle se change et le reçoive. Elle appela Sonia, l'une de ses suivantes afin qu'elle l'aide à se préparer en vitesse. Elle la fit 10 fois changer de tenue, choisissant une couleur différente à chaque seconde. *

-Prenez-moi la robe bleue... Non la rose... Non la verte! Non la jaune! Oh, mais hâtez-vous, bon sang !

* La pauvre bonne ne savait où donner de la tête. Elle opta finalement pour une robe orangée ornée de jolis motifs dorés. La suivante se fit engueuler encore et encore pendant qu'elle aidait la marquise à enfiler sa robe... *

-Oh, mais ne serrez pas tant, voulez-vous me faire étouffer?!

-Non Madame... Pardon Madame...

*Quand enfin elle se jugea présentable, Athénaïs congédia la bonne et alla de ce pas dans l'antichambre pour accueillir son ami. Elle entra dans la pièce, tout sourire, et lui tendit les bras en allant vers lui.*

-Philippe! Comme je suis contente! Alors, ne vous avais-je pas promis que vous reviendriez?

* Athénaïs serra Philippe doucement contre elle. Qu'elle était heureuse de le voir! Un ami aussi cher, enfin de retour, heureux avec son meilleur ami Monsieur, que souhaiter de mieux? Elle le regarda, en souriant, se défaisant lentement de son étreinte.*

-Allons, vous ne me devez rien! Je suis bien aise de savoir que votre retour s'est bien passé.

*Mais elle fut surprise en entendant le mot "dispute". Qu'avait-il bien pu se passer pour que les deux Philippe se disputent à peine retrouvés? Son regard laissa transparaitre son inquiétude, et elle s'empressa de lui demander.*

-Comment cela, mon ami, mais dites-moi, que s'est-il passé?

* Elle ne le quittait pas des yeux, attendant l'explication sur le trouble qu'il connut à son retour. Elle baissa un instant la tête lorsqu'il lui dit qu'il la trouvait un air fatigué. La marquise invita son ami à s'asseoir. *

-Oh, je ne sais trop guère ce qui m'arrive, effectivement, la fatigue m'assaille ces jours-ci. Je pense que le changement de saison ne me réussit guère, et qu'à mon habitude, souhaitant toujours en faire d'avantage, je m'épuise en organisations diverses. Mais ce n'est rien d'important, ne vous inquiétez donc de cela.

* La marquise s'installa en face de Philippe, et le regarda tout en écoutant son récit. Elle fut de plus en plus surprise d'entendre tout ce qu'il lui raconta. Comment Philippe d'Orléans, après tout ce que le chevalier de Lorraine avait risqué pour leur Amour, avait pu pensé un instant qu'il eut été intéressé par son mignon Jean? Vraiment, c'était à n'y rien comprendre. Il y avait une grande différence entre trouver quelqu'un d'un agréabme physique et être attiré! D'autant que Monsieur, vu qu'il avait toute une Cour de mignon, était assez mal placé pour parler de tromperie !
Voyant la tristesse dans le regard de son amie, Athénaïs ne put s'empêcher de lui prendre les mains et de les serrer doucement dans les siennes pour lui témoigner son soutien et son affection, à mesure qu'il terminait son histoire. *

-Oh Philippe, je ne sais que vous dire, je suis vraiment désolée que votre retour se soit soldé par un tel événement.

* Lorsqu'elle entendit parler de "tentative de meurtre", Athénaïs tressaillit d'effroi.*

-Mon dieu, avez-vous dit meurtre?? Mais comment Philippe peut-il garder des personne de ce genre dans son entourage??

*Puis elle tâcha de lui faire un regard rassurant, avec un petit sourire, pour l'encourager.*

-Par contre, je puis vous rassurer sur un point: Philippe vous aime sincèrement, et cela m'étonnerait beaucoup qu'il ne vous quitte pour un bellâtre, comme vous dites. Oh, si vous l'aviez vu, lors de votre exil en Italie, je crus qu'il se laisserait dépérir, le pauvre! Donc rassurez-vous de ce coté-là, vous ne craignez rien, il vous aime, à n'en point douter. Vous ne le perdrez pas, je le sais.

*Elle eut un petit sourire amusé lorsqu'il parla de la "réconciliation"... Louis et Philippe avaient cela en commun... était-ce de famille? Cette pensée amusa un instant la favorite.
Puis elle regarda Philippe avec un sourire amical. Il s'inquitait pour elle et elle trouva cela charmant. Quel homme adorable il était... quelque part elle en voulait un peu à Philippe de le faire souffrir ainsi, ce duc de Lorraine.*

-Oh Philippe, je redoute une nouvelle grossesse... cela m'effraie, et me fatigue à un point que vous n'imaginez pas. Bien sûr j'aime mes enfants, de tout mon coeur, là n'est pas la question, mais il m'est assez difficile de ne point pouvoir les voir. Je les sais souffrants, je suis impuissante face à cela, et devoir renouveler tout ceci me fend le coeur.

