Nostre Dame Des Victoires (Athénaïs)

HJ: et une rep en ancien françois, une ! mdrrr

* La marquise de Montespan estoit quant à elle également venue à confesse en ce jour. Son statut de favorite appeloit à cette pratique fort souvent. Il estoit vrai qu'au commencement, la marquise esprouvoit quelque remord, et mesme de la culpabilité au double adultère que la relation avec Sa Majesté le Rpy provoquoit, mais elle et lui avoient convenu que leurs sentiments estoient plus importants que la morale, et qu'une confession tous les deux jours suffiroit à se faire pardonner auprès de l'éternel.

A présent, la belle dame arboroit une mine fière et altière, n'ayant plus à cacher cet Amour qui la faisoit auparavant tant culpabiliser. Bien sûr, elle ne s'imaginoit point un instant quel genre de péchers amenoit la jeune baronne de Laubespin en ces lieux. Si elle l'eut su, assurément qu'elle ne se seroit point sentie si coupable des siens propres.

Sortant du confessional, lavée de tout pécher, Athénaïs sourit à ses dames qui vinrent l'entourer, et se dirigea avec grâce et élégance vers la porte de la chapelle, lorsqu'elle croisa la baronne de Laubespin, qui s'inclina devant elle. Elle sourit à ce geste qu'elle trouvoit fort respectueux -qui ne l'estoit pas avec elle, après tout?- et lui fit signe de se relever. Elle ne connaissoit pas son nom, mais Angélique la connaissoit, comme tout un chacun. *

-Bien le bonjour, Madame.

* Elle la trouvoit fort jolie, mais point autant qu'elle-mesme, ce qui la fit sourire. Qui estoit cette jeune personne? Il lui sembla qu'elle ne l'avoit point encore vue à la Cour. *

-Puis-je avoir l'honneur de connaistre votre nom?

* Comme à son habitude, elle ponctuoit ses phrases d'un sourire charmant. Jetant un oeil de temps en temps à ses dames, elle reporta son attention sur son interlocutrice. *

-Il ne me semble point vous avoir vue à la Cour...

* La belle marquise l'écouta avec attention. En oubliant ses dames de compagnie, elle sourit à son interlocutrice qui venoit de se présenter. Hochant la tête d'un air pensif, Athénaïs réfléchissoit. Ce nom, Laubespin, l'avoit-elle desja entendu? Il lui sembla que les consonnances de ce nom lui estoient familière. *

-Vostre nom ne me semble pas inconnu. Des membres de vostre famille occupent-ils une quelconque place à la Cour?

* Ce jour-là, la marquise estoit d'agréable humeur, et son caractère enclin à la conversation. Elle savoit que la pièce sur laquelle travailloient messieurs Lully et Molière avançoit fort bien, que le Roy en seroit fort content, et celà la mettoit de bonne humeur. Son petit mignon Louis-Auguste sembloit se porter mieux, elle en estoit rassurée. Cette journée se présentoit sous de bons augures.
Un peu étonnée de la response d'Angélique, Athénaïs la regarda avec un petit sourire surpris.*

-Des difficultés, dîtes-vous? Pourquoi donc? Quelle genre de difficultés? De quoi donc vous inquiestez-vous? Allons, je ne saurais souffrir que l'on raille une jeune femme aussi charmante que vous pouvez l'estre.

* Elle la regarda d'un air rassurant. Dans ses bons jours, la favorite savoit soutenir des personnes qu'elle jugeait digne de sa confiance. Elle estoit elle-même très portée sur la raillerie, mais jamais sur les personnes plus "faibles". et jamais elle ne proféroit de paroles méchantes ou blessantes, seulement de quoi amuser la galerie. *

-Je posois justement la question car la chose m'estonnoit un tant soit peu. J'aurois pensé qu'avec un minois aussi charmant que le vostre, votre père auroit songé à vous marier à quelqu'homme fortuné.

* En entendant l'activité exercée par le père de la jeune baronne, la marquise hocha la teste avec un petit sourire. En effet, elle avoit entendu parler de ce médecin, qui s'estoit occupé de diverses personnes de sa connoissance. *

-Effectivement, j'ay dû desja croiser le chemin de vostre père chez quelque personne de ma connoissance.

* Athénaïs regarda Angélique d'un air amusé. La jeune femme lui semblait très au fait de ce qui se passoit à la Cour, pour quelqu'un qui n'y mit jamais les pieds, et fort consciente de l'attitude des personnes y résidant.*

-Sachez, ma demoiselle, qu'il n'est raillerie que l'on ne puit détourner. J'en sais quelque chose, et si vous vous en sentez la possibilité, il ne faut point jamais vous laissez faire. Vous saurez respondre en finesse et avec talent, et susciterez ainsçi l'admiration et l'étonnement de tous. Voilà le meileur moyen de se faire bien voir en un lieu quel qu'il soit.

* Resflechissant aux faits des jeunes galants qu'elle avoit connu, la favorite sourit et continua.*

-Vous pourriez ainsi vous attirer la sympathie de messieurs bien plus à vostre gout et dont l'esprit vous raviroit de par son respondant.

* Apercevant les regards qui se braquoient un peu plus sur elles, la marquise regardoit son interlocutrice et ajouta sur un ton plus bas.*

-Peut-estre devrions-nous sortir, car le lieu de se ne preste point à discussion.

* Hochant la teste sur ce constat, la Marquise entama une marche en direction de la sortie, cette grosse porte de bois fort solide et ancienne, suivie de son interlocutrice.
Un fois à l'extérieur, Athénaïs laissa libre ton à sa voix, reprenant le niveau sonore d'une discussion normale. *

-Il m'est dans tous les cas très agréable d'avoir fait vostre connaissance, ma chère.

* L'avertion de la jeune femme pour la Cour et ce monde si différent de la vie parisienne, ne pouvoit estre plus clair. Néanmoins, la marquise, mesme si elle ne partageoit pas cette opinion, respectoit ce choix que la jeune Angélique avoit fait. *

-Je ne sais donc si j'aurai un jour l'occasion de vous apercevoir à Versailles, mais peut-estre me feriez-vous le plaisir d'une visite à Saint-Germain cet hiver?

* Cette phrase fut ponctuée d'un sourire. La marquise ne l'obligeoit en rien à céder à cette requeste, le choix de la descision était libre à la jeune baronne. Etrangement, cette jeune personne étoit à la favorite royale d'une compagni agréable, sans qu'elle ne sut pourquoi.*

-Vous neste guère dans l'obligation de me donner une response immédiatement, vous pourrez m'escrire pour me la donner un peu plus tard si cela vous sait gré.

HJ: mais non il est pas nul, pourquoi tu dis ça? Angélique est toute mignonne, c'est assez... paradoxal XD

* La favorite fut enchantée de la response de la jeune Angélique. Elle se doutoit bien que celle-cy ne pourroit lui respondre immédiatement de manière affirmative, mais la proposition que d'engager une correspondance lui sembloit une idée tout à fait recevable, qui lui permettrait d'avoir de ses nouvelles de temps à autre.

De toutes façons, il eut fallu que la baronne fut folle fieffée pour refuser telle offre, n'importe qui se serait jeté sur l'occasion tel la misère sur le monde, mesme si ce n'étoit point les manières de la belle Angélique.
La marquise sourit donc, ravie de la tournure que prenoient les choses. Elle lui sourit donc, de manière à lui montrer son approbation. *

-Fort bien, vous me voyez ravie, ma chère, de savoir que vous dérogerez à vos idées préconçues sur la Cour afin que de me visiter. Et il me tarde de recevoir vos missives.

* Toute enchantée qu'elle estoit d'avoir pu convaincre son interlocutrice de venir la voir, Athénaïs l'invita d'un signe de la main à faire quelques pas avec elle. Elles entamèrent lentement une marche autour de la cathédrale, suivies de plus ou moins près par la "clique" qui accompagnoit la marquise à l'origine de la journée. Ces dames, d'ailleurs, se posoient des questions quant à l'identité de la nouvelle amie de la marquise, et les commentaires commençoient desja à fuser, mais bien sûr à voix fort basse, de telle sorte que pas mesme un chuchottement de leur part ne se faisoit entendre. *