Elle va me le payer!(la Voisin + ceux qui veulent)

Cela faisait plusieurs heures que Claude pataugeait dans la boue humide qui recouvrait les quartiers mal famés de la capitale. Peu après son départ du château, un épais brouillard était descendu sur tout Paris, comme une chape de plomb froide et oppressante. les rues désertes lui offrait leurs murs gris et ternes pour tout réconfort et les rares êtres vivants qu'elle avait pu croiser se résumaient en quelques chats faméliques qui venaient lui quémander quelques chose à manger et en chiens errants qui déambulaient comme des morts-vivants dans les petites ruelles et les sombres impasses, l'air hagard et perdus.

Durant tout ce trajet, elle n'avait cessé de pester contre La Voisin, dont le dernier filtre n'avait pas eu l'effet escompté puisque le Roi avait eu une petite embrouille avec la Marquise, bien que cette histoire se soit finie bien peu habillée dans le lit. De plus, le Roi, d'après la favorite qui devenait quelques peu... paranoïaque dès que l'on parlait de son royal amant, "n'avait pas cessé de tourner son regard dans la salle ne s'arrêtant que sur de jeunes et jolies femmes avec un léger sourire appréciateur aux lèvres". Malgré la bonne fin de l'histoire, sa maîtresse était furieuse, et elle l'avait obligée à se rendre chez l'empoisonneuse sans lui laisser le temps de se changer, si bien qu'elle venait de gâcher une robe neuve et des chaussures, sinon neuves, du moins jolies et en bon état.

Elle était tellement agacée qu'elle s'était perdue plusieurs fois, avait loupé plusieurs croisement et avait dû rebrousser chemin durant plus d'une heure. Au moins, songea-t-elle avec amertume, impossible de me prendre pour une habitante du palais! Elle passa devant une échoppe et la vitre lui renvoya l'image d'une vieille femme, échevelée, à la robe tachée et déchirée et au regard furieux. Elle se rendit alors compte que si elle arrivait ainsi chez la Voisin, celle-ci se trouverait dans une position encore plus forte que les fois où elle était apparue bien habillée. Elle décida alors de faire plusieurs détour et acheta rapidement une robe simple mais bien coupée, une paire de mules à talons et se recoiffa. Enfin, se dit-elle avec un soupir quand elle arriva e vue de la vieille bicoque qui servait de maison, de laboratoire et d'échoppe à la sorcière. Elle entra dans une petite boutique ou elle demanda un endroit où se changer, ce qui lui fut accordé en échange d'un Louis d'or que disparut dans une main crasseuse. Ce Louis d'or devait être dépensé en plusieurs bouteilles de bière, avant de croupir u certain moment dans le coffre de l'aubergiste, pour ensuite partir dans la poche d'un petit voleur et enfin finir sa vie au fond de la Seine car la poche dans laquelle il se trouvait avait fini par craquer alors que le petit voleur était dans une barque qui devait couler quelques jours plus tard, avant que son propriétaire ne trouve la pièce qui avait rouler sous un paquet de cordage malodorant. Mais nous ne sommes pas-là pour raconter la vie, si passionnante qu'elle soit, d'un Louis d'or.

Bref, c'est ainsi que notre jeune femme arriva chez l'empoisonneuse, bien habillée et furieuse. Elle frappa rageusement à la porte, et reprit contenance en attendant que l'horrible bonne femme vienne lui ouvrir. telle qu'elle la connaissait, elle prendrait d'abord le temps de l'observer par la fenêtre, si tant est que l'on pouvait appeller ça une fenêtre, sans doute la sorcière était-elle la seule à pouvoir regarder à travers, afin de voir dans quel état d'esprit elle se présentait, aussi Claude prit-elle un visage totalement impassible. Elle mis ses mains dans sa poche car elles fremissaient tant de fureur contenues qu'elle craignit un instant qu'elles ne la trahissent. Puis elles e força à respirer calmement et normalement. Pour finir, elle releva le menton et refrappa la porte avec encore plus de force.

Claude du attendre plusieurs minutes avant que la vieille ne se décide enfin à lui ouvrir, et, déjà furieuse, ne réussit pas à contenir sa rage et bouscula violemment l'empoisonneuse afin d'entrer. Elle se reprit cependant et commença très calmement, sans pour autant s'encombrer d'un salut.

-Votre filtre n'a pas marché.

Elle l'avait dit certes calmement, mais ses yeux ne mentaient pas et elle savait que la Dame le comprendrait tout de suite, elle s'efforça de rester sereine en apparence mais chargea toute sa rage contenue dans ses yeux. D'ailleurs, si elle avait pu tuer quelqu'un rien qu'en le regardant, La Voisin aurait eu le temps de mourir une centaine de fois. Elle s'exhorta au calme mais sans y parvenir vraiment bien, c'était la première fois qu'elle sortait de ses gonds à ce point-là et cela l'énervait encore plus. Elle mourrait d'envie de casser quelque chose rien que pour embêter sa fournisseuse, mais elle se doutait que ça n'arrangerait pas franchement ses affaires. Elle braqua donc son regard sur La Voisin et attendit son explication.

HJ: désolée, je suis un peu crevée et tout, je ferais mieux la prochaine fois.

HJ: XD

Ah? La Voisin voulait lui montrer qu'elle n'était pas de la *****? Très bien, Claude allait se calmer, mais pas question de s'excuser!

-la moindre politesse serait d'ouvrir au moment ou l'on frappe à votre porte, et d'accueillir vos... clients dans un endroit un minimum adapté à leur statut!

Claude releva également le menton et affronta durant quelques instants le regard de la vieille. Elle ne détourna pas les yeux et les garda bien plantés dans ceux de La Voisin même lorsqu'elle continua d'un ton plus calme.

-Mais passons, vous osez me dire que vos filtres ne marchent pas toujours, alors que nous vous payons une fortune, et que nous perdons notre temps à suivre vos instructions tordues et compliquées! Avez-vous au moins d'autres formules, plus ...fiables?

Les deux femmes étaient faces à faces dans la masure, au milieu de la pièce dont les murs étaient recouverts de récipients contenants diverses subastances dont Claude ne tenait pas à connaître l'origine.

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