Cauchemar en pleine nuit (PV: papa et maman...)

* C'était une nuit d'orage comme il y en avait beaucoup en cette période de l'année. Catherine-Madeleine avait mis du temps à s'endormir, car cette petite fille de 8 ans n'était pas du genre calme, mais plutot remuante au contraire, elle avait passé toute l'après-midi à jouer de manière fort agitée avec ses frères et soeurs, mais malgré cela, a fatigue ne l'avait pas gagnée bien vite au moment du coucher. Mais enfin, le sommeil l'avait gagné, pour le plus grand soulagement de ses parents. Car oui, en ce jour, ou plutot cette nuit, Jean-Baptiste, le paternel, avait regagné le logis, ce qui était assez rare ces dernier temps au vu de tout le travail qu'il avait à effectuer pour Sa Majesté. Mais cela, la petite Lully n'en avait cure, tout ce qui comptait pour elle, c'était de jouer, se faire aimer de ses parents, être la petite préférée de son père, et c'était tout.
L'orage éclatait au dehors, et la pluie battait. Le bruit des gouttes qui s'écrasaient sur les fenêtres à cause du vent devenait presqu'insupportable, et ce vacarme assourdissant venait aux oreille de la petite endormie, ce qui lui fit faire d'affreux cauchemars, où elle voyait de mystérieuses personnes vêtues de noir et au visage dissimulé qui lui enlevaient son père auquel elle était si attachée mais qu'elle voyait déjà si peu. Beaucoup d'images noires, confuses et effrayantes lui venaient dans ce songe des plus traumatisants. C'est là qu'elle se réveilla, trempée de sueur, les yeux écarquillés, plein de larmes, hurlant à faire se réveiller les morts. *

-PAAPAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

* Après ce cri des plus déchirants s'en suivit un gros sanglot bruyant et Catherine éclata en pleurs, en cris et autres gloussements, ce qui certainement réveilla une bonne partie de la maisonnée. Mais peu importait, elle ne se posait pas e genre de question pour l'heure, tout ce qui comptait à présent était de voir une personne connue, rassurante afin que d'être consolée. Elle n'osait pas bouger de son lit, sorte de petite sécurité, ne savait-on jamais, peut-être que l'une des personnes effrayantes qu'elle avait vu dans son rêve se cachait en dessous... Et si elle mettait un pied parterre, cette personne risquait de l'attraper et de la faire disparaitre! Non, il ne le fallait pas, il fallait vite que l'un de ses parent vienne pour la protéger! *

-MAMAAAAAAAAAAAAAAANNNNNNNNN !!! PAPAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!

* L'heure était bien avancée dans la nuit, quelle heure pouvait-il bien être? 2h, peut-être 3... Et Catherine-Madeleine qui hurlait de plus belle... Et elle hurlerait jusqu'à ce que quelqu'un vienne... En attendant, elle tenait bien serré entre ses petits doigts et remontée sous son menton la couverture déjà trempée de ses larmes. *

* Que le temps parut long à la petite Catherine! Il lui sembla qu'une éternité s'était écoulée entre le moment où elle s'était réveillée en sursaut et le moment où son père avait fait irruption dans sa chambre. En attendant, elle avait eu le temps de pleurer de longs instants, mouillant d'avantage sa couverture qu'elle avait mâchouillée nerveusement par endroits, la mouillant d'avantage, sanglottant et reniflant bruyamment entre deux cris.
Enfin Baptiste entra, titubant tel un zombi, tout ébourrifé. Mais Catherine était tellement contente de le voir venir vers elle qu'elle ne remarqua pas cette allure des plus singulière. Elle tendit les bras aussitôt vers son père en l'appelant et sanglottant, un peu moins fort cette fois. *

-Papa! Papa! J'ai... j'ai peur !

* Reniflant dans un bruit fort peu agréable à l'écoute, elle se redressa un peu sur son lit, se mettant à genoux afin se s'approcher encore un peu de son père, encore toute sanglottante qu'elle était, bras toujours tendus vers lui pour qu'il la prenne dans les siens. *

-J'ai fait un cauchemar! J'ai peur! Papa il ne faut plus partir...