* La marquise laissa échapper un petit soupir, puis redressa la tête. Philippe avait un présent pour elle? Elle le gratifia d'un petit sourire.*

-Mon ami, enfin, vous n'auriez pas dû! enfin, je n'en mérite pas tant !

* Elle se saisit alors de la petite bourse qu'il lui tendait et s'empressa de l'ouvrir. Là, elle découvrit le camé. Il était splendide!*

-Oh, Philippe, il est magnifique ! Je ne sais comment vous remercier!

*Elle le laissa glisser dans sa main pour mieux l'admirer, sous tous les angles possibles.*

* Athénaïs trouvait tout de même étrange que le duc d'Orléans garde à ses cotés des mignons qui étaient jaloux de son amant tant aimé au point d'attenter à sa vie. Mais qu'avait-il en tête? Vraiment, des fois ce Philippe ne restait qu'un enfant et ne pensait qu'à ses petits plaisirs sans se soucier des autres, ce qu'elle trouvait tout de même fort regrettable pour le chevalier de Lorraine qui lui était un amour. *

-Ne vous inquiétez de rien, personne ne serait assez fou pour attenter à la vie du frère du Roi, surtout dans son entourage. Et puis je suppose que Philippe bénéficie d'une sécurité tout ce qui est plus renforcée... Et vous êtes là.

* A ces mots, elle eut un petit sourire à l'égard de son ami. Elle savait qu'il ne laisserait jamais personne faire du mal à Philippe, il l'aimait bien trop.

La marquise reporta ses yeux sur le camé qu'elle tenait entre ses mains. Ce bijoux était réellement splendide. *

-Je le porterai ce soir. Vous viendrez n'est-ce pas, à la soirée d'appartements du Roi?

* Elle préféra éviter d'attarder le sujet sur elle et ses ennuis de santé, qu'elle pensait être passagers. il lui déplaisait fort de s'appitoyer sur son sort. *

-Allons, je vous dis que c'est tout naturel, et si je n'avais rien fait, Philippe s'en serait chargé tôt ou tard.

* Un joli sourire se dessina sur ses lèvres. Elle appréciait vraiment beaucoup le chevalier de Lorraine. Il inspirait une telle confiance, et il était bon d'avoir des amis tels que lui. *

* Athénaïs trouvait adorable la manière dont philippe s'inquiétait pour son aimé et cherchait sans arrêt à le protéger de tout. C'était un amour beau et sincère qui les unissait, quoi de plus touchant? Cela lui rappeler ce qu'elle ressentait pour Louis, cet amour indéfinissable qui vous anime. *

-Je vous comprends bien.

* La marquise fut bien heureuse que son ami soit présent le soir-même pour la soirée d'appartements de Louis. Probabablement que la situation serait un peu tendue, parce que Louis n'avait pas accepté le retour du chevalier de gaieté de coeur, mais comme toujours il finirait par se dérider. Elle le connaissait bien. *

-Vous m'en voyez ravie ! Cette soirée promet d'être amusante. Et puis si vous n'aviez pas été là, Philippe ne se serait pas fait prier pour crier de manière hystérique que si vous n'êtes pas là, c'est bien la faute de quelqu'un et qu'il trouverait le coupable...

* Là non plus, rien de moqueur, juste une petite pointe de plaisanterie. *

-Eh bien tout est bien qui finit bien dans ce cas.

* Elle eut un petit sourire qui montrait bien combien elle était heureuse que Philippe soit de nouveau avec lui. *

* Athénaïs eut un sourire amusé en comprenant que le thé de Philippe avait refroidi. Elle lui désigna la théière du regard et ajouta: *

-Reprenez un peu d'eau chaude si le coeur vous en dit.

* La marquise reposa sa tasse, qu'elle avait à peine touchée, sur la table basse. Elle repensa au tableau qu'elle avait dressé de Philippe pris d'une crise d'hystérie s'il constatait l'absence de chevalier de Lorraine lors de la soirée de Louis et eut un petit sourire. Voir le Duc rire était plaisant, elle adorait amuser ses amis. Et les deux Philippe étaient des amis auxquels elle tenait particulièrement. *

-Savez-vous ce que Philippe et vous porterez ce soir?

* Son penchant pour la coquetterie prenait le dessus parfois, elle portait toujours une attention toute particulière dans le choix de sses toilettes et coiffures. Comment pouvait-il en être autrement avec les fonctions qu'elle occupait? Etre dame d'atour de la Reine, et qui plus est, favorite du Roy, ne lui laissait guère le choix, mais comme il plaisait beaucoup à la marquise d'être admirée, c'était une contrainte fort satisfaisante pour elle que de devoir se montrer belle. Son plaisir était entier lorsque Louis et elle paraissait dans des habits assortis, là, le Roy montrait publiquement de manière indéniable toute l'affection qu'il lui portait, car tout le monde pouvait voir qu'ils allaient ensemble.*