* Son rêve l'avait tant effrayée que Catherine-Madeleine croyait que si son père partait encore une fois, il ne reviendrait jamais. A cet âge-là, on n'avait pas la même conscience qu'un adulte qui raisonne de manière bien plus, conscient du monde qui l'entourait. Quand enfin son père fut à portée de main, elle agrippa son bras comme si sa vie en dépendait, aussi fort qu'elle le pouvait, et rien ne la ferait lâcher prise, du moins c'était ce qu'elle croyait...
Le tonnerre se faisait de plus en plus violent au dehors, si bien qu'elle s'accrocha encore plus fort à son père après avoir entendu un coup de tonnerre.*

-Papa !

* Catherine posa ses grands yeux bruns sur le visage endormi de son père qui lui ne semblait pas s'inquiéter outre mesure. Elle, avait les yeux tout écarquillés tant sa frayeur était grande. Elle se demandait presque pourquoi son père, lui, ne paniquait pas? N'était-il pas conscient de toutes ces choses terrifiantes qui les entouraient tous? L'orage qui faisait tant de bruit, les gens en noirs qui l'éloignaient d'elle, la nuit enfin si sombre et si effrayante? *

* Le fait que son père soit enfin là rassurait certes quelque peu la petite Catherine, mais ne suffisait pas pour qu'elle se sente enfin totalement en sécurité... peut-être parce qu'elle se doutait qu'il allait repartir se coucher tôt ou tard. Et à en voir la mine qu'il arborait, ce serait certainement le plus tôt possible.
Le coup de tonnerre éclata, Catherine serra aussi fort qu'elle le put le bras de son père, se collant contre lui, comme si le fait d'être le plus proche possible de cette personne divine qu'était son père lui permettrait d'être intouchable tout comme lui. Un cri s'échappa de sa bouche lorsque que le tonnerre gronda. Puis, les yeux pleins de larmes à cause de cette nouvelle frayeur, elle leva le visage vers Lully qui semblait un peu exaspéré, et écouta son explication, qui la laissa quelque peu perplexe. Dieu et les anges? Comment un homme aussi talentueux et si grand que son papa pouvait-il croire de telles bétises? Impossible, il mentait! Mais... un papa ne ment pas à sa fille pourtant... Peut-être simplement faisait-il erreur. Oui, ce devait être cela, il se trompait, on avait dû mal l'informer.*

-Ce n'est pas de la musique, Papa... La musique que tu joues n'est pas comme ça, elle ne fait pas peur...

* Catherine se retrouva redéposée dans le lit par son père, mais elle ferait tout pour ne pas y rester seule. Effectivement, la petite ne se doutait pas de la masse de travail qui attendrait son père au petit matin, une fois que celui-ci aurait regagné la Cour. *

-J'ai bien trop peur pour me rendormir, Papa... Il faudrait que tu restes avec moi... dit-elle avec une petite voix suppliante comme savent si bien le faire les enfants.

* Ses yeux grands ouverts ne quittaient pas ceux de Baptiste, comme pour sonder à l'avance ses réponses. Mais les voix du surintendants de la musique du Roi étaient impénétrables, du moins pour la petites Catherine. *

-Papa... mon petit papa... dit-elle d'une petite voix irrésistible.

* Il ne fallait pas qu'il reparte, sans quoi il risquait de se faire enlever par les méchants messieurs tous de noir vêtu. Comme elle avait été la seule à les voir, forcément personne ne la croyait. Mais elle se devait de protéger son papa comme lui la protégeait, du moins c'était ce qu'elle se disait, du haut de ses 8ans. *

-Je t'en supplie, reste dormir avec moi... je veux pas que les méchants messieurs t'enlèvent et que tu ne reviennes plus jamais jamais! Je suis sure que le tonnerre gronde à cause d'eux... j'ai peur!

* De grosses larmes roulèrent sur ses joues après avoir dit cela, toute l'émotion du monde dans la voix. Non, il ne fallait pas qu'elle le laisse repartir. Mais pourtant il n'avait pas l'air de comprendre toute l'importance des choses qu'elle lui disait... Peut-être que sa mère comprendrait mieux? Non, elle ne les avait pas vus non plus... Que faire pour faire comprendre à son père? D'autant qu'il n'avait pas l'air d'être dans les meilleures dispositions qui furent... *

* Voyant son père ainsi énervé, même s'il retenait ses foudres, et malheureusement pas celles de l'extérieur, la petite Catherine ne put s'empêcher de soupirer. Mais il ne pensait donc qu'à dormir? Et il ne comprenait pas l'importance des révélations qu'elle lui avait faites! Pourtant d'ordinaire il se montrait bien plus compréhensif... Mais il revint en mémoire à la jeune fille que les parents n'étaient jamais de bonne humeur lorsqu'il leur fallait se lever en pleine nuit... Elle le regarda allumer les bougies de la chambre et tout ouvrir dans un mouvement vif, presque rageux, qui la fit d'ailleurs sursauter de frayeur et remonter un peu plus les couvertures sur elle. "Il n'y a rien!" s'obstinait-il à lui dire. Mais qu'il tait bête! Bien sûr que les méchants n'allaient pas rester en sachant qu'il allait arriver! C'était évident! Catherine-Madeleine commençait à se demander si son père ne faisait pas exprès de dire n'importe quoi pour "se débarasser" de l'affaire... *

-Je sais bien, Papa, que tu cognes très fort des poings...

* Elle le regarda de ses petits yeux mouillés avant de continuer avec sa petite voix émue.*

-Mais j'ai quand même très peur...

* Et il s'obstinait encore à lui démontrait qu'il n'y avait personne... elle l'avait compris! L'enfant hocha la tête doucement. Mais soudain, une aubaine inéspérée arriva: son père lui-même lui proposa d'aller dormir avec lui et sa maman! Incroyable! elle n'avait pas même osé le demander! Parfois la fatigue des parents leur faisait dire de fort bonnes choses! Elle ouvrit donc de grands yeux presqu'émerveillés et hocha frénétiquement ma tête de haut en bas pour signifier qu'elle était plus que d'accord avec cette solution. Aussitot demandé, elle se mit debout sur son lit et tendit les bras vers Baptiste pour qu'il la prenne dans les siens.*

-Oh oui, oh oui, mon Papa, quelle bonne idée!

* S'il voulait être vivant? Mais que disait-il encore? Elle se douta qu'il s'agissait là d'une plaisanterie douteuse de la part de son père, et se contenta de sourire en se collant contre lui pour atterrir dans ses bras. C'était là qu'elle se sentait le plus en sécurité, après tout. Elle colla sa joue contre le torse de son père, comme pour lui faire un gros calin, et répondit d'une voix protectrice.*

-Tu seras toujours vivant demain, c'est promis je te protège cette nuit.

HJ: c'est maman qui va être contente ^^... Et si tu veux que je rameute les autres, pas de soucis ! XD

* Catherine-Madeleine, dans les bras de son père, vit soudain sa mère arriver dans la pièce. Elle enfouit quelques secondes son visage sur le torse de son père avant de relever les yeux vers sa mère. Elle lui tendit les bras lorsque celle-ci s'apprêta à la prendre dans les siens. Sa Maman la ramena au bord du lit et lui caressait les cheveux de manière calme et appaisante. Elle savait comment la rassurer. Mais cette fois-ci, ce n'était pas comme les autres jours: un cauchemar ET un orage, voilà quelque chose de ien difficile à calmer. Madeleine lui demanda si c'était l'orage qui l'effrayait. Et comment! La petite hocha la tête de haut en bas pour signifier que oui, et continua l'explication avec sa petite voix aigue.*

-Et puis aussi j'ai vu des michants messieurs tout en noir qui voulaient enlever papa, et papa ne veut pas m'écouter... Elle continua en chuchotant: je crois qu'il ne se rend pas compte, mais il faut que je le protège.

* Très convaincue par ce qu'elle disait, Catherine-Madeleine regardait sa mère de ses grands yeux bruns encore embués de larmes. Allait-elle la comprendre, elle? Peut-être, ou peut-être pas. En tous cas, papa avait promis qu'elle finirait la nuit avec eux dans la chambre, alors il était sauvé, car la petite pourrait le surveiller et faire attention à ce que personne ne vienne l'emmener contre son gré loin de sa famille. *

- Allons ma chérie, vous avez juste fait un mauvais rêve. Personne ne va enlever votre papa. Elle posa le bout de son doigt sur la pointe du nez de sa fille. - Et c’est papa et moi qui vous protégeons et non l’inverse. Papa et beaucoup plus fort que vous croyez.

* Madeleine sourit, même si à ce moment là elle avait bien envie de rire. Mais pas par moquerie, elle trouvait cette situation mignonne. Mais elle savait qu’à cette heure-ci, la situation ne faisait pas rire Baptiste, Si ce dernier n’avait pas ses heures de sommeil, il serait des plus irritable. Il avait besoin du plus de sommeil possible. Elle garda sa fille contre elle et regarda son mari. *

- Va te recoucher Baptiste, je vais m’occuper d’elle.

* Elle savait très bien qu’il en rêvait. Elle recoucha sa fille est lui fit un gros calin. Mais elle savait que ça n'allait pas être si simple et que un calin , aussi agréable soit il, n'allait très certainement pas suffir à apaiser sa fille. Elle espérait quand même qu'elle allait l'écouter. Car si elle continuait son caprice, elle avaitpeur que Baptiste se mette en colère. Et là, ça barderait vraiment beaucoup. Ils n'avaient pas besoin de ça. Elle n'avait pas les même journées que sont mari, mais elle avait aussi besoin de sommeil.*

- Il fait vous rendormir ma chérie. Vous ne risquez absolument rien. Personne ne viendra cherchez qui que ce soit.

Catherine n'entendait pas les conseils et souhaits de sa mère qui l'avait ralmlongée dans son petit lit confortable. Elle n'était préoccupée que par son père, ses allées et venues, elle le vit se diriger vers la sortie puis revenir sur ses pas, c equi la rassura de prime abord. Mais quand elle vit son regard, son petit coeur se mit à battre plus fort. Là, il était en colère, c'était clair. Mais pourtant elle ne faisait rien de mal! Elle essayait de le protéger! Mais pourquoi ne comprenait-il pas?
Elle ouvrit de grands yeux ronds et resta bouche bée quelques secondes lorsqu’il la gronda. Elle avait l’impression que le ciel lui tombait sur la tête, la pauvre petite qui ne cherchait qu’à protéger son père d’un enlèvement.
Profondément vexée dans son for intérieur, Catherine-Madeleine croisa ses bras sur sa poitrine. Mais lorsqu’elle entendit les pas de son paternel le mener hors de sa chambre, elle bondit, se dressant debout sur son lit, en brandissant ses bras de tous cotés. Elle était à présent un peu plus grande que sa maman qui était, elle, encore assise sur le lit.

-Comment ça, une conduite qui ne me fait pas honneur?! J’essaie de te protéger, Papa !!!! Comment tu peux dire que ma conduite n’est pas honorable alors que c’est toi qui m’as toujours dit qu’il fallait protéger sa famille!!! PAPA REVIIIIEEEENNNNS !!!! Hurla-t-elle, les yeux pleins de larmes.

Là c’était certain, le lendemain matin, sa mère serai sourde d’une oreille… Et sans doute que certains des autres enfants s’étaient réveillés après avoir entendu de tels cris… mais pour l’instant, aucun son ne se faisait entendre, à part le bruissement des pas du compositeur sur le parquet.
Catherine tourna timidement la tête vers sa maman, consciente que ce qu’elle venait de faire était sans doute très mal… Elle avait peur à présent de recevoir une correction, mais après tout, se disait-elle sans sa petite tête, si cela permettait de gagner du temps et de faire rester un peu plus son père en sa compagnie et lui éviter ainsi d’être enlever, tant pis, elle se sacrifierait